Marie-Claude Barrette
Depuis 10 ans, Marie-Claude Barrette s’est imposée à la télévision comme une animatrice à l’écoute, empathique et pleine de bonnes intentions. Que ce soit à la tête de Deux filles le matin ou de sa nouvelle émission Où es-tu?, elle s’intéresse d’abord et avant tout à l’humain. Saisissons l’occasion pour connaître un peu mieux la femme derrière l’animatrice.
J’AI UNE GRANDE CAPACITÉ D’ADAPTATION
Mon père était monteur d’acier et ma mère a fait le choix de le suivre. Je pouvais changer trois fois d’école dans la même année. Récemment, sur le plateau de Deux filles le matin avec Lara Fabian et Mathieu Baron, qui ont aussi souvent déménagé dans leur vie, je leur disais que ça a créé chez moi une difficulté à m’attacher. Quand on déménageait et que j’arrivais quelque part, je ne voulais pas avoir de peine, alors je ne m’attachais pas. L’autre conséquence, c’est que j’ai acquis une grande capacité d’adaptation. J’ai dû, à un moment donné, réfléchir à ça. Quand tu es en adaptation constante, tu ne sais plus qui tu es vraiment. Jeune, j’ai fréquenté 14 écoles primaires, trois écoles secondaires, deux cégeps et deux universités. J’ai aussi eu la bougeotte après. Quitter un endroit est quelque chose de naturel pour moi.
JE RÊVAIS DE FAIRE DE L’AIDE HUMANITAIRE
Mon goût du voyage a été présent dès mon enfance. Il y avait beaucoup d’émissions dans lesquelles on voyait des gens en Afrique en proie à la famine ou d’une grande pauvreté. Je me voyais vivre une vie de bohème dans le but d’aller aider les autres. J’ai longtemps pensé ça dans ma vie. Il faut dire aussi que comme j’ai souvent déménagé dans mon enfance, je n’ai jamais eu de racines très profondes. Partir à l’étranger était quelque chose de très naturel pour moi. Finalement, j’ai l’impression que dans tout ce que j’ai fait dans ma vie, aider et aller vers les autres a toujours été important. Quand j’étais au secondaire, il y avait le mouvement Grands Frères Grandes Soeurs et, dans notre école, on chapeautait un élève en difficulté. J’étais en quatrième secondaire et j’accompagnais un garçon de deuxième secondaire qui venait d’une famille dysfonctionnelle. J’allais dans sa classe, je l’aidais à faire ses devoirs et, même la fin de semaine, j’allais parfois au cinéma avec lui. J’ai toujours eu ça en moi, voir ceux qui ne vont pas bien et trouver comment les aider à aller mieux.
J’AI ÉTÉ LA PIRE VENDEUSE D’UNE BOUTIQUE
Je n’étais vraiment pas bonne, même si j’ai travaillé pour la même boutique pendant deux ans. Je pense que j’étais trop franche avec les gens. Si ça ne faisait pas, je disais que je n’aimais pas ça. Je me souviens aussi d’un monsieur qui attendait sa femme qui essayait des robes. Chaque fois qu’elle sortait de la cabine d’essayage, il disait non. Je lui ai demandé s’il allait toujours décider pour elle. Je revendiquais déjà... J’ai compris que je ne suis pas bonne pour tout ce qui touche la vente au détail. En même temps, j’ai réalisé à quel point j’aimais travailler avec le public. J’ai commencé à travailler à l’âge de 16 ans et je n’ai jamais arrêté depuis. Quand j’allais à l’université, j’avais deux jobs en même temps. J’ai toujours aimé beaucoup travailler.
