7 Jours

Denis Lévesque

- PAR SAMUEL PRADIER

JE CROIS AU MAGNÉTISME DE LA VIE Journalist­e reconnu et animateur-vedette, Denis Lévesque a toujours projeté une image assez sérieuse. En 2015, il crée la surprise en lançant un premier album en tant qu’auteur-compositeu­rinterprèt­e, et il a récemment récidivé avec un deuxième, intitulé Ça va aller. À 60 ans, il ose faire ce qui lui plaît, avec la même rigueur que lorsqu’il travaille. Dès ce printemps, il sera en tournée à travers le Québec avec un spectacle dans lequel il mélangera chansons et anecdotes. Denis Lévesque reste un homme de passions et de défis.

Je n’ai pas de croyance religieuse, mais je sais que l’invisible existe. Je ne suis pas du genre trop terre à terre. Je me suis aperçu que les années où tout a bien fonctionné dans ma vie, je me laissais guider par le courant. Au contraire, les années durant lesquelles j’ai eu bien de la misère, j’avais l’impression d’aller à contre-courant. Par exemple, je persistais dans un poste de radio qui ne marchait pas, où c’était difficile. J’ai l’impression que, lorsqu’on s’inscrit dans le courant, dans l’énergie de la vie, les choses avancent plus facilement. Je suis loin d’être un athée, mais je ne suis pas religieux. La religion est, selon moi, une invention humaine pour les humains, ce qui me convient peu.

J’AI DÉCOUVERT MA PASSION DE LA RADIO À 5 ANS

Quand j’étais jeune, le meilleur ami de mon père était annonceur à la radio CHRL à Roberval, au Lac-Saint-Jean, où je suis né. Annonceur est le terme qu’on utilisait pour parler des animateurs à l’époque. Quand il venait à la maison, je trouvais fascinant d’entendre sa belle grosse voix dans notre salon, comme dans l’appareil de radio. J’ai dit à mes parents que je trouvais ça intéressan­t et, quand j’ai eu quatre ou cinq ans, mon père m’a acheté une enregistre­use. J’ai beaucoup joué à faire de la radio avec cet appareil; ce sont mes plus vieux souvenirs d’enfance. Plus tard, mon père a acheté un système de son plus performant, avec lequel on pouvait enregistre­r des petites cassettes. Vers 12 ou 13 ans, je faisais de la musique et j’inventais des émissions de radio. Mes amis venaient à la maison, on s’installait dans le sous-sol, et je faisais des entrevues avec eux. On jouait à faire de la radio.

J’AI PARTICIPÉ AU NETTOYAGE DE L’ÉGLISE DE ROBERVAL

À une époque, le gouverneme­nt donnait des subvention­s pour créer des petits groupes d’étudiants qui faisaient du travail communauta­ire un peu partout à travers le pays. C’était le projet Canada au travail. À Roberval, il y avait un groupe qui s’était engagé à nettoyer l’église de Saint-Jean-de-Brébeuf. J’ai été directeur de ce projet et j’ai passé un été à près de 75 pi de hauteur! À l’époque, je n’avais pas le vertige et j’étais même le plus hardi: j’allais frotter les traces laissées par les cierges au plafond. L’année suivante, j’ai été responsabl­e de la collection de statistiqu­es sur les réserves indiennes pour la police amérindien­ne de Pointe-Bleue, Mashteuiat­sh.

J’AI ÉTÉ TRÈS SPORTIF

Enfant et ado, je jouais au baseball et au hockey. En fait, j’étais toujours en train de jouer à quelque chose. Je me suis intéressé assez tardivemen­t aux jeunes demoiselle­s. J’ai embrassé une fille pour la première fois lors de ma deuxième année du secondaire. Ma vie était donc dédiée au sport jusqu’au jour où j’ai connu les filles et la cigarette. J’ai alors arrêté abruptemen­t de faire du sport. C’est à ce moment-là aussi que j’ai commencé à fréquenter le journal étudiant et à m’intéresser à des choses plus intellectu­elles.

LA PATERNITÉ M’A SORTI DE MOI

Il y a une chanson de Daniel Bélanger qui dit: «Sortez-moi de moi.» Je me souviens d’avoir entendu le chanteur dire que ce qui l’avait fait sortir de lui, ce sont les enfants. Je pense la même chose. La paternité m’a aussi rappelé l’importance d’être heureux. Quand je me suis séparé de la mère de mes enfants, j’ai pris la résolution d’écouter mes filles, de les encadrer et aussi de les rendre heureuses. Le meilleur exemple pour les enfants, ce n’est pas ce qu’on dit, c’est ce qu’on fait. C’est un peu pour ça que j’ai sorti mon premier album, en 2015. J’avais beau leur dire de ne pas accorder d’importance à ce que les gens pensent, d’aller au bout de leurs rêves et de foncer, ça ne donnait rien de juste le dire. J’ai compris que si je le faisais, elles comprendra­ient beaucoup mieux.

J’AURAIS AIMÉ AVOIR PLUS DE TEMPS AVEC MES FILLES

Le temps passe trop vite, et encore plus quand on a des enfants. J’ai l’impression que je viens juste d’avoir mes filles, alors que Myriam a 24 ans et Andréanne, 21 ans. Avec la garde partagée, sur une période de 20 ans, tu ne vois tes enfants que durant 10 ans. J’aurais vraiment aimé passer plus de temps avec elles. C’est sûr que ça se rattrape, mais le temps passé n’est plus là. C’est la raison pour laquelle j’essaie d’en profiter au maximum. Je suis très proche de mes filles. J’ai eu un deuil à faire quand elles sont parties toutes les deux en appartemen­t. Ça m’a frappé, l’été dernier, quand je me suis retrouvé tout seul dans ma piscine. Pascale ne se baigne pas. Je me suis trempé deux ou trois fois, et quand j’ai mis la piscine en hibernatio­n à l’automne, je me suis rappelé les années où il y avait sept ou huit enfants qui venaient se baigner toute la journée à la maison.

J’AI TOUJOURS HÂTE DE RETROUVER PASCALE

Lorsque j’ai rencontré Pascale Wilhelmy, quelques années avant qu’elle devienne collaborat­rice à mon émission, j’avais déjà senti quelque chose. J’étais en couple, mais elle m’était tombée dans l’oeil. Des années plus tard, elle a commencé à travailler sur le plateau de l’émission, et on a tout de suite ressenti quelque chose l’un pour l’autre. Il y a une forte chimie entre nous. Si notre relation est aussi intense au quotidien, ça tient peut-être au fait qu’on n’est pas ensemble tout le temps. Pascale est assez indépendan­te, et moi aussi. Elle écrit des livres, des textes pour 7 Jours et des chroniques, alors elle est souvent au chalet pour travailler. Il y a donc quelques jours par semaine où elle est au chalet et moi, en ville, mais quand on est ensemble, on est vraiment ensemble, et on a toujours hâte de se retrouver.

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La radio reste sa première et plus grande passion profession­nelle.
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Jeune adulte, l’animateur avait un tout autre look. Denis Lévesque avec ses deux filles, Myriam, 24 ans, et Andréanne, 21 ans. Denis et Pascale aiment s’offrir des petites escapades à l’improviste, comme ici à Ottawa.

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