7 Jours

Une femme de défis!

«J ’ai toujours envie de me dépasser »

- — Julie Perreault

Oh! que j’avais hâte à ma rencontre avec cette fille que j’aime beaucoup. Julie Perreault a ce je-ne-sais-quoi qui fait qu’on a envie d’être en sa compagnie. Ricaneuse, pétillante, attachante, vraie, voilà quelques qualificat­ifs qui lui vont très bien. J’ai connu Julie il y a plusieurs années, et ç’a toujours été très sympathiqu­e entre nous. Pour cette entrevue, on a trouvé un moment dans nos horaires chargés pour prendre une bouchée dans un café du quartier Saint-Henri.

«Travailler fort, fort en se disant qu’on pourra faire du rattrapage pour passer du temps entre nous, ça ne marche pas avec moi. Je veux voir mes enfants et mon amoureux tous les jours.»

Maman, amoureuse, comédienne et photograph­e, Julie a des projets plein la tête. Mais le tout est régi par l’équilibre, parce que tout va vite et que c’est primordial pour elle de se poser. Je la sens tout simplement bien. «Oui, ça va super bien. C’est un bon mélange entre la famille et le travail. J’ai toujours comme objectif d’avoir un bon équilibre pour pouvoir bien fonctionne­r et sentir qu’il ne me manque rien. Les moments où c’est un peu plus houleux, c’est quand il me manque de l’un ou de l’autre. Présenteme­nt, j’ai les deux.» Pendant certaines périodes, quand le travail prend beaucoup de place, elle sent un certain débalancem­ent. Le désir d’équilibre entre la femme de carrière et la mère de famille s’est vite imposé. Julie a un grand besoin des deux, simplement. Pour elle, ce n’est pas la qualité, mais la quantité qui compte. «Travailler fort, fort en se disant qu’on pourra faire du rattrapage pour passer du temps entre nous, ça ne marche pas avec moi. Je veux voir mes enfants, Thomas et Élisabeth, et mon amoureux, Sébastien, tous les jours. On n’est pas obligés de faire des activités extraordin­aires; je veux juste qu’on passe du temps ensemble, les uns avec les autres.» Elle prend une pause, sourit. «Tu sais, Saskia, je les aime tellement.»

VOIR GRANDIR SES ENFANTS

Élisabeth, neuf ans, est une jeune fille pétillante, tout comme sa maman. Elle a un grand sens de la répartie qui fait souvent éclater Julie de rire. «Je trouve ça si beau de voir grandir mes enfants. Je suis toujours là pour eux. Bien sûr, ma fille est encore jeune, mais elle me fait beaucoup penser à Thomas au même âge. Réservée et en mode observatio­n, elle peut tout à coup nous sortir une réplique et nous faire éclater de rire. Les deux sont très vifs d’esprit.» Si vous suivez District 31, vous avez sûrement vu son fils, Thomas. Vous avez certaineme­nt aussi remarqué à quel point il ressemble à son papa, Sébastien. «Mes deux enfants ressemblen­t beaucoup à leur père physiqueme­nt. Ça, c’est indéniable!» (rires) Voir son fils suivre les traces de ses parents rend évidemment Julie très fière, mais elle est surtout très heureuse pour lui. Elle s’implique beaucoup dans sa jeune carrière d’artiste. «Il a eu une opportunit­é et il doit la prendre très au sérieux. S’il ne s’en occupe pas, qu’il ne la prend pas au sérieux, ça va faire en sorte qu’il va passer son tour. Or, dans notre métier, on ne peut pas passer notre tour. C’est tellement important de ne jamais l’oublier: toutes les chances sont importante­s. Ce que j’aime le plus de Thomas, c’est qu’il a saisi cette opportunit­é et qu’il a rayonné. Et grâce à cette chance, il a défini la personne qu’il veut être.» À 17 ans, Thomas caresse l’idée de devenir réalisateu­r et est aussi attiré par l’humour.

SE METTRE EN DANGER

Julie a elle aussi su jeune qu’elle souhaitait devenir comédienne. Elle a commencé dans la jeune vingtaine et n’a jamais arrêté depuis. Elle est toujours stimulée par son travail et par les projets à venir, l’ambition l’habite et la motive. «J’ai ce désir de foncer, de me dépasser. Mon ambition ne fait pas en sorte que j’enlève des rôles ou des projets à qui que ce soit, elle me pousse seulement à avoir toujours envie de me dépasser. Avancer, c’est aussi se dire: “Je ne le sais pas.” C’est un peu comme se mettre en danger. À partir de ce

«Notre vie, c’est nos enfants et notre carrière, tout ça sans nous oublier. Quel bonheur de partager ma vie avec lui!»

moment, j’ai accès à plusieurs chemins et, chaque fois, j’ai toujours la surprise de voir où je m’en vais. Ça, j’aime ça!»

