7 Jours

Sébastien Ricard

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

Bien qu’il soit sorti de l’école de théâtre il y a presque 25 ans, l’acteur était si occupé à tourner pour le cinéma, à jouer pour le théâtre et à faire de la musique avec Loco Locass qu’on l’a très peu vu à la télévision... jusqu’à maintenant. Entrevue avec un papa comblé qui mène de front deux carrières.

Sébastien, comment décriraist­u ton personnage dans Une autre histoire? C’est un thanatopra­cteur et il est le nouveau directeur du salon funéraire. Il fait donc un métier assez particulie­r. C’est un homme qui a perdu un être cher de façon violente quand il était plus jeune, et l’idée de faire ce métier-là est liée à tout ça. D’une certaine façon, il tente de revivre et de corriger ce moment marquant de sa vie. C’est un homme passionné par son métier, mais solitaire. Toutefois, il va développer quelque chose de particulie­r avec Anémone, le personnage incarné par Marina Orsini.

Comment t’es-tu préparé pour jouer un tel personnage?

J’ai beaucoup lu sur ce métier et j’ai aussi rencontré un thanatopra­cteur et un directeur de salon funéraire. Sur le plateau, il y avait aussi une fille qui pratique ce métier pour répondre à nos questions, et ç’a vraiment été efficace. Elle nous a expliqué comment était le travail en laboratoir­e, etc. On a pu voir comment ça se passait dans une salle et ça nous a aidés à tourner les scènes. La série va d’ailleurs briser certains préjugés face à ce métier.

On te voit rarement à la télévision. Qu’est-ce qui t’a amené à accepter ce rôle?

Quand on m’a dit que c’était avec Marina, j’étais content. Ça m’a donné envie de le faire parce que c’est une comédienne que j’ai toujours admirée et que j’aime beaucoup. Je n’ai jamais boudé la télévision, mais je jouais beaucoup ailleurs, je faisais du théâtre et de la musique, ce qui rendait mon horaire peu compatible avec ce genre de projet de longue haleine. Je n’avais pas le temps de m’engager dans quelque chose à plus long terme.

Tu es acteur et musicien. Laquelle de ces passions est arrivée en premier dans ta vie?

Je suis un gars de Québec qui est venu à Montréal pour étudier en théâtre. Je suis sorti de l’école en 1994 et, très tôt dans ma formation d’acteur, la musique est devenue aussi présente. En sortant de l’école, j’ai commencé à mener deux carrières en parallèle. Le plus difficile quand on mène deux carrières, c’est le casse-tête des horaires à agencer. Souvent, un musicien va jouer très tard le soir et un acteur va se pointer sur le plateau très tôt le matin. C’est ce qui a été le plus difficile dans le fait de jongler

«Je n’ai jamais boudé la télévision, mais je jouais beaucoup ailleurs, ce qui rendait mon horaire peu compatible avec ce genre de projet de longue haleine.»

avec les deux métiers. La musique me permet aussi de nourrir une autre de mes passions: l’écriture.

Tu fais partie du groupe Loco Locass. Est-ce que l’aventure de ce groupe est terminée?

En ce moment, il faudrait qu’on fasse un disque, mais c’est difficile parce que tout le monde est un peu pris chacun de son côté. Il faut dire que nos vies ont changé depuis quelques années. On a eu des enfants, alors la situation n’est plus la même que quand nous étions dans la vingtaine. On a joué cet été et on a eu beaucoup de plaisir à le faire. Mais c’est certain que, si on veut que ça continue, il va falloir produire du nouveau matériel bientôt. Et ce n’est pas l’envie qui manque.

As-tu déjà songé à faire une carrière solo en musique?

Pas vraiment, mais la dernière chose que j’ai faite qui se rapproche le plus d’un projet solo, c’est un opéra tango avec un ensemble de Québec qui s’appelle Tango Boréal. On a fait un disque qui s’est même retrouvé en nomination à l’ADISQ dans la catégorie Musique du monde. Ç’a été un beau projet. C’est un spectacle formidable que nous avons promené en tournée et dans lequel je suis seul sur scène. J’ai adoré l’expérience. Mais je ne pense pas arriver un jour avec un disque solo. Ça m’étonnerait.

Tu as deux enfants. Que représente pour toi le rôle de père?

Je suis comblé, et c’est probableme­nt ce dont je suis le plus fier. Mes enfants ont 9 et 15 ans et ils me comblent de bonheur. Je suis un papa présent malgré tout. J’adore être père et je pense qu’avoir des enfants est la meilleure idée que j’ai eue dans ma vie. Je suis un gars qui aime la vie de famille. Le plus drôle, c’est que je n’avais jamais pensé tant que ça à avoir des enfants. Mais c’est arrivé, et j’ai embrassé ça avec beaucoup de bonheur. Mes enfants me comblent de joie et j’adore parler avec eux! Mais nous n’avons jamais assez de temps tous les quatre ensemble...

As-tu d’autres projets?

Oui, je vais jouer dans le prochain film de Rodrigue Jean. C’est un film qui raconte un huis clos entre deux hommes.

Une autre histoire, lundi 20 h, à Radio-Canada.

«J’adore être père et je pense qu’avoir des enfants est la meilleure idée que j’ai eue dans ma vie.»

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Son personnage dans Une autre histoire est des plus intriguant­s...
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