J’AI ADORÉ VISITER LES ÎLES GALÁPAGOS Il y a deux ans, on est partis trois semaines en Équateur. C’était un voyage aride, mais c’est celui qui nous a le plus marqués. On n’arrêtait pas de sortir de notre zone de confort, on n’était jamais bien, on se remettait tout le temps de quelque chose. On était ensemble face à l’adversité. Comme c’était un voyage plus difficile physiquement, toute la famille s’est rapprochée, même les enfants entre eux. En même temps, j’ai pu réaliser un rêve que j’avais depuis 25 ans en allant visiter les îles Galápagos. C’était très cher, mais je pense que c’était le prix pour réaliser un rêve. On y est allés seulement quelques jours, mais c’était fabuleux. Je suis revenue de là avec un sentiment de bonheur qui a duré au moins un an. Je suis une femme de géologie, j’aime les roches. Mon tout premier voyage, alors que j’avais 18 ans, était en Grèce pour un séjour archéologique.
J’ai toujours été fascinée par l’histoire.
JE SUIS UNE GAMEUSE
J’adore jouer aux jeux vidéos. Je suis actuellement dans Assassin’s Creed Odyssey, qui est un jeu hallucinant, autant sur le plan historique que visuel. Une extension vient d’ailleurs de sortir, dans laquelle on peut faire la visite des îles, mais sans jouer. C’est ma façon de me mettre au neutre afin de revenir plus forte. Ça me demande tellement de concentration, je suis tellement absorbée par le jeu que je ne pense à rien d’autre. J’ai commencé à jouer à cause de Dominic Arpin. En 1998, il faisait une chronique à Salut Bonjour et avait parlé de la PlayStation et de Resident Evil, un jeu d’aventures. Comme je faisais une grossesse à risque, je suis allée acheter la console et j’ai commencé à jouer. Ça me mettait sur pause et ça nous a fait beaucoup de bien. J’ai ensuite joué à Tomb Raider et depuis, le jeu fait partie de ma vie. Pour moi, une journée devant une console, c’est comme une semaine dans un resort dans le Sud.
PERSONNE NE CROYAIT À MA RELATION AVEC MARIO
Je n’ai jamais cherché le prince charmant, je n’ai jamais voulu me marier et je ne voulais pas d’enfant. À 27 ans, j’étais mariée, j’avais un enfant et une maison. Je me demandais même ce que j’avais raté pour me retrouver aussi éloignée de la liberté que j’ai toujours cherchée. (rires) J’ai connu Mario (Dumont) parce qu’on travaillait ensemble, et notre relation s’est construite au fil du temps. Je ne cherchais pas le grand amour. Je suis un peu comme une montgolfière, j’allais là où le vent me poussait. À l’inverse, Mario, c’est un gars de la terre avec des racines bien ancrées. C’était un clash entre nous, nos amis ne donnaient pas longtemps à cette relation. À l’époque, j’avais les cheveux qui changeaient de couleur toutes les trois semaines, j’étais assez flyée, alors que Mario a toujours été plus classique. Finalement, c’est comme si nos deux extrêmes s’étaient retrouvés dans le milieu qu’on s’est créé nous-mêmes. On était ensemble, on a fini par habiter ensemble, mais rien n’était planifié. Tout s’est fait naturellement. On s’est chacun apporté réciproquement des choses.
J’AURAIS AIMÉ ÊTRE PSYCHOLOGUE
C’est l’orienteur au cégep qui m’a dit que j’avais de trop bonnes notes en mathématiques pour être psychologue. Il m’a dit d’aller en économie et qu’on allait me parler de la psychologie du consommateur. Je l’ai écouté, mais on n’a jamais parlé de ce sujet-là. (rires) Ce qui est drôle, c’est que je n’ai rien imposé, mais ma fille Angela va bientôt finir son bac en psychologie et sera psychologue après son doctorat. Je pense que c’est la seule chose dans ma vie que j’aurais aimé faire et que je n’ai pas faite. Dans mon rôle d’animatrice, je suis toujours dans l’écoute. On reçoit aussi beaucoup de psychologues à Deux filles le matin. Pour moi, c’est un bonheur de les entendre parler, ils m’impressionnent dans leur façon de décortiquer une situation. J’apprends beaucoup d’eux et j’aime leur chaîne de pensée.
Marie-Claude Barrette est à la barre de Deux filles le matin du lundi au mercredi à 10 h, à TVA.
Elle anime également la série documentaire Où es-tu?, diffusée les mardis à 22 h, à Moi et Cie.