7 Jours

SASKIA THUOT

«J’ai dû lâcher prise...»

- PHOTOS: BRUNO PETROZZA

Comme pour plusieurs, la pandémie a été l’occasion pour Saskia de prendre le temps de se poser et de recharger ses batteries. Cette pause forcée lui a aussi donné l’occasion de constater à quel point elle est bien entourée et privilégié­e. Elle fait le bilan de son confinemen­t avec nous!

Pour Saskia Thuot, la période exceptionn­elle que nous avons traversée a été l’occasion de prendre un recul des plus bénéfiques et de réaliser la force de son réseau. Mère de Laurence, 15 ans, et de Simone, 12 ans, l’animatrice a aussi un amoureux, Dominick, depuis plus de deux ans, des parents, des amis. Son quotidien chamboulé l’a ramenée à l’essentiel: la chance de pouvoir être bien entourée.

Saskia, malgré les circonstan­ces actuelles, as-tu la chance de voir tes projets se poursuivre?

Oui, je suis vraiment privilégié­e. Comme tout le monde, j’ai vu certains tournages être reportés, mais on m’a confirmé que Bien revenait pour une 4e année. C’est une émission qui me ressemble et que j’aime tellement! Combien vaut cette maison? sera aussi de retour pour une 3e saison. Je collabore à Salut Bonjour et je participe à Deux filles le matin comme coanimatri­ce invitée. J’ai aussi la chance d’écrire pour les magazines 7 Jours et Les Idées de ma maison. Durant la pause, j’ai décidé de tout regrouper à la même adresse: mon blogue où on peut lire mes billets, magasiner ma ligne déco Ma vie, ma maison par Saskia et voir mes capsules Web et mes entrevues. Je fais aussi appel à des collaborat­eurs. J’ai travaillé sur ce projet durant le confinemen­t. Un projet qui me ressemble, accessible, dans lequel on peut se retrouver et parfaiteme­nt imparfait.

Que veux-tu dire?

Pour les séances photos, je suis magnifiée, mais dans la vraie vie, je suis une fille simple. Je porte un jogging ou un jean et un t-shirt. J’aime profiter de ma maison, de mon jardin. Je me sens bien ici. Ma maison est parfaite pour moi et, présenteme­nt, j’en profite le plus possible.

Cet environnem­ent si agréable, tu as travaillé fort pour te l’offrir…

C’est vrai: j’ai travaillé très, très fort. Honnêtemen­t, dès mon premier emploi, à l’âge de 14 ans, j’ai commencé à mettre des sous de côté. Mon ami Richard Turcotte m’a récemment rendu visite avec sa femme, Josée. Nous parlions du stress financier lié au confinemen­t, et il m’a qualifiée d’écureuil... C’est vrai que j’en suis un, et j’en suis fière. Je suis toujours restée terre à terre. Lorsque j’étais jeune, j’ai commencé par mettre 15 $ par semaine de côté, puis 30 $, puis 52 $... et je n’ai jamais arrêté. Cela étant dit, je ne suis pas millionnai­re… Je tiens à le préciser car avec le métier que je

«Je suis proche de mes enfants . En raison du confinemen­t, nous avons passé beaucoup de temps ensemble .»

fais, les gens ont parfois de fausses idées préconçues…

Quelles leçons as-tu tirées du confinemen­t?

J’ai compris qu’on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez et que la vie peut basculer en moins de deux. Pendant longtemps, ma manière de ne pas être trop anxieuse, c’était de rester informée, mais j’ai décidé d’arrêter de tout lire. J’ai dû lâcher prise comme je ne l’avais jamais fait dans toute ma vie. Bien des gens ont dit s’être réinventés, mais ça n’a pas été mon cas. Moi, je me suis posée, car je passe ma vie à courir à gauche et à droite.

Ça t’a permis de revoir ta manière de faire, tes exigences, tes valeurs?

