«Compostelle, c’est un défi physique et un défi intérieur»

En 2016, l’animateur de télé enfourche son vélo pour le voyage d’une vie: les 800 km du chemin de Compostelle. Dave Morissette a eu un tel coup de coeur qu’il y retourne l’année suivante. Et en 2018, il a parcouru le chemin avec ses deux fils et son père. Un défi et un périple aussi physique qu’émotionnel et spirituel. C’est cette expérience hors du commun qu’il nous raconte dans Arrêter le temps...

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire Compostelle? Les deux premières fois, c’était un besoin de me retrouver, un besoin de solitude. Compostelle, c’est un défi physique et un défi intérieur. Le chemin m’a permis d’être face à moi-même. La première fois, je voulais prendre du recul et je me suis retrouvé à prendre soin de deux jeunes de 17 ans! (rires) La deuxième fois, j’ai rencontré des gens plus vieux. Chaque fois, le chemin est différent. Il y a quelque chose à comprendre dans chaque rencontre et dans chaque épreuve. J’ai voulu faire découvrir le chemin à mes fils et à mon père. Rattraper le temps perdu. Mon père vit à BaieComeau, mes fils n’ont pas souvent l’occasion de le voir. Ça nous a changés. Mon père est venu récemment, tu aurais dû voir l’accueil des garçons!

Vos fils ont 14 et 23 ans et votre père a 68 ans. Ça n’a pas dû être facile tous les jours...

Non! Il y a eu des journées difficiles. On avait parfois besoin de solitude. Juste avec mon gars de 23 ans qui a l’habitude de voyager, ça n’a pas été facile. Je lui disais comment faire, mais lui avait ses opinions. Parfois, on ne se voyait quasiment pas, et c’est correct. Il va partir pour un tour du monde cette année. Son petit frère est au collège Bishop. Le chemin,

c’était une façon pour moi de savoir où ils en sont dans leur vie. Le plus précieux, c’est la famille. Je voulais poser un geste concret. Même si, à un moment donné, j’ai pensé que ça allait nous diviser! Les garçons n’ont jamais rien vécu d’aussi difficile physiquement et mentalement, mais ils veulent le refaire! J’ai eu des discussions que je n’avais jamais eues avec mon père et que je n’aurais probablement jamais eues sans le chemin... C’est précieux.

Que représente Compostelle pour vous?

Chaque moment, chaque discussion, on les savoure. Parce qu’on est obligé de prendre le temps. Compostelle, c’est le chemin de la liberté. Chaque fois que je termine Compostelle, je vis un deuil. Ces moments me manquent.

Qu’est-ce qui vous a poussé à partager cette aventure avec les lecteurs?

La vérité, c’est que j’aimerais que tout le monde fasse Compostelle! Je sais, ce n’est pas toujours facile de pouvoir le vivre. Mais on a tous le droit de rêver. J’aimerais que chaque lecteur ait le goût de le faire ou du moins ressente ce qu’on a vécu. Ce n’est pas un livre à propos de Dave Morissette, c’est à propos d’un gars qui se cherche un peu et qui a décidé de partager sa reconnexion avec sa famille.