«Il y a des compromis que je n’ai jamais été capable de faire, et j’en ai payé le prix.»
Heureusement, nous ne sommes plus à une époque où ce qui n’est pas commun n’est pas accepté. Il y a neuf ans, lorsque nous nous sommes rencontrés, Gabriel et moi, il y avait beaucoup de jugements. On nous demandait comment nous allions vivre notre différence d’âge, comme s’il y avait une génération entre nous… Nous avons 12 ans d’écart. Pour certains, cette inquiétude était une forme de bienveillance, pour d’autres, c’était de la jalousie. Je le dis sans rancoeur et sans amertume, mais cela m’a permis de faire un ménage dans ma vie...
Le documentaire nous fait voyager notamment en Sicile où tu as une maison.
Oui, nous visitons nonna (qui veut dire grand-mère en italien). Jaser et manger en famille des pâtes préparées par la nonna, c’est un moment difficile à égaler. Ça fait grimper le thermomètre du bonheur!
Parce que ton mari t’a donné une vie de famille extraordinaire et que là-bas tu es Lara Di Giorgio?
Oui, je suis la signora Di Giorgio! (rires) Que cette famille m’accueille dans sa vie, c’est pour moi un grand geste d’amour et de confiance. Nous avons un immense amour les uns pour les autres. C’est un endroit où nous nous déposons et où je peux me déposer avec tout ce que je suis, parfaitement imparfaite. Mon papa était déjà reparti pour la Belgique lorsque nous avons tourné ces images, mais il était avec nous. Ç’a été un merveilleux moment avec mon papa et la famille de Gab. C’était magique!
Tu rends d’ailleurs hommage à ton père en soulignant son apport à ta carrière.
J’ai gagné mes premiers concours grâce à lui. J’ai eu la chance de naître dans une bonne famille. J’ai eu ce cadeau. Chaque jour, je mesure l’héritage de mes parents. En cette période difficile où je ne peux pas aller le visiter, je trouve ça douloureux.
Est-ce difficile de ne pas pouvoir donner de spectacles?
Non. Ce qui me fait mal, c’est de voir ce que l’humanité traverse. Ma situation n’est pas insoutenable. Je suis bien entourée, et mon papa est en bonne santé. Je sais que j’ai quelque chose d’immensément précieux: l’amour d’une famille. Ça m’a permis de traverser de grandes vagues et, encore aujourd’hui, je sais que quand je me retrouve au plus creux et que je me perds, je peux compter sur elle.
Lou, ta fille, manifeste-t-elle du talent pour la musique?
Oui, elle aime la musique, mais ce n’est pas quelque chose qu’elle a envie d’incarner, et je respecte cela. Dans les sessions Lockdown que j’ai faites, elle m’a fait la joie de chanter avec moi.
Compte tenu des circonstances, tout le monde profite actuellement de ta présence à la maison?
Oui, et moi je profite de la présence de tout le monde! (rires)