Oui, surtout mes exigences, envers moimême, la maison, les choses que j’aurais dû faire, mais que je n’ai pas pu. Il faut lâcher prise, être plus indulgent envers soi et les autres. Moi, je suis toujours dans le mouvement. M’arrêter est un trait éloigné de ma personnali­té. Je suis super chanceuse et je suis remplie de gratitude: mon entourage a été préservé. Je lève mon chapeau à tous ceux qui prennent soin des autres dans le domaine de la santé.

Si je comprends bien, tu as pris soin de toi durant cette période?

C’est vrai, mais je dirais que je suis une championne sur ce plan. Mon seul bémol est que je ne bouge pas autant que je le voudrais en ce moment. Mais je me suis offert un magnifique vélo et j’ai redécouver­t cette activité. J’adore ça! Me promener au grand air me fait du bien. Ça me permet aussi de bouger en famille. J’essaie aussi de dormir. Au début, je me suis autorisée à me lever plus tard. Je fais de l’insomnie, alors j’en avais besoin. J’essaie de relaxer, de profiter de la piscine, de me faire des soins maison.

C’est quelque chose que tu as toujours fait, si je ne m’abuse…

Effectivem­ent. Dans la vie, je suis ambassadri­ce pour la clinique Concept Dermo Esthétique. Lisanne Daoust, la propriétai­re, est une jeune passionnée. Elle a remporté le prix de l’Esthéticie­nne de l’année 2019 (dans le cadre du Congrès Les nouvelles esthétique­s). Depuis un moment, c’est un domaine qui a tellement évolué! Je le sais, parce qu’à l’âge de 14 ans, mon premier emploi a été de travailler pour une esthéticie­nne. Depuis toujours, c’est une passion pour moi. Je prends soin de ma peau, je me fais des soins à la maison, j’utilise de bons produits, je me protège du soleil. Je prends soin de moi comme je peux.

As-tu profité de ce moment passé avec les enfants?

La vérité, c’est que je n’ai pas toujours trouvé ça évident… Laurence entrera en quatrième secondaire à l’automne, et Simone a terminé sa sixième année, mais elle n’a pas pu conclure le primaire avec ses amies. Elle était un peu triste, mais heureuseme­nt, un événement a été organisé pour rassembler les jeunes, à 2 m de distance. L’été de nos 12 ans, c’est important. Il s’en passe, des choses! Outre la transition entre le primaire et le secondaire, des changement­s s’opèrent sur les plans

«En ce moment, je trouve que vieillir n’est pas évident… Les années qui passent me rentrent dedans.»

physique et mental, on se détache de nos parents. J’ai de bons enfants et je suis fière d’eux.

Tes enfants collaboren­t-ils aux tâches quotidienn­es?

Oui… mais il faut que je répète plusieurs fois! (rires) Mais vraiment, ils sont super. Simone cuisine énormément, et Laurence m’aide beaucoup avec la maison. Je suis proche de mes enfants. En raison du confinemen­t, nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Nous avons regardé plusieurs films, et ils ont aimé mes vieux films, qui sont considérés comme des classiques: Rock’n Nonne, Ghost, etc. Au début, ils étaient réticents, mais chaque fois, ils ont apprécié.

Ta relation avec Simone et Laurence est-elle harmonieus­e?

Oui, mais évidemment, il nous arrive de nous chicaner. À 15 ans, Laurence ne se gêne pas pour me dire mes quatre vérités… et je trouve ça très bien. J’essaie de régler les différends en équipe plutôt qu’en imposant mon point de vue de mère. Pendant le confinemen­t, j’ai beaucoup pensé aux gens qui sont seuls. Moi, j’ai mes enfants, mais j’ai aussi mon amoureux… Dominick est toujours dans ma vie. C’est un homme doux et gentil. Ça va bien entre nous, mais nous avons aussi nos défis. Nous avons chacun nos enfants. La COVID-19 m’a aussi permis de renouer avec des gens avec lesquels je n’avais pas le temps de parler parce que la vie était trop folle. Je n’ai jamais autant parlé à ma mère et à mon père. Ça, ça fait partie des avantages.

À 47 ans, comment composes-tu avec le temps qui passe?

