Pier-Luc Funk
Comédien qui excelle autant dans le drame que l’humour, improvisateur hors pair, animateur impliqué, auteur dans ses temps libres... le touche-à-tout Pier-Luc Funk semble posséder tous les talents. Ces jours-ci, c’est l’animation de Mammouth 2018 qui occupe ses journées. Rencontre avec un gars inspiré et inspirant.
Pier-Luc, le 14 décembre, tu coanimeras la soirée Mammouth 2018 avec Sarah-Jeanne Labrosse. Es-tu fébrile à l’idée de te plonger de nouveau dans cette aventure? L’an dernier, je m’en allais animer un gros show télé pour ados. Je pensais que les jeunes étaient majoritairement là pour festoyer, avoir du fun et voir les vedettes, mais non! Si, au départ, l’ambiance était très festive, la vibe a carrément changé lorsqu’on a présenté un numéro sur la vague de dénonciations #MeToo. Au-delà du party, les jeunes n’hésitent pas à appuyer les messages importants, à prendre position, à réagir avec émotion, à se dire les vraies affaires, et je trouve ça beau. Côtoyer les jeunes grâce à Mammouth, c’est une des expériences les plus enrichissantes que j’ai vécues sur le plan humain.
Tu es âgé de 24 ans et tu évolues dans le milieu artistique depuis plus de 12 ans. As-tu déjà vécu une remise en question concernant ton métier?
Non, jamais. Plusieurs personnes m’avaient prévenu que j’allais nécessairement passer par là parce que j’avais choisi mon métier à 12 ans. C’est drôle, car je l’attendais, cette fameuse remise en question, mais elle n’est jamais venue. Par contre, j’ai eu le goût, avec les années, d’élargir mes horizons, de toucher autant au drame qu’à la comédie, d’animer, de faire des voix, d’écrire mes propres projets... Bref, de me diversifier.
As-tu toujours été un touche-à-tout?
Mon père m’a récemment rappelé que lorsque j’étais enfant, si quelque chose m’intéressait, je devenais une
«J’ai eu le goût, avec les années, d’élargir mes horizons: toucher autant au drame qu’à la comédie, animer, faire des voix, écrire mes propres projets...»
éponge: j’apprenais tout, tout, tout sur le sujet, jusque dans les moindres détails. Mais si quelque chose ne m’intéressait pas, il n’y avait rien à faire. Je n’avais aucun, mais aucun intérêt, et je tombais dans la lune, gracieuseté de mon TDAH! (rires) Encore aujourd’hui, je suis comme ça, mais la beauté d’être un adulte, c’est de pouvoir déléguer les tâches qu’on haït pour mourir. En ce sens, ma comptable me sauve la vie, parce que moi, le simple mot «impôt» me fait hyperventiler et saigner du nez! (rires) Je préfère consacrer mes temps libres à quelque chose que j’aime, comme écrire mes propres projets.
Justement, à quoi ressemblent les projets que tu écris?
J’écris majoritairement avec mon ami Jean-Carl Boucher. On se complète à merveille tous les deux, il est mon yin, je suis son yang! (rires) Nous développons trois projets: une série télé un peu edgy, un long métrage de style humour noir et une série à sketches. Cet automne, j’ai tourné le film Matthias et Maxime, réalisé par Xavier Dolan. Ce gars-là, je l’ai connu avant le film J’ai tué ma mère. Le voir aux commandes d’un gros plateau de tournage a été tellement inspirant pour moi! Ça m’a donné envie de mettre les bouchées doubles pour réaliser mes propres projets.
Si tu n’avais pas été comédien, qu’aurais-tu fait dans la vie? Aurais-tu suivi les traces de tes parents?
Mon père travaille chez Purolator et ma mère est infirmière dans une clinique spécialisée en allergies. Ils évoluent loin du milieu artistique, mais ils ont tous deux fait de l’improvisation. Mon père a même arbitré, il a reçu ses cours d’Yvan Ponton. Pour revenir à la question, si je n’avais pas été comédien, j’aurais probablement étudié en cuisine. Je n’ai aucun talent particulier dans ce domaine, mais j’aime apprendre. L’éducation m’interpelle également. J’ai coaché l’équipe d’improvisation de mon ancienne école secondaire et, bien humblement, je pense que je suis bon pour transmettre mes connaissances.
Dans la dernière entrevue que tu as accordée au magazine 7 Jours, tu disais vouloir prendre plus de temps pour toi, et plus spécifiquement voyager...
Ah oui? J’ai dit ça, moi? Eh bien, je peux vous affirmer que je ne me suis pas du tout écouté! (rires) J’ai surtout travaillé depuis l’été dernier, mais les voyages, ça s’en vient: je vais participer à l’émission Les flots, animée par Pierre-Yves Lord. Après avoir décroché mon certificat de plongée dans le lac «frette» de Sacacomie, j’ai hâte de découvrir les fonds marins des eaux chaudes de Curaçao! Et en janvier, j’ai aussi un autre voyage de prévu avec la gang du Chalet. Cette fois, pour notre voyage annuel, nous irons au Mexique.
Sinon, prends-tu plus de temps pour toi?
J’essaie. Juste voir mes amis, ça me rend heureux. L’autre jour, j’avais trois jours de congé d’affilée et je n’ai rien fait d’autre que passer du temps avec mes amis à écouter des films dans un salon. Dans la vie, on cherche toujours à se planifier de grosses activités, à vivre des moments «wow», alors qu’au fond, ne rien faire avec les gens qu’on aime, c’est ça, le bonheur!
Mammouth 2018, vendredi 14 décembre 20 h, à Télé-Québec.
Le chalet, de retour cet hiver, à Vrak.
Matthias & Maxime, en salle en 2019.