7 Jours

«Avec ce livre, j’ai fait la paix»

La chanteuse et animatrice Annie Brocoli est bien connue dans notre paysage médiatique. Chaleureus­e, enjouée et pétillante, on ne devinerait jamais que derrière il y a une petite fille de six ans qui voyait les lettres danser quand elle apprenait à lire…

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Comment t’es-tu sentie quand tu as réalisé que la petite fille dyslexique avait écrit un livre?

C’est Maxime Landry qui me l’a appris. Quand je lui ai fait lire ce que je faisais, il m’a dit: «C’est beau, j’aime tes mots. Sais-tu que c’est un livre?» J’ai été tellement touchée et émue. Après ça, j’ai eu peur! (rires) Avec ce livre, j’ai fait la paix. Je me suis rendu compte que tout le monde vient me raconter son histoire, sa différence. On peut remplacer le mot «dyslexie» par d’autres mots. Ça me fait du bien, je me sens moins seule dans ma différence.

Tu as une créativité exceptionn­elle et une joie de vivre très forte…

Maman a toujours dit que j’avais la capacité d’être heureuse. C’est vrai et c’est aussi grâce à la dyslexie. Parce qu’il y a un imaginaire qui vient avec ça. Mon cerveau vire un problème dans tous les sens pour voir ce que ça pourrait être… De Vinci a fait ça avec son avion. Il était dyslexique d’ailleurs. Une grande force dort derrière la dyslexie: une grande imaginatio­n, une façon de penser différente.

Que souhaites-tu dire avec ton histoire?

Je souhaite tellement que ça fasse du bien à quelqu’un! Nos plus grandes et plus belles forces sont derrière nos différence­s. La mienne, c’est la dyslexie. La vôtre, c’est quoi? Et qu’allezvous en faire? Et puis je veux dire aux gens d’oser rêver! Moi, j’ai lancé le désir que Janette Bertrand écrive la préface de mon livre. Eh ben maudit, elle l’a fait! (rires) Il faut exprimer ses désirs, le pur désir, pas celui qui passe par la confiance en soi. Sinon, on ne ferait rien…

On peut donc remercier Maxime Landry. Si on peut lire ton histoire, c’est un peu grâce à lui.

Max m’a dit: «J’appelle mon éditrice, ça ne doit pas rester chez vous.» Mon désir de publier mon histoire était plus fort que mes peurs. C’était un pur désir et j’aime les défis. Si je m’étais demandé si ça allait marcher, je n’aurais rien fait. Le désir sincère fait avancer. Je me dis juste que j’ai le goût et j’avance. Quand j’ai rencontré l’éditrice, j’avais peur d’être condamnée, mais au contraire, elle m’a fait du bien!

Est-ce que ça veut dire qu’on va pouvoir te lire de nouveau?

Oui, j’ai envie de continuer. Il y a un petit personnage qui m’habite depuis longtemps. Ce sera un roman. C’est d’ailleurs lui qui a déclenché le récit de En mal de mots…

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