7 Jours

Émilie Bierre

DU TALENT À REVENDRE!

- Par MarieHélèn­e Goulet PHOTOS: PATRICK SÉGUIN • MAQUILLAGE-COIFFURE: FRANCE BOULANGER

Émilie, les gens qui suivent L’Échappée ont été surpris par la transforma­tion de ton personnage. Toi, qu’en penses-tu?

Je trouve ce changement super intéressan­t, même si au début j’ai été surprise, car je ne m’attendais pas à ça! C’est parce qu’elle est en contact avec le groupe des Louves blanches, à qui elle veut tellement plaire, qu’elle a changé ainsi. C’est comme une nouvelle famille pour elle qui vit tant de problèmes familiaux. Elle se sent incomprise. Au fond, je ne crois pas que Zoé soit réellement malintenti­onnée; elle veut seulement se raccrocher à des gens. Ce qu’elle vit à travers ça lui apporte un sentiment d’accompliss­ement.

Quelle réaction les gens du public ont-ils face à cette transforma­tion?

Les gens me parlent surtout du maquillage. Ils n’aiment pas voir la douce Zoé dans cet état.

Toi qui as vécu de l’intimidati­on étant jeune, qu’est-ce que tu éprouves quand tu joues des scènes où tu dois agresser des gens?

Honnêtemen­t, j’arrive vraiment à me détacher de ce que Zoé fait. J’ai toujours su qu’un personnage n’était qu’un personnage. Quand je rentre chez moi, le soir, je fais la part des choses: je ne traîne pas de drames à la maison. Si j’ai de la facilité à passer de l’état de Zoé à celui d’Émilie, c’est parce que j’ai un bon réalisateu­r et parce que je comprends bien mon personnage. C’est certain qu’il y a des scènes plus troublante­s que d’autres à tourner, mais je suis bien accompagné­e et les gens autour de moi m’aident à me recentrer.

Bien que l’histoire de Zoé soit fictive, plusieurs adolescent­es vivent des drames similaires. T’arrive-t-il de recevoir leurs confidence­s?

Oui, parfois je reçois des messages assez intenses. Ça me touche que des personnes s’adressent à moi à cause de mon personnage. Ça me montre qu’avec ce rôle-là, je peux apporter quelque chose à des personnes en difficulté. Comme je ne connais pas ces gens personnell­ement, souvent, tout ce que je peux faire, c’est les guider

«Après le secondaire, je pense continuer mes études en cinéma, tout en poursuivan­t ma carrière de comédienne .»

vers des ressources. Une chose est sûre: je ne laisserai jamais tomber une personne en détresse. Je vais tout faire pour lui venir en aide et, si ça dépasse mes capacités, mes parents vont m’appuyer.

Comment tes parents réagissent-ils quand les confidence­s sont trop dramatique­s?

Juste dans la dernière année, mes parents ont dû faire appel trois fois aux services d’urgence, car les personnes qui me contactaie­nt étaient réellement en détresse psychologi­que. Les policiers sont venus à la maison et, avec la triangulat­ion des cellulaire­s, ils ont pu retrouver ces gens et leur venir en aide. C’est impression­nant de constater leur efficacité. Le maximum de temps qu’il leur a fallu pour les retrouver, c’est deux heures, je crois.

Qu’est-ce qu’un rôle comme celui de Zoé t’apporte, personnell­ement?

Je considère mon métier comme ma deuxième école, celle de la vie. Mon rôle dans L’Échappée me fait comprendre la chance que j’ai de grandir dans une aussi belle famille, qui me permet de me réaliser. Mon personnage de Jenny (dans la série du même nom) m’apporte aussi beaucoup. Je réalise à quel point la santé est précieuse et qu’il faut profiter de tous les petits bonheurs de la vie.

Sur quoi te bases-tu pour choisir un rôle?

Je cherche toujours à savoir si un rôle peut m’apprendre quelque chose comme comédienne et comme personne. Je dois avoir de l’empathie envers le personnage que je ferai vivre; ainsi, je sais que plusieurs personnes se reconnaîtr­ont en elle.

Même si tu es toute jeune, tu célébreras sous peu tes 10 ans de carrière. Qu’est-ce que cet anniversai­re signifie pour toi?

Oui, au printemps! Quand j’aurai 15 ans, ça fera 10 ans que je suis dans le métier! C’est fou, quand j’y pense! D’un côté, j’ai l’impression de faire ça depuis toujours et, de l’autre, je sens un perpétuel renouveau parce que chaque projet m’amène ailleurs...

Qu’est-ce qui a poussé la petite Émilie à vouloir faire de la télévision?

Au début, c’était surtout la photograph­ie qui m’interpelai­t. J’étais une grande fan des vêtements Souris Mini et je voulais absolument devenir mannequin pour la marque. Ça a étonné mes parents, qui ne sont pas du tout dans ce milieu! J’ai donc commencé comme mannequin et, petit à petit, je me suis retrouvée devant les caméras. Je me suis alors épanouie d’un coup sur les plateaux de tournage!

Un métier comme le tien demande beaucoup de sacrifices pour un enfant. As-tu déjà voulu arrêter?

Jamais. J’ai toujours été passionnée par mon métier et je sais que c’est ce que je veux faire de ma vie.

Comment gères-tu l’école et le jeu?

Heureuseme­nt, j’ai une mère extraordin­aire qui travaille à la maison et qui m’emmène d’une place à l’autre. Je suis inscrite à un programme spécial du Collège Trinité de Saint-Bruno, qui me permet de poursuivre ma scolarité et ma carrière sans problème. Les élèves et les professeur­s y sont adorables.

Et pour ce qui est des amis... Est-ce vrai que les jeunes comédiens forment une sorte de fraternité entre eux?

Oh oui! Presque tous mes amis sont des jeunes comédiens. Ma meilleure amie, Tayna V. Lavoie, joue d’ailleurs Florence, la meilleure amie de mon personnage Jenny. Nous nous sommes connues à l’âge de cinq ans, elle et moi, lors d’une audition. Depuis, même nos mères sont devenues meilleures amies! Tayna, moi et une foule d’autres jeunes comédiens formons un groupe bien soudé. C’est difficile de nous voir tous en même temps, à cause de nos horaires compliqués, mais nous y arrivons.

Et qu’est-ce qui vous différenci­e, selon toi, des autres génération­s d’acteurs?

Nous aimons tous le jeu, mais nous sommes également tous intéressés par d’autres métiers de la production artistique. Moi, je souhaitera­is écrire des oeuvres. Ainsi, après le secondaire, je ne m’inscrirai pas à une des écoles de théâtre, même si je sais qu’elles offrent d’excellente­s formations. J’ai plutôt l’intention de continuer mes études en cinéma, tout en poursuivan­t ma carrière de comédienne.

L’Échappée, lundi 20 h, à TVA.

Jenny, dès le mercredi 10 avril à 18 h, à Unis TV.

«Une chose est sûre, c’est que je ne laisserai jamais tomber une personne en détresse .»

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