Marc Dupré
«La COVID m’aura changé sur plusieurs plans»
En raison du confinement, Marc Dupré a vu plusieurs de ses projets reportés. Cependant, l’été s’annonce excitant pour le chanteur avec une tournée dans les ciné-parcs, et l’automne s’annonce tout aussi emballant avec le retour de La Voix et l’arrivée d’une toute nouvelle émission à TVA. Celui qui a connu un beau succès récemment avec le lancement de son vidéoclip Tiens ma main jusqu’à la mort, une pièce qu’on retrouve sur son dernier album et qui nous rappelle l’importance de rester forts et solidaires, a profité de cette période pour renouer avec ses proches et faire du ménage pas seulement dans son garage, mais aussi dans sa vie.
Marc, nous avons appris le retour de La Voix cet automne. Comment vis-tu ça?
Je ne pourrais pas être plus heureux! La gang de La Voix, c’est maintenant comme une grande famille pour moi. Année après année, j’ai la chance de découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux talents… dont certains avec qui j’ai la chance de pouvoir collaborer encore aujourd’hui. Les participants m’en apprennent autant que je leur en apprends! Je suis content de retrouver mon équipe cet automne afin qu’on puisse poursuivre cette belle expérience. C’est toujours excitant de commencer la ronde des Directs; j’ai vraiment hâte!
Justement, comment voyez-vous la suite?
Honnêtement, je trouvais ça triste pour les candidats qui vivaient une expérience incroyable et qui se retrouvaient à ne pas savoir quand la suite de tout ça se déroulerait. La Voix est leur porte d’entrée dans le métier, et là, ça s’arrêtait tout d’un coup. Bien que la santé de nos familles passe avant tout ça, je suis très heureux que ça revienne en septembre! Je suis content pour nos candidats. J’ai hâte de voir la suite des choses. Faire La Voix en direct, en studio avec le public, comme nous le faisions avant, c’est impensable. Mais l’équipe de production a trouvé de belles idées pour permettre au public de renouer avec les candidats toujours en lice et d’élire le gagnant de La Voix 2020.
Tu as toujours été près de ton public, et tu le seras encore davantage avec l’adaptation de l’émission The Recording Studio. Parle-moi davantage de ce projet.
The Recording Studio, c’est un concept qui regroupe plein d’éléments qui me font triper! J’aurai à nouveau la chance de rencontrer et d’encadrer des participants, cette fois-ci en studio, pour leur permettre d’enregistrer une chanson marquante pour eux. En tant qu’artiste, je trouve toute la période de création en studio vraiment stimulante. Grâce à The Recording Studio, je pourrai partager cette expérience avec encore plus de gens. D’autant plus que je vais pouvoir compter sur la collaboration de mon grand ami et réalisateur Fred St-Gelais. Je ne peux pas demander mieux!
Actuellement, ton extrait Tiens ma main jusqu’à la mort connaît un beau succès.
C’est une chanson que j’ai écrite avec Rick Pagano, un de mes candidats de la précédente saison de La Voix. C’était déjà prévu que cette chanson sorte en ce moment, mais disons qu’actuellement le texte et les propos prennent un tout autre sens. Elle parle de se tenir en tant que peuple et de garder la tête haute dans une crise comme celle que nous vivons. Cette pièce s’adresse aussi aux couples qui traversent le
«Faire La Voix en direct, en studio avec le public, comme nous le faisions avant, c’est impensable.»
confinement ensemble. La vie fait rarement en sorte que nous soyons ensemble 24 heures sur 24. Il faut être faits solides pour vivre ça sereinement.
Et toi, comment vis-tu ça?
Honnêtement, je tente de trouver du positif dans tout ça. Mes proches et moi, on se trouve chanceux puisque personne dans notre famille n’est malade ou touché par la COVID-19. Mais c’est difficile d’oublier tout ce qui se passe et, dernièrement, je m’ennuyais de voir des spectacles et d’en faire. Mais le côté positif dans tout ça, c’est que ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris le temps de m’asseoir et de prendre du recul... ce que j’ai fait.
Cet arrêt forcé t’a donc porté à effectuer une certaine remise en question?
