Karine GonthierHyndman
C’est avec grand bonheur que l’on retrouve la comédienne Karine Gonthier-Hyndman dans la nouvelle série Les invisibles, diffusée à TVA. Un autre beau projet qui s’est présenté à celle qu’on peut aussi voir dans O’ et Like-moi!.
Karine, parlez-moi du tournage de la série Les invisibles...
Après 104 jours de tournage, on a terminé tous les épisodes de la première saison, en novembre dernier. J’ai vu les quatre premiers épisodes et c’est franchement bien. Il y a deux grandes forces dans ce projet: l’écriture de Catherine Léger, qui a bien adapté la série pour le Québec, et Alexis Durand-Brault, qui a fait un super travail à la fois comme directeur photo et comme réalisateur. Je suis pas mal fière de ce qu’on a fait, je pense que ça va plaire aux gens.
Votre personnage d'Alexandra, dans Les invisibles, a-t-il des points communs avec vos autres personnages?
C’est sûr qu’on ne me demande jamais de jouer les jeunes premières, on m’offre généralement des rôles de femmes fortes, qui sont soit un peu cyniques ou névrosées. Mais avec le personnage d’Alexandra, j’ai essayé de faire quelque chose de différent de ce que j'ai fait dans Les Simone, par exemple. Alexandra est une femme qui a des quêtes complètement différentes de ce que j’ai fait avant. C’est
la première fois que j’interprète un personnage qui est dans une quête vraiment individuelle. C’est une workaholic, un peu mésadaptée sociale, qui n’a pas beaucoup de dons en amour. C’était intéressant pour moi de baigner dans cet univers-là.
Alexandra est-elle une artiste manquée qui se réalise par l’entremise des clients de l’agence?
Non, pas du tout. Elle n’a pas la fibre pour être une artiste, mais plutôt celle d’une agente, d’une vendeuse. C’est une femme d’affaires. Elle comprend très bien le monde des arts et les artistes.
Vous avez souvent exprimé vos craintes de ne pas travailler suffisamment. Comment vivez-vous maintenant avec cette reconnaissance du grand public et des gens du milieu?
Ça ne change pas grand-chose dans une vie, sinon que je travaille plus. Pour moi, la reconnaissance des pairs est importante parce qu’on est critique entre nous. Et quand tu sens que les gens de ton milieu aiment ce que tu fais, c’est sûr que c’est grisant et réconfortant. J’ai beaucoup travaillé au cours de la dernière année, je ne suis pas beaucoup sortie et je n’ai pas l’impression que ma vie a changé drastiquement. Je ne suis pas Pascale Bussières non plus, alors quand je marche dans la rue, il n’y a personne qui se rue sur moi pour me demander mon autographe. (rires)
On vous a vue dans plusieurs émissions de télévision (Like-moi!, Les Simone, O’) au cours de la dernière année. Avez-vous parfois peur que tout s’arrête et que la roue tourne?
Je pense que c’est un danger qui nous guette tout le temps, mais c’est en même temps un moteur pour se renouveler dans le travail et faire les choses autrement. J’ai encore cette crainte et je vais toujours l’avoir, parce que mon corps est comme marqué par les années où je n’ai pas travaillé.
Quel bilan faites-vous de votre année 2018, qui a été fort chargée?
Je constate que je suis capable d’attaquer plusieurs projets de front. J’ai aussi appris à me connaître dans le milieu du travail et je sais que j’ai les épaules pour mener plusieurs projets en même temps. Ça demande beaucoup de discipline, et je dois dire que ce rythme-là me plaît vraiment. J’adore ça, en fait. C’est probablement pour ça que j’ai toujours un peu peur que ça s’arrête...
2019 s’annonce-t-elle aussi chargée?
Non, j’ai du temps, pour qui veut bien l’entendre!
Avec toutes les émissions sur lesquelles vous avez travaillé, avez-vous eu le temps de nouer des amitiés?
C’est la portion que je trouve difficile, soit d’entretenir les liens avec mes amis que j’aime beaucoup, mais avec qui je ne travaille pas. Approfondir les liens avec les gens avec qui on travaille, c’est facile, parce qu’on passe beaucoup de temps ensemble. Mais, je trouve que je néglige un petit peu mes vrais bons amis de longue date et j’ai l’intention de me rattraper quand je vais être en congé. Je compte écrire individuellement à toutes mes copines que j’adore et que je n’ai pas eu le temps de voir.
