7 Jours

Émilie Bibeau

«Il fallait plonger dans l’émotion»

- PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE • MAQUILLAGE-COIFFURE: VÉRONIQUE PRUD’HOMME

Cette semaine, les fans d’Unité 9 ont enfin eu droit à la scène qu’ils attendaien­t tant: celle où Marie révèle à Lucie le réel lien familial qui les unit. Émilie Bibeau revient sur ce moment charnière de la série et sur les rôles qui ont marqué sa carrière.

Émilie, avais-tu hâte de jouer cette fameuse scène où Marie (Guylaine Tremblay) dévoile la vérité à Lucie?

C’était stressant, car cette scène était importante et je souhaitais donner le meilleur de moi-même. En même temps, je pense qu’il ne faut pas non plus trop anticiper le moment, parce que ça amène une attente et un stress qui ne sont pas positifs pour le travail. Il faut l’aborder plus simplement... De toute façon, dans Unité 9, il y avait beaucoup de scènes intenses et chargées à jouer. C’est donc vraiment important, quand on tourne, d’y aller une journée à la fois, de se faire confiance et de faire confiance à ceux qui jouent avec nous. Dans les

«Oui, je suis discrète. C’est important pour moi de garder une petite zone de mystère.»

derniers temps, j’étais entourée de Guylaine Tremblay, de Danny Gilmore et de Patrice L’Ecuyer, et ils ont été très généreux. Ça donne des ailes! Pour en revenir à la scène, c’était un contexte particulie­r, et ç’a demandé beaucoup de jus. Il fallait plonger dans l’émotion, c’était bien triste. Je pense que les gens n’ont pas été déçus sur le plan émotif quand le secret a été révélé. Et on va voir mon personnage pas mal jusqu’à la fin de la série.

Est-ce que ç’a été émouvant de tourner les dernières scènes d’Unité 9, cet automne?

C’est toujours très émotif. On s’attache aux acteurs, et aussi à l’équipe technique, avec qui on travaille étroitemen­t. C’est dur de quitter une famille, surtout qu’on a des métiers tellement incertains, qui changent tout le temps. Pour moi, c’est toujours assez difficile de quitter un projet. Ça me fait de la peine, ça m’affecte... On finit par passer à autre chose, on continue, c’est notre travail, mais ça me touche beaucoup.

Quels souvenirs gardes-tu de la fameuse scène du mariage de Lucie qui a mal tourné, l’an dernier?

J’étais contente. C’est cliché de dire ça, mais c’était vraiment un cadeau d’actrice! Je suis choyée avec Guylaine et Danny: c’est facile de jouer avec eux. De plus, le réalisateu­r, Jean-Philippe Duval, nous accompagne dans les scènes plus difficiles, il nous dirige bien. C’est précieux de travailler avec lui. Et puis, en tant qu’acteurs, on est toujours contents de plonger dans des scènes plus complexes comme celle-là. Ça m’a permis d’explorer une zone dans laquelle je n’étais jamais allée en tant qu’actrice. J’étais heureuse d’avoir de telles scènes à jouer l’an dernier et cette année. Chaque journée de tournage était un défi. Et quand on a confiance en son capitaine et en ses partenaire­s, ça fait une grosse différence!

J’imagine qu’il y a de beaux liens qui se sont tissés entre Guylaine et toi...

Guylaine est devenue une grande, grande amie avec les années. D’abord grâce à Annie et ses hommes, puis à Unité 9. Je suis rendue très proche d’elle, je lui parle chaque semaine. Je me fie beaucoup à son jugement. Elle a

tellement d’expérience comme actrice! Quand je reçois des textes et que je constate que j’ai des scènes difficiles, j’en parle avec elle. C’est le fun.

Non seulement tu ressembles physiqueme­nt à Guylaine, mais plusieurs personnes font également une comparaiso­n sur le plan profession­nel, en raison de ton talent...

Je suis très flattée quand on me dit ça. En même temps, ce serait bien prétentieu­x de ma part de me comparer à elle. C’est sûr qu’on se ressemble physiqueme­nt, et je pense qu’il y a quelque chose de similaire dans notre énergie. On n’est pas compliquée­s, on aime beaucoup les gens, on est des filles de gang et on aime autant la comédie que le drame.

Tu dis que vous êtes devenues proches durant le tournage d’Annie et ses hommes, c’est bien ça?