Oui. Je regarde ce que j’ai fait et ce que je vais avoir envie de faire après cette période. En même temps, ça me permet d’être plus présent pour mes enfants. Nous parlons de plein de choses dont nous ne prenons pas le temps de jaser habituellement. Nous discutons de leur avenir, de leurs projets. J’ai l’impression de redécouvrir ma famille à travers cette situation. Je prends le temps de les écouter, et je réalise que c’est une chose que je ne faisais pas assez souvent dans la vie de tous les jours. On dirait qu’on se retrouve et qu’on apprend à se connaître.
Comment tes enfants vivent-ils ce confinement?
Je suis fier d’eux, parce qu’ils écoutent les directives. Ils sont exceptionnels tous les trois et ils ne chialent pas. Ils comprennent l’importance de ce que nous vivons présentement. Mon plus vieux, Anthony, a 18 ans. Avant tout ça, il passait beaucoup de temps avec ses amis, il sortait, il travaillait, il avait ses habitudes de jeune homme... Même s’il trouve ça difficile, il respecte les règles. Même chose pour ma fille, Stella: elle s’occupe, elle s’entraîne beaucoup avec sa mère. Quant à Lenny, qui a 14 ans, j’avoue que je le sens plus nerveux face à la situation. Il me demande parfois quand ce sera terminé. Pour la première fois de ma vie, je suis incapable de lui répondre ou de le rassurer vraiment. Je trouve ça difficile quand mon gars me dit qu’il a peur de tout ça et que je ne peux pas le rassurer.
Est-ce que toi, tu trouves ça difficile?
Oui, je trouve que ce qui se passe en ce moment, c’est grave. Je pense beaucoup à ma soeur Annie, qui est préposée aux bénéficiaires dans un CHSLD. Elle a un an de plus que moi et nous sommes très proches. Je m’en fais pour elle, mais c’est une fille prudente. Ma soeur est une personne qui prend soin des gens autour d’elle. Je trouve ça beau ce qu’elle fait. Je l’admire beaucoup et je suis fier d’elle.
Et comment va ta mère?
Ça va bien pour elle. Elle se garde occupée. Un peu avant la crise, elle a lancé une petite entreprise de savons qu’elle fait elle-même, et elle adore ça. Elle m’a d’ailleurs offert un savon avec un arc-en-ciel dessus; il est tellement beau! Elle m’impressionne. On est en train de lui monter son site Internet. Le conjoint de ma mère est un épicurien et il cuisine beaucoup. Il m’envoie souvent des recettes. Ils sont beaux à voir, ma mère et lui. On tente aussi d’aider Anne Renée, la maman de ma femme, et son conjoint. Par exemple, Anne-Marie va leur porter des petits plats.
Quand un gars qui bouge tout le temps comme toi doit rester chez lui, ça ne doit pas être évident...
Au début, je capotais! Je me disais que je n’allais jamais être capable. Mais finalement, j’en ai profité pour mettre de l’ordre dans ma vie. J’ai monté mon studio à la maison, ce qui me permet de faire de la musique. Je m’amuse d’ailleurs beaucoup avec mon plus vieux, qui joue de plusieurs instruments. Je me rends compte que j’aime prendre ma guitare et jouer en acoustique dans mon studio. J’ai envie de douceur et j’écris des chansons sur de nouveaux sujets. J’ai aussi profité de cette pause pour faire le ménage de mon garage... que je devais faire depuis des années! Ensuite, il y a eu le ménage de ma cour, celui de mon cabanon et celui de ma vie. J’ai jeté des projets à la poubelle et d’autres sont nés. J’ai 46 ans et je pense à ce que j’ai envie de faire.
Qu’est-ce que tu apprends d’autre sur toi?
Que je suis capable de m’arrêter. Et je suis le premier surpris par ce constat! Habituellement, tout va si vite. Souvent, je suis impulsif parce que je dois régler des affaires rapidement. Mais en ce moment, j’apprends une nouvelle façon de faire qui me plaît. On dirait aussi que je suis beaucoup plus à l’écoute. Je pense que la COVID m’aura changé sur plusieurs plans.
Son dernier album, Rien ne se perd, est disponible sur toutes les plateformes musicales.
La Voix et l’adaptation de The Recording Studio seront présentées à TVA dès septembre.
Pour suivre l’artiste, rendez-vous à marcdupre.com.