Il faut en parler!
À l’occasion de la Semaine nationale de la prévention du suicide, nous avons échangé sur la question… Vous savez, parfois, certains sujets sont plus délicats à aborder que d’autres simplement parce que les mots nous manquent. Pourtant, c’est si important d’en discuter! Ce n’est pas pour rien que le thème de cette année est «Parler du suicide sauve des vies».
Le psychologue Marc-André Dufour, qui a été nommé intervenant de l’année en prévention du suicide en 2017, était sur notre plateau. D’abord, quels sont les comportements à observer autour de nous qui pourraient nous renseigner sur les intentions d’une personne qui ne va pas bien?
LES SIGNAUX D’ALARME
La personne vit une période difficile dans sa vie, parfois liée à un ou plusieurs événements particuliers (rupture amoureuse, deuil, problèmes financiers, problème au travail, etc.), et manifeste certains signes de détresse psychologique comme l’impatience, l’isolement, l’augmentation de la consommation d’alcool ou de drogue, la fatigue et une perte d’intérêt.
Si ces signaux sont déjà présents depuis quelques semaines, il est important de diriger la personne vers une ressource d’aide. Des phrases telles que «Je veux en finir» ou «Bientôt tout va être réglé, je vais arrêter de vous déranger avec mes problèmes» doivent être prises au sérieux.
UNE DISCUSSION S’IMPOSE
Comment aborder le sujet avec la personne concernée? Voici ce que MarcAndré suggère:
• Tentez d’établir un climat de confiance et choisissez un bon moment pour aborder la question. Restez vousmême: il n’est pas nécessaire d’être intervenant pour aborder le sujet. • Essayez de comprendre la personne en lui demandant ce qu’elle vit, en l’amenant à verbaliser ce qui ne va pas. • Écoutez-la sans jugement et avec ouverture. Prenez-la au sérieux en lui disant que vous vous inquiétez pour elle.
• Posez-lui la question directement: «Penses-tu au suicide?» Cela vous aidera à avoir une idée claire de la situation et des intentions de la personne. En le demandant directement, vous ne lui suggérez pas l’idée, vous ouvrez la porte à l’expression de sa souffrance. Si elle pense au suicide,