Oui, car pendant le tournage de la série, je jouais aussi au théâtre avec elle, chez Duceppe. Et en plus, elle n’habite pas très loin de chez moi. Alors, avec le temps, à force de se croiser au théâtre et sur le plateau d’Annie, on a tissé des liens. Et peu de temps après la fin d’Annie et ses hommes, série à laquelle j’ai participé durant quatre ans, il y a eu Unité 9. On ne peut pas devenir le ou la meilleure amie de tout le monde, mais avec Guylaine, c’est ce qui s’est produit. Je suis très fidèle en amitié. Quand quelqu’un entre dans mon entourage, il devient un proche. Si je dis à Guylaine qu’on va aller souper, on va y aller. Je ne suis pas de nature à dire des choses et à ne pas les faire.

Tu parles peu de ta vie personnell­e et on connaît peu de choses à ton sujet. Y a-t-il une raison à cela?

Oui, je suis discrète! Je ne parle pas beaucoup de cet aspect-là, car c’est important pour moi de garder une petite zone de mystère, de la protéger et de ne pas trop en révéler. En tant qu’interprète, il y a toujours un danger qu’on voie plus la personne que l’actrice. Alors, ça me fait vraiment plaisir de parler de mon travail, de mes amis, de ma famille, mais pour ma vie intime, j’aime garder une petite bulle de protection.

À la télévision, tu as souvent joué des personnage­s pour lesquels on craque instantané­ment. Aimerais-tu qu’on te confie un rôle plus tordu, un jour?

J’aimerais jouer une méchante, parce que les méchants ne le sont jamais pour rien. Il y a toujours une blessure en dessous, et c’est ça qui est intéressan­t pour un acteur. J’espère que je vais continuer à tenir des rôles différents, à avoir des défis, parce que je carbure à ça. J’aime me transforme­r, et je peux dire que j’ai été gâtée jusqu’à maintenant. Mon premier gros rôle à la télé a été dans Annie et ses hommes, et j’y jouais une fille ayant une déficience intellectu­elle. C’était un gros défi! Ç’a été beaucoup de travail, mais aussi d’inquiétude, parce que je me demandais si ça allait passer. En même temps, un rôle comme ça, c’est jouissif et très gratifiant. Je pense aussi que les gens avaient un rapport très intime avec cette série-là. Je m’en faisais parler tous les jours dans la rue, et ça donnait l’impression que les gens auraient voulu faire partie de la famille d’Annie. Il y avait beaucoup d’humour et de tendresse. Les personnage­s étaient beaux, et c’est ce qui touchait le public.

Comment entrevois-tu les prochaines années?

J’aimerais voyager, car je n’en ai pas beaucoup eu l’occasion au cours des dernières années. Je voudrais aller à San Francisco et à Rome, deux villes que j’aime. J’ai aussi hâte de voir ce qui va m’arriver sur le plan profession­nel. On dirait que, pour les femmes, il y a toujours un petit tournant à l’approche de la quarantain­e. Par exemple, je joue souvent des rôles de maman. Ça m’est arrivé dans Unité 9, dans Ruptures et dans L’imposteur. C’est nouveau pour moi de jouer des mères, et j’adore ça! Cela dit, c’est certain que c’est un métier où c’est stressant de vieillir pour les femmes. J’ai hâte de voir comment tout ça va se passer, mais je sais que j’ai le goût de faire plein de choses! Quand j’étais au Conservato­ire d’art dramatique de Montréal, j’avais des cours de chant, de jeu, de création, de mouvement... J’ai toujours trouvé ça le fun de toucher à tout.

En terminant, tu sembles avoir un début d’année fort occupé...

Oui, je répète la pièce L’éducation de Rita, qui est mise en scène par MarieThérè­se Fortin et qui sera présentée au Théâtre du Rideau Vert. C’est beaucoup de travail, car nous ne sommes que deux sur scène, soit Benoît Gouin et moi. Je reprends aussi le spectacle La Renarde, un hommage à Pauline Julien qui sera d’abord présenté à Montréal, puis à travers le Québec.

Unité 9, mardi 20 h à Radio-Canada.

L’éducation de Rita sera présentée au Théâtre du Rideau Vert du 19 mars au 20 avril. rideauvert.qc.ca

Pour connaître les dates du spectacle La Renarde: spectramus­ique.com

Merci à l'hotel Alt Montréal pour son accueil lors de la séance photo. Info: althotels.com/montreal

«Guylaine est devenue une grande amie avec les années. Je me fie beaucoup à son jugement.»

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Émilie et Guylaine nous ont offert un moment touchant à souhait.
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