7 Jours

«Céline, elle est complexe. C’est un des personnage­s qui m’a le plus forcée à me questionne­r du premier jour de tournage au tout dernier.»

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J’ai été assez résiliente. À regarder les nouvelles à la télé, je sentais que ça s’en venait. Certains pensaient que ça ne durerait que deux ou trois semaines, mais moi, j’avais le sentiment que la pause serait longue. Je me souviens d’avoir pris mes textes et de les avoir rangés dans le haut d’une armoire. Je ne les ai pas laissés sur ma table de travail.

En survolant tes réseaux sociaux, on constate que les derniers mois se sont tout de même révélés agréables!

Je suis allée à la pêche, j’ai fait pousser des tomates, j’ai vraiment profité de mon temps. Mais je suis quand même habituée à tout ça. Oui, je travaille beaucoup, mais, presque tous les ans, j’ai des pauses de six mois.

Tu vis donc bien avec les périodes profession­nellement plus calmes?

Oui, vraiment. J’ai l’habitude de me structurer une vie en dehors du travail, de m’entraîner, de jardiner, de cuisiner. Je ne suis pas quelqu’un qui peut regarder huit séries d’affilée sur Netflix. Je n’en suis pas capable. Je dois sortir de la maison. J’aime aussi beaucoup aller au cinéma. Bon, c’est sûr que c’est plus difficile actuelleme­nt… mais je ne suis pas à plaindre. Je trouve toujours quelque chose à faire.

T’es-tu découvert de nouvelles passions, de nouvelles activités?

Non, non, j’ai zéro talent! (rires) J’ai et on lui a donné tellement d’amour qu’il est devenu un peu dépendant socioaffec­tif!

Ton fils, Henri, a 19 ans. Ça te fait quoi de le voir vivre une année aussi particuliè­re à cet âge?

Je ne m’attendais jamais à repasser autant de temps avec mon fils. Avant la pandémie, il était toujours parti avec ses amis. C’est normal à son âge. Et là, je me retrouve à passer plusieurs mois avec lui. C’est sûr que j’apprécie beaucoup ce temps précieux, mais je t’avoue que je trouve ça difficile pour lui et pour les jeunes de sa génération. C’est la covid qui décide de tout présenteme­nt, pas eux. Moi, quand j’avais 19 ans, j’ai décidé de partir en voyage seule pendant la moitié d’une année. J’ai peur qu’il passe à côté de ces belles années de liberté à cause de cette pandémie. de bons amis. Ça me rassure, je sais qu’il a de bonnes bases. Mais mon côté mère poule se vit surtout par rapport à notre métier commun. Chaque fois que des affaires plates arrivent, je les lui raconte pour qu’il comprenne qu’il est chanceux de faire autant de tournages en si peu d’années. Mais, même si j’essaie de faire toutes les mises en garde possibles, je sais que je dois aussi le laisser apprendre par lui-même.

Je suis convaincue qu’il a les outils pour surmonter les déceptions qui pourraient se présenter sur son chemin.

Oui, je pense bien. Et je trouve qu’il aborde le métier d’une bonne façon. Il a un regard critique sur le domaine. Il n’a pas non plus un désir de popularité. Je sais que je sonne comme une personne âgée quand je dis ça, mais dans une

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