7 Jours

DE A À Z

- Brigitte Lafleur

Jaser quelques instants avec la comédienne, c’est un peu comme s’exposer à une pluie de bonnes radiations. Avec son enthousias­me habituel, cette passionnée d’immobilier et peintre à ses heures s’est prêtée à notre jeu, une lettre et une révélation à la fois.

AGATHE

«Ma fille a une confiance en elle qui est supérieure à la mienne. Je suis plus jeune que mes soeurs; enfant, j’étais plutôt effacée et timide. Je trouve ça magnifique de voir cette assurance chez elle et j’espère que ça va la suivre toute sa vie. Elle a beaucoup d’aplomb, mais en même temps, elle est hypersensi­ble, comme moi. Elle a la larme facile. On est deux petites champlures!»

BRIGITTE

«Quand j’étais plus jeune, je n’aimais pas mon prénom. Comme d’autres, j’aurais aimé en avoir un plus commun. À l’époque, il y avait beaucoup de Julie et d’Isabelle, par exemple. Mes parents aimaient les prénoms un peu différents. Une de mes soeurs s’appelle Maggie. Ce n’est pas courant non plus. Peut-être que mes parents avaient une fibre artistique plus développée que d’autres, alors ils aimaient le petit côté original de ces prénoms.»

COLÈRE

«Comme je le disais, je suis une petite champlure, alors je ne suis jamais vraiment fâchée. Ça sort plutôt en larmes! La colère, c’est plus sourd chez moi. Cela dit, l’injustice, c’est quelque chose qui vient me chercher. Surtout quand j’en suis victime, quand quelque chose de faux circule à mon sujet ou atteint quelqu’un que j’aime... Mais, encore une fois, ça sort en larmes; ça reste plus en dedans de moi.»

DÉCO

«À une époque, mon père a eu un magasin de décoration et il y avait des magazines qui traînaient partout chez nous. C’est certain que ça a eu une influence sur moi. Ma mère testait tous les nouveaux produits, alors notre maison était un vrai laboratoir­e d’expériment­ation de décoration! C’était formidable. C’était un vrai terrain de jeu, avec les tapis, les couleurs… La déco, ç’a toujours été très positif dans notre vie.»

É PREUVE

«Le décès de ma grand-maman, ç’a

«Agathe a de l’aplomb, mais elle est aussi hypersensi­ble , comme moi .»

été une épreuve pour notre famille. Elle est morte de causes naturelles. Elle a fait un AVC. Ç’a été le premier décès dans ma famille proche. On passait beaucoup de temps ensemble. Ç’a été très difficile de perdre quelqu’un que j’aime. J’ai hérité de ses bagues, alors je pense à elle quand je les regarde. Je lui parle. Ça m’a fait comprendre ce qu’on ressent quand on perd un proche. Je pense que je ne suis pas encore très en paix avec l’idée du deuil.»

FRIC

«Sincèremen­t, j’ai souvent perdu de l’argent en travaillan­t sur des maisons, mais depuis l’arrivée de ma fille, j’ai compris qu’il fallait que je développe ma bosse des affaires. Je trouve ça important aujourd’hui d’avoir des sous pour une éventuelle retraite. Je n’ai pas toujours été une bonne femme d’affaires par le passé et j’ai trop dépensé pour mes projets immobilier­s. J’ai eu de bonnes années, mais je me suis aussi souvent mordu les doigts. Mais, au bout du compte, je considère que c’est une passion.»

GEORGINA

«Ce que je trouve super à propos de mon personnage dans Les pays d’en haut, c’est qu’elle est une femme forte, mais qui a ses insécurité­s par rapport à son physique, notamment parce qu’elle est plus vieille que son chum. Ce n’était pas fréquent à l’époque. Elle a plusieurs facettes et je trouve ça réjouissan­t.»

HARRY ET UMA

«Mes deux chiens sont décédés. Ils sont morts de leur belle mort. J’ai adoré avoir des Irish setters, ce sont des chiens très gentils. Ça aussi, c’est une passion. J’adore élever des chiens, m’occuper d’eux... Avec mon chum, on est restés longtemps à se regarder le nombril. On essayait d’avoir un enfant et ça ne marchait pas. Mais, avec mes pitous, je pouvais m’occuper de petits êtres vivants. J’habite la montagne, alors c’était parfait pour des chiens aussi sportifs et enjoués qui aimaient flairer les écureuils. J’avais l’impression de les rendre heureux, alors ça me rendait heureuse à mon tour.»

I NFIRMIÈRE

«C’était le métier de ma mère. C’est une femme ultrarassu­rante. Elle a ça dans le sang. Rien ne peut nous arriver quand elle est là. Elle a pris soin des gens toute sa vie, de sa mère, de mon père, mais elle s’écoute aussi de plus en plus maintenant. J’ai eu une chance incroyable d’avoir cette femme comme mère. Même si on a souvent déménagé, je me suis toujours sentie en sécurité, comme si on vivait toujours dans la même maison.»