Êtes-vous du genre à multiplier les rêves et à voir grand?
Mon Dieu, oui! J’aimerais faire plus de cinéma, travailler à l’étranger et, parfois, je me demande si je ne devrais pas aller voir ce qui se passe en France,
«Je rêve qu’on me confie un rôle qui va me demander de changer quelque chose physiquement ou dans ma façon de parler»
même si je veux continuer à travailler au Québec et que j’adore ce qu’on fait ici. Je me dis aussi que je devrais perfectionner mon anglais, parce qu’on a quand même de beaux projets anglophones, au Canada. J’ai aussi envie de jouer des rôles qui constitueraient des défis. Je rêve qu’on me confie un rôle qui va me demander de changer quelque chose physiquement ou dans ma façon de parler, qui va me demander une préparation en amont ou encore d’apprendre un instrument de musique, la danse... Je rêve en fait d’avoir un vrai de vrai défi physique, n’importe quoi qui sort des sentiers battus. Même tourner à l’étranger dans des conditions difficiles. Je pense qu’il est bon pour un artiste de sortir de sa zone de confort, et le danger, quand on fait des rôles qui peuvent se ressembler, est de toujours retourner dans ce que l’on connaît, dans nos forces. Ça prend un autre genre d’écriture, un autre format, une autre réalisation pour aller ailleurs.
On a appris récemment que vous vous étiez remise à la plongée pour participer à l’émission Les flots, avec Pierre-Yves Lord…
Oui, j’avais fait un cours de plongée il y a environ 12 ans et je n’avais pas replongé depuis. Je suis donc allée à Tahiti, en décembre, pour le tournage de cette émission. C’est chouette!
Vous partagez également une passion pour la rénovation avec votre compagnon de vie, n’est-ce pas?
Oui, la maison est arrivée à terme en décembre. Ç’a été un gros projet dans ma vie, qui a pris presque tout mon temps libre au cours de la dernière année. C’est un projet qu’on a fait avec des amis, qui sont architectes, et l’idée était vraiment d’habiter cette maison. Cet hiver, il y a quand même trois bons mois où je n’ai rien, alors s’il n’y a pas de travail qui se présente, je songe à partir en voyage, à faire quelque chose pour moi.
Quels sont les endroits que vous rêvez de visiter?
Il y en a plein! Je veux aller en Grèce et je suis déjà allée en Italie, mais je veux y retourner, car je veux faire le tour de ce pays. Je veux aussi aller au Pakistan, en Inde, et je veux absolument visiter le Japon et la Chine.
On a souvent l’impression, sans doute en raison de vos rôles, que vous êtes une femme sérieuse, intense et très réfléchie. Je me trompe?
Je pense que je suis une personne assez terre à terre et sérieuse, sinon je ne travaillerais pas autant. Mais oui, je suis aussi taquine (c’est Florence Longpré, qui était avec elle lors de l’entrevue, qui a relevé ce trait de caractère de son amie), et je suis une rigoleuse dans la vie. Je suis un petit clown, plus que quelqu’un de sérieux. Mais c’est vrai que je ne me fais pas tellement approcher par les gens. Si je marche dans la rue avec Guillaume Lambert, par exemple, c’est assurément lui qui va se faire aborder avant moi. Peutêtre parce que je suis grande, je ne sais pas! Les gens ont peut-être l’impression que je suis sévère, que je suis snob, mais je ne le suis pas.
Et quand vous voulez lâcher votre fou, quelle est la meilleure option?
Je dirais que c’est de partir en voyage. On peut lâcher prise sur tout, manger au restaurant, sortir, faire du bateau. J’aime aussi partir en week-end entre amis, dans un chalet, faire des grosses bouffes avec les gens que j’aime. Le sport est aussi bénéfique, je fais mon yoga depuis toujours. Ça me fait du bien, ça me permet de décrocher un petit peu.
Les invisibles, lundi 21 h, à TVA. O', mardi 20 h, à TVA.
La quatrième saison de Like-moi!, une série originale de Télé-Québec, sera offerte en primeur sur Club illico cet hiver.