DÉFENDRE SON RÔLE

Depuis trois ans, Julie campe Brigitte Francoeur dans L’Échappée. Un personnage qui a beaucoup évolué depuis les débuts de l’émission. «En trois ans, elle s’est adoucie. Tu sais, l’héroïne qui abandonne son enfant, ça part mal. J’avais tout intérêt à lui trouver des qualités, pas juste pour la rendre attachante, mais aussi pour que les gens la comprennen­t. C’est ce qui fait qu’on s’attache à elle. En ce moment, elle est très amoureuse du personnage d’Alexandre Goyette, mais leur relation est compliquée et va flirter avec la violence. Ce ne sera pas facile. Mais je ne peux pas trop en dire... Une chose est certaine: Brigitte, je l’aime, et je vais la défendre jusqu’au bout!» Julie en profite pour me parler de sa relation avec ses amis comédiens, entre autres avec Alexandre. «J’ai un réel attachemen­t pour Alexandre. Je me sens en sécurité avec lui. C’est un partenaire exceptionn­el! On a des choses très difficiles à jouer. C’est un privilège d’avoir à mes côtés un acteur si doué et si bienveilla­nt à mon égard. Ça doit paraître à l’écran; une chimie, ça ne s’invente pas.» Voilà d’ailleurs ce qu’elle préfère de son métier: les rencontres. Il y a 10 ans, elle aurait peut-être dit les personnage­s, mais maintenant c’est différent. «C’est sûr que je vais accepter un projet parce que je considère que je suis la meilleure pour défendre le personnage. Mais ce que je préfère, c’est les rencontres; c’est ça qui fait que je me lève le matin, que je vais travailler. C’est ce qui rend le projet intéressan­t et stimulant!»

SAVOIR FONCER

À 42 ans, elle a envie de cinéma, de théâtre, de photograph­ie. Elle a envie de douter davantage, de faire des choses difficiles. Tout comme ses projets en photo. «Quand je fais des projets photo, je convoite ceux qui sont les plus difficiles, car je suis certaine que ce sont ceux qui vont me faire le plus avancer. C’est la même chose pour les rôles. J’aimerais incarner un personnage que je n’ai jamais joué. Tout comme j’aimerais refaire du théâtre; ça fait longtemps que je ne suis pas montée sur les planches. C’est une zone qui me fait peur, qui fait en sorte que je me mets en danger.» La quarantain­e, pour Julie, c’est également gagner en assurance, en expérience, en estime de soi. Comme si, chaque fois qu’elle prend une décision, le chrono se mettait en marche. «Tout va plus vite en vieillissa­nt. Il y a quelque chose qui tient du principe du chronomètr­e: je ne peux plus jouer les jeunes premières. À l’écran, je vois aussi que je vieillis, alors j’ai envie de prendre soin de moi. Pas question de jeter la serviette sur ma coquetteri­e et ma féminité. Au contraire, j’aime prendre soin de moi, de ma peau, de mon apparence. Prendre soin de moi sur tous les plans, parce que vieillir, c’est aussi côtoyer la fragilité, la maladie... C’est certain que, lorsque j’y pense, ça me fait peur. Alors je fonce, je vis pleinement.»

S’ÉVADER SIMPLEMENT

Pour elle, prendre soin de soi, c’est aussi s’entourer de gens avec qui elle se sent bien. Elle a un grand désir d’authentici­té dans tout, avec ses amours, ses amis et ses projets. Depuis quelques années, elle s’est découvert une passion et — je dois le dire pour avoir eu le bonheur de me faire prendre en photo par elle — un réel talent pour la photograph­ie. Si elle le voulait, elle pourrait la pratiquer à temps plein mais, pour le moment, elle se consacre aux portraits d’artistes. «J’adore faire de la photo, mettre les artistes et les traits uniques de chacun en lumière. C’est un beau privilège. J’aime la lumière. C’est sûrement pour ça que j’aime autant la

Floride.» Quelques jours après notre rencontre, elle partait pour la Floride avec son homme. Elle me raconte en riant combien ils se trouvaient «quétaines» quand ils ont eu l’idée d’acheter une propriété là-bas. Ils n’en parlaient à personne. La peur du jugement peut-être? «Au départ, on voulait acheter quelque chose avec mes beaux-parents. Finalement, le projet est tombé à l’eau, et on était bien déçus. Puis on a acheté notre condo en 24 heures! On est tombés en amour avec ce condo. On s’était dit qu’on ne parlerait de ça à personne pour ne pas passer pour des quétaines… Maintenant, la Floride, je ne parle que de ça! Je suis en amour avec l’endroit. On y va dès qu’on peut.» Elle aime tellement ça qu’elle est branchée sur la webcam de Lauderdale-by-theSea pour voir la plage et le soleil. Son besoin de lumière et d’évasion est ainsi comblé. Pour la petite histoire, Julie avait passé quelques jours dans mon condo floridien il y a maintenant deux ans. Elle a adoré ça, et nous voici maintenant voisines floridienn­es. ;-)

NE JAMAIS S’OUBLIER

C’est à cet endroit que les amoureux se retrouvent. Plus de 18 ans de vie de couple, une belle histoire jalonnée de hauts de bas, de tempêtes, mais surtout d’amour. «Dans la vie de tous les jours, on ne recherche pas l’extase; on sait tous que ce n’est pas possible. Mais tous les jours, on se parle, on est au courant de la journée de l’autre. On ne parle pas de travail, mais de nous. Je crois à ça et je crois aussi aux moments juste pour nous, des périodes obligatoir­es pour être juste nous deux. Moi, ça me rassure beaucoup de me dire que nos enfants grandissen­t et qu’on a encore quelque chose à se dire! (rires) C’est important de ne pas se perdre de vue, d’avoir notre intimité. Passer ce temps ensemble nous permet de tenir jusqu’à la prochaine fois. Notre vie, c’est nos enfants et notre carrière, tout ça sans nous oublier. Quel bonheur de partager ma vie avec lui!» On se laisse sur cette belle note. Merci, lumineuse Julie!

«J’aimerais refaire du théâtre, ça fait longtemps que je ne suis pas montée sur les planches.»

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«Voici une photo de nous alors que nous partagions un super souper dans un de nos restos préférés, le Sea Watch.»
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 ??  ?? Aux côtés de son amoureux, Sébastien Delorme, lors du dernier Gala des prix Gémeaux.
Aux côtés de son amoureux, Sébastien Delorme, lors du dernier Gala des prix Gémeaux.
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