En ce moment, je trouve que vieillir n’est pas évident… Les années qui passent me rentrent dedans. Quand ça m’arrive, je mets de la bonne musique, je danse et j’ai du plaisir! Mon chum me dit régulièrem­ent qu’il me trouve belle, qu’il m’aime comme je suis, mais parfois on dirait que mes 47 ans me pèsent… Plus que jamais, je trouve ça important de poser un regard bienveilla­nt, gentil sur moi-même. Je suis de ceux et celles qui mettent la diversité corporelle de l’avant, qui prônent l’importance de s’accepter tels qu’on est, mais il n’en demeure pas moins qu’avec les années, énormément de choses changent et qu’il faut s’adapter.

La quarantain­e a été riche en changement­s, je présume?

Oui, je l’ai surtout senti vers 43 ou 44 ans. Et je ne parle pas ici que de l’aspect physique. Le regard que je pose sur la vie a aussi changé. J’ai réfléchi à bien des choses: ce que j’ai réalisé jusqu’à maintenant, ce que j’ai envie de faire, ce que je n’ai pas fait, ce que j’aurais pu faire autrement. Il y a eu beaucoup de questionne­ments.

Serait-ce un bilan de mi-parcours?

Je dirais surtout que je m’interroge sur la suite des choses. Je me positionne plus, aussi. Les enfants grandissen­t et me défient de toutes sortes de façons. Je trouve ça formidable de les voir évoluer. J’ai du beau monde autour de moi et je suis entourée de gens qui m’apprécient. J’ai aussi de belles amitiés, de bonnes copines et de bons copains. J’ai des amies de fille que j’admire et que je trouve tellement bonnes. J’ai cette chance de me sentir appréciée, moi aussi. Mais ce qui compte vraiment, c’est notre regard sur nous-même. Tout part de soi. J’arrive à être plus indulgente envers moi-même.

Comme les déplacemen­ts seront limités, que comptes-tu faire de ton été?

Si c’est possible, j’aimerais passer quelques jours chez ma mère, dans Charlevoix. Sinon, je vais rester ici. Je me souviens qu’initialeme­nt, je voulais un environnem­ent de vie dans lequel j’allais être bien, et c’est ce que j’ai créé. Que pourrais-je demander de plus? La vie est bonne. J’ai de beaux contrats et je travaille avec des entreprise­s extraordin­aires! Je profite de la vie. Ça fait 15 ans que j’habite ma maison et chaque fois que j’y entre, je me sens bien. J’essaie de profiter de chaque instant. Parfois, il m’arrive de me sentir «à boutte» et de ne pas m’endurer; mais bon, ça fait partie de la vie… (sourire)

As-tu élaboré des projets avec ton amoureux pour la belle saison?

J’ai un chum super baba cool. C’est un homme de maison qui aime travailler sur le terrain. Il est toujours ouvert à mes projets, et c’est ce que j’aime de lui. Lorsque j’ai un tournage à Québec, je prends le train, ça me donne du temps pour réfléchir. Chaque fois que je l’appelle, il me demande: «Bon, c’est quoi ton projet?» (rires) Il me connaît bien. Il est tellement fin. Il m’accepte telle que je suis. Il est discret et bon pour les enfants. Il n’est pas parfait, car rien n’est parfait, mais j’ai un amoureux gentil qui a quand même du caractère. Il est prévoyant. Quand il débarque ici, il arrive avec un petit quelque chose. Il prépare mon café le matin et ramasse la cuisine, tout ça dans la bonne humeur! En plus, il me fait rire! Ce sont de petits détails, mais qui facilitent la vie. Et pour ceux qui entretiend­raient des préjugés à cet égard, je l’ai rencontré sur Tinder…

«Pendant le confinemen­t, j’ai beaucoup pensé aux gens qui sont seuls. Moi, j’ai mes enfants, mais j’ai aussi mon amoureux… Dominick est toujours dans ma vie.»

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Avec son fils Laurence et sa fille Simone.
Lors de notre séance photos, notre photograph­e a respecté les normes de distanciat­ion sociale. Le résultat est toujours aussi splendide! Avec son fils Laurence et sa fille Simone.

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