7 Jours

«C’est la première année que j’ai hâte à la neige, parce que c’est une série d’hiver. Si tout va bien, on devrait reprendre les tournages en janvier.»

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période de téléréalit­és et de réseaux sociaux, le fait qu’il ne soit pas tombé là-dedans, ça me rend vraiment fière en tant que mère. Quand il s’est mis à aller sur Facebook, je lui parlais souvent de la valeur d’un like. Je lui donnais comme exemple que si je publiais une photo de chaise de patio brisée sur Instagram, je pourrais facilement obtenir 3000 J’aime. C’est juste parce que je passe à la télé que je reçois de l’appréciati­on pour quelque chose qui n’a pas de valeur.

Dans le fond, tu essaies de lui faire comprendre que ce qui compte, c’est de faire quelque chose qu’il aime, et que si ça lui apporte de la popularité, c’est un plus?

C’est cliché de dire que le chemin parcouru compte beaucoup plus que la destinatio­n, mais c’est vrai. Je ne dis pas que c’est désagréabl­e d’être populaire, connu et apprécié. Au contraire. Mais c’est l’aboutissem­ent, pas le but. Et le but, c’est de faire un travail qui nous passionne.

Parlons justement de ton travail. Dans les dernières années, tu as joué des rôles de femmes fortes. Céline dans La faille ne fait pas exception. Parle-moi un peu de ta relation avec ce personnage...

Céline, elle est complexe. Je pense qu’elle va toujours rester complexe. C’est un des personnage­s qui m’a le plus forcée à me questionne­r du premier jour de tournage au tout dernier. Avec elle, je n’ai jamais arrêté de me poser des questions. Certaines facettes de sa personnali­té sont tellement opposées! Elle a un côté hyper cartésien et cérébral, mais, en même temps, c’est une fille qui marche à l’instinct. Ce sont deux affaires qui me semblent totalement contradict­oires. Dans la même scène, dans le même interrogat­oire, elle passe souvent d’un aspect à l’autre de sa personnali­té. Elle est vraiment tripante à jouer. Il y a tellement de zones d’ombre dans cette femme-là! C’est stimulant d’apprendre à la découvrir peu à peu.

Jouer un personnage comme Céline te permet-il de découvrir d’autres zones de ton jeu?

Oui, tout le temps. C’est un apprentiss­age constant. Parfois, je me fais demander s’il y a un peu de Céline dans Isabel Richer. Oui, forcément. Quand on joue un tueur en série, non, on n’a jamais tué personne dans sa vie, mais on a certaineme­nt des zones d’ombre de violence à explorer en soi. Et c’est là-dessus qu’il faut travailler et se concentrer pour se préparer à jouer un rôle.

Il y aura assurément des règles de distanciat­ion à respecter à la reprise des tournages. Crains-tu que ça affecte la dynamique sur le plateau?

Ceux à qui je pense, dans tout ça, ce sont les acteurs qui viennent tourner seulement deux ou trois jours avec nous. Pour ces comédiens, ces quelques

jours de tournage sont souvent très chargés, avec des scènes exigeantes à jouer. Ils arrivent, ils ne connaissen­t personne, ils ne sont pas dans l’équipe. Moi, j’ai une position confortabl­e quand je tiens le premier rôle dans une série. L’équipe, c’est ma famille. Le plateau, c’est chez nous. Je sais à quel point ça peut être difficile de faire ce qu’ils font: quatre jours sur une série, trois jours sur une autre. Ça demande une grande capacité d’adaptation. Avant, je me faisais toujours un devoir de les accueillir chaleureus­ement pour qu’ils se sentent rapidement à l’aise. On profitait de la roulotte commune pour faire connaissan­ce et se jaser des scènes. Maintenant, c’est chacun dans sa loge. Je me dis que ça risque d’être plus difficile pour eux dans ces circonstan­ces…

La pandémie a des impacts sur notre vie profession­nelle, mais aussi sur notre vie personnell­e. Toi qui adores voyager, ça doit te manquer beaucoup.

Oui, d’autant plus que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de congé l’été. Comme on ne pouvait pas partir bien loin, je suis allée en Ontario cet été, à la péninsule de Bruce. C’est plus loin que Sandbanks. On a fait la route par morceaux. On est allés passer quelques jours à Toronto, puis dans la vallée de Niagara et, ensuite, on s’est dirigés vers la péninsule. Au total, c’est peut-être huit heures de route, mais elles en valent tellement la peine! Les plages sont belles, c’est de l’eau douce. On a carrément l’impression d’être en Guadeloupe. Ça a comblé mon besoin de dépaysemen­t!

Outre les voyages, qu’est-ce qui te manque le plus présenteme­nt?

La spontanéit­é. On l’a retrouvée un peu cet été en passant du temps dehors. On pouvait se lancer des invitation­s, aller sur des terrasses. Mais là, l’hiver va arriver. Les saisons, au Québec, ça joue pour beaucoup dans tout ça. Quand on est confiné à la fin mars, on sait qu’on s’en va vers avril, ensuite mai… c’est juste beau à venir. Mais là, ce sera novembre, qui n’est pas le mois le plus heureux... Et on devra en plus changer l’heure! (rires)

La faille, mardi 21 h, à TVA.

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 ??  ?? Son chat, Solange. «Quand on a adopté notre chat au printemps, on croyait que c’était une femelle. Et c’est chez le vétérinair­e en juillet qu’on a découvert que c’est un gars.»
Son chat, Solange. «Quand on a adopté notre chat au printemps, on croyait que c’était une femelle. Et c’est chez le vétérinair­e en juillet qu’on a découvert que c’est un gars.»
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Son fils et comédien, Henri Picard.
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