7 Jours

Ryan Gosling

PAPA DISCRET

- Par Noemia Young

La dernière fois que nous avons vu Ryan Gosling au grand écran, il nous charmait en chantant et en dansant dans Pour l’amour d’Hollywood. Avec Le premier homme, il s’attaque à un rôle plus sérieux, alors qu’il incarne l’astronaute Neil Armstrong. Malgré les rumeurs répétées de séparation, Ryan et son épouse, l’actrice Eva Mendes, vivent leur petit bonheur à l’abri des regards indiscrets avec leurs deux filles, Esmeralda, quatre ans, et Amada, deux ans. Il se confie à nous sur son film et sur ce qui fait encore de lui un Canadien malgré la distance!

Ryan, comment vous identifiez-vous à Neil Armstrong, votre personnage?

C’est très difficile, car c’est une situation tellement singulière, à une autre époque en plus. Neil était un homme particulie­r. Chaque fois que j’en parlais à des gens qui l’ont connu, tous me disaient: «Bonne chance avec ça!», car il était très difficile à lire, même pour ceux qui l’ont côtoyé. Il avait une nature poétique et un esprit très scientifiq­ue, un mélange vraiment unique. Donc, pour moi, le travail n’a pas tant été de m’identifier à lui, mais plutôt de me connecter à ce que raconte le film. C’est l’histoire d’une personne qui va sur la Lune pour avoir les deux pieds sur Terre, qui cherche des réponses sur le sens de sa vie qu’il n’arrive pas à trouver ici-bas. On lui donne la chance de trouver ses réponses dans les mystères de l’univers, et il la saisit.

Comment une personne peut-elle accepter de se mettre ainsi en danger? Est-ce que ce film vous a donné des réponses à ce sujet?

Je ne sais pas. Les seules personnes qui vivent une situation similaire de danger permanent sont celles qui vont à la guerre. Quand Janet a épousé Neil, elle ne savait pas qu’il serait astronaute, mais elle savait qu’il pilotait des avions et menait une vie dangereuse. Elle savait qu’il prendrait soin de lui. Disons que ça a monté d’un cran avec les missions Apollo!

Ils ne savaient pas ce qui les attendait.

C’est vrai. Ils exploraien­t les mystères de l’univers, puis ils revenaient chez

«L’idée que les enfants de Neil Armstrong voient notre film nous hantait constammen­t. Il y avait une pression que je n’avais jamais vécue auparavant.»

eux, sortaient les poubelles et tondaient leurs pelouses. Cette dualité est incroyable.

Vous êtes vous-même père. Pourriez-vous prendre ce genre de risque?

Ça prend un type bien particulie­r de personnes; elles sont différente­s. C’était important pour moi de faire la distinctio­n. Je passe beaucoup de temps à la maison, avec ma famille, à courir après mes enfants. J’ai deux petites filles, deux petits anges. C’est le chaos et j’adore ça!

Qu’avez-vous appris en tournant ce film?

Je ne crois pas que je réalisais à quel point ces missions étaient dangereuse­s, à quel point la technologi­e était primitive. Et malgré tout, ils ont réussi à accomplir ce qui semble impossible!

Est-ce que cela a changé votre vision du programme spatial et de ce qu’il reste à faire?

J’en ai retenu l’idée qu’ils sont partis explorer la Lune, mais que c’est la Terre qu’ils ont vraiment découverte. C’était la première fois qu’on avait assez de distance, assez de recul, pour la voir en entier, dans ce vaste univers, et pour constater à quel point tout cela est fragile et combien nous sommes chanceux.

C’est un film très touchant, notamment au point de vue de la relation entre Neil et son épouse.

Ils étaient un couple très privé, très discret. Nous avons tenté d’en savoir autant que possible, mais pour le reste, Claire (Foy, sa covedette) et moi avons dû improviser. Chaque fois, nous tentions d’explorer et de communique­r toute la complexité du mariage, dans un contexte vraiment particulie­r auquel il est difficile de s’identifier.

C’est la deuxième fois que vous travaillez avec Damien Chazelle, qui a aussi réalisé Pour l’amour d’Hollywood (La La Land).

C’est un film vraiment différent, de toutes les façons possibles. L’environnem­ent, l’atmosphère, l’énergie sur le plateau, tout était différent. Dans Pour l’amour d’Hollywood, il y avait beaucoup de gens qui travaillai­ent pour chaque scène, c’était un effort d’équipe et tout était méticuleus­ement minuté, calculé et planifié. Cette fois, c’était plus comme un documentai­re, avec une petite équipe, seulement nous et la caméra. Nous avions aussi le souci que plusieurs personnes avaient vécu cette époque et allaient revivre tout ça avec nous. L’idée que les enfants de Neil et Janet voient notre film nous hantait constammen­t. Il y avait une pression que je n’avais jamais vécue auparavant.

Comment vivez-vous avec tout le battage médiatique qui vous entoure?

Oh, je me sens très chanceux de pouvoir faire des films et de pouvoir choisir mes projets. L'attention médiatique peut parfois être un petit côté négatif, mais ça aide tout de même à inciter les gens à voir notre travail. Je ne peux pas vraiment me plaindre.

Êtes-vous très critique envers vous-même?

D’une certaine façon, on est toujours plus critique envers soi qu’envers les autres. C’est important d’être critique envers son propre travail afin de s’améliorer.

Vous vivez à Los Angeles depuis longtemps, mais vous êtes né au Canada. Sentez-vous encore votre fibre canadienne?

C’est vrai que j’ai vécu plus longtemps à Los Angeles que n’importe où ailleurs, c’est chez moi. Mais je me sentirai toujours canadien. Je m’excuse toujours pour rien, je n’arriverai jamais à me débarrasse­r de ce trait typiquemen­t canadien! (rires)

«Ils sont partis explorer la Lune, mais c’est la Terre qu’ils ont vraiment découverte.»

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 ??  ?? L’acteur ne se présente jamais sur les tapis rouges avec ses enfants. Il aura fallu une sortie à la crémerie du coin en avril 2018 pour qu’on puisse apercevoir la petite Esmeralda, quatre ans. Ryan et son amoureuse, Eva, sont rarement vus ensemble, ce qui pousse souvent les mauvaises langues à dire qu’ils sont au bord de la rupture. Ici, une rare sortie au restaurant, en septembre 2017.
L’acteur ne se présente jamais sur les tapis rouges avec ses enfants. Il aura fallu une sortie à la crémerie du coin en avril 2018 pour qu’on puisse apercevoir la petite Esmeralda, quatre ans. Ryan et son amoureuse, Eva, sont rarement vus ensemble, ce qui pousse souvent les mauvaises langues à dire qu’ils sont au bord de la rupture. Ici, une rare sortie au restaurant, en septembre 2017.
 ??  ?? Pour l'amour d'Hollywood (La La Land) Blade Runner 2049 Sang-froid (Drive) Escouade gangster (Gangster Squad)Un amour fou (Crazy, Stupid, Love)
Pour l'amour d'Hollywood (La La Land) Blade Runner 2049 Sang-froid (Drive) Escouade gangster (Gangster Squad)Un amour fou (Crazy, Stupid, Love)
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Blue Valentine
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