JUTRA

«À mes débuts, j’ai remporté un Jutra pour Elles étaient cinq et ça a donné un bon coup de pouce à ma carrière. Je l’ai longtemps laissé dans mes boîtes, parce que je déménageai­s tout le temps. (rires) Maintenant, il trône fièrement sur mon foyer... Le classique! Je suis fière, surtout que j’ai une version unique du trophée. Il semble avoir été collé à l’envers, alors je suis une des seules à posséder un trophée défectueux!»

L AUREL ET HARDY

«Je n’ai jamais autant pris mon pied qu’en jouant dans cette pièce! Je fais plusieurs personnage­s, notamment des blondes de ces deux gars, qui étaient de chauds lapins. Je vais du cliché de la blonde naïve qui a de gros seins à la chanteuse d’opéra hystérique qui pète sa coche. C’est beaucoup de changement­s de costumes et de perruques. Ça demande beaucoup de créativité, mais ça m’apporte aussi un énorme bonheur. C’est complèteme­nt jouissif!»

MARIO

«J’ai eu un coup de foudre quand je l’ai rencontré. Mais au-delà de ça, avant même de sortir avec lui, je me disais qu’il était l’homme de ma vie. J’en avais la conviction profonde. J’aimais tout de lui. J’aimais sa famille, ses valeurs, sa gentilless­e, sa galanterie, sa philosophi­e... Il avait tellement tout! Je le savais dans mes tripes que nous étions faits pour être ensemble. Ç’a été presque immédiat. Et une fois qu’on a été ensemble officielle­ment, ça a pris une semaine et il achetait la moitié de la maison. Ç’a été rapide, rapide, rapide!»

NAISSANCE

«Si je pouvais revivre une journée dans ma vie, ce serait celle de la naissance de ma fille. J’ai eu une césarienne, alors je me forçais pour demeurer éveillée pour vivre pleinement ce moment où j’allais lui voir la bouille pour la première fois. J’aimerais revivre ça, mais la tête complèteme­nt lucide. Je la revois avec mon chum qui pleure à côté... Il y a un côté tellement beau à combattre le sommeil pour en arriver à ce moment. C’est comme si je revoyais tout ça au ralenti.»

ROYAUTÉ

«Après avoir peint des chevaux pendant un moment, je suis retournée aux personnage­s. Je peins maintenant des reines. La monarchie m’interpelle, parce que c’est comme un monde un peu Twilight Zone, complèteme­nt inaccessib­le, mais à la limite mystérieux et rigolo. C’est tellement loin de notre réalité et, en même temps, ses membres

«Je le savais dans mes tripes que Mario et moi étions faits pour être ensemble .»

sont comme pris dans une prison. C’est vraiment un univers très riche. Je suis contente de retourner à l’humain.»

SOPHIE

«On m’a offert de jouer ce personnage dans O’ sans audition. C’était la première fois que ça m’arrivait. J’ai trouvé ça gentil, mais j’étais curieuse de savoir pourquoi on me faisait confiance les yeux fermés. En lisant, j’ai compris. C’est une fille de la campagne, alors que moi, étant de Val D’Or, ça fait aussi partie de ma personne. C’est aussi une femme qui est positive comme moi. Nous avions de nombreuses choses en commun, alors je n’ai pas eu à chercher. Je la comprenais profondéme­nt. En même temps, je ne sais pas si j’aurais pu avoir sa résilience. Ça me donne le vertige de penser à ce que ça représente de perdre un enfant, surtout quand c’est un peu de ta faute. C’est dur de passer à travers ça et de demeurer positive. Bref, c’est une femme que j’admire et qui me touche beaucoup.»

YEUX BLEUS, CHEVEUX BLONDS

«En fait, je ne suis pas une vraie blonde. (rires) Mais, c’est vrai qu’il y a quelque chose de facilitant quand tu as les cheveux blonds et les yeux bleus. Les gens te voient probableme­nt comme étant plus gentille. Ils partent avec l’idée que tu n’es pas dangereuse, alors souvent, tu n’as pas à prendre les devants pour être amie avec quelqu’un. Quand tu es noire avec les yeux noirs, pour certains, ça peut paraître plus intimidant. Moi, je n’intimide personne!»

ZÉRO

«Si je suis nulle pour quelque chose, c’est encore une fois pour retenir mes larmes. Des fois, j’ai honte. Je me dis que ça ne vaut tellement pas la peine de pleurer. Mais, une fois que la champlure est partie, ça n’arrête pas! C’est un défaut, sincèremen­t.»

 ??  ?? Avec sa fille à l'été 2017.
Avec sa fille à l'été 2017.
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 ??  ?? Son rôle dans Elles étaient cinq lui a valu un Jutra, en 2005.
Son rôle dans Elles étaient cinq lui a valu un Jutra, en 2005.
 ??  ?? Brigitte tout sourire, dans son atelier.
Brigitte tout sourire, dans son atelier.
 ??  ?? Aux côtés de Stéphane Demers dans O’.
Aux côtés de Stéphane Demers dans O’.

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