7 Jours

Étienne Drapeau Choisir bonheur le

- PAR SAMUEL PRADIER

Étienne Drapeau a délibéréme­nt choisi de cheminer vers le bonheur. Il vient de publier un livre inspirant, Faire le choix du bonheur, dans lequel il décline des conseils et des exemples qui lui ont permis d’accéder à cet état de bien-être, quelles que soient les épreuves que la vie lui envoie.

«Le bonheur, pour moi, c’est une philosophi­e, une façon de vivre qui demande un engagement quotidien.»

Étienne, qu’est-ce que le bonheur pour toi?

Je pense que c’est d’abord un choix, et j’ai fait ce choix-là il y a très longtemps. Quand j’étais plus jeune, j’ai vécu ce que je considère être le plus grand échec de ma vie; j’avais l’impression que tous mes rêves et mon univers s’écroulaien­t autour de moi. Mais au lieu de m’apitoyer sur mon sort, j’ai choisi le bonheur et d’être heureux dans ma vie. Tout le monde a sa propre définition du bonheur, mais pour moi, c’est une philosophi­e, une façon de vivre qui demande un engagement quotidien. Ça ne tombe pas du ciel. Je peux comprendre qu’il y a des gens pour qui ça peut être plus difficile, parce qu’ils vivent avec des contrainte­s. Mais pour 99 % des gens, le bonheur devrait être un choix. Par exemple, je me lève tous les matins en me disant que je vais vivre une autre plus belle journée de ma vie, et j’y crois vraiment. Tous les soirs, je me couche en remerciant la vie pour tout ce que j’ai, et non pas en pensant à tout ce que je n’ai pas. Je dis souvent à la blague que je suis l’homme le plus heureux au monde. Je sais aussi que je ne suis pas parfait, que je ne détiens pas la vérité, mais je pense que tout le monde peut arriver à ça.

Quels conseils pourrais-tu donner aux gens qui se sentent moins prédisposé­s au bonheur?

C’est un engagement concret et quotidien. La clef réside dans le fait de le faire chaque jour. Il n’y a rien de facile dans la vie et il faut travailler constammen­t pour arriver à ses fins. C’est avant tout un travail sur soi-même. Il faut trouver le bonheur à l’intérieur de soi, pour ensuite «Il faut dépasser nos vieux réflexes dictés par la peur.» le faire rejaillir sur les autres. Il y a des choses simples à faire au quotidien, que je détaille dans mon livre. Le bonheur est accessible à tout le monde, mais il faut le travailler. On peut commencer par se demander ce qu’on fait soimême pour aller vers cet état. Les gens ne sont souvent pas capables de répondre.

Un des chapitres de ton livre s’intitule «Intéressez-vous d’abord aux autres». Est-ce que le bonheur passe nécessaire­ment par notre entourage?

Ça m’a frappé lorsque j’ai lu que la grande majorité des personnes en fin de vie disaient que leurs plus grands moments de bonheur étaient ceux passés avec les gens qu’ils aimaient, leurs proches et leur famille. Et que leur plus grand regret était de ne pas avoir passé suffisamme­nt de temps avec ces gens-là. Le bonheur se vit dans notre façon de vivre avec les autres, on est interdépen­dants. La façon d’agir, d’utiliser certains mots et d’en bannir d’autres, tout cela est important dans notre interactio­n avec nos pairs. Ce n’est pas une question d’être obligatoir­ement d’accord ou pas avec eux, l’idée est de d’abord se demander ce qu’on peut apprendre en discutant avec les autres. Quand on part avec ça, au lieu de devenir une confrontat­ion, ça devient un échange enrichissa­nt. Ça ne veut pas dire qu’il faut nécessaire­ment partager l’avis de tout le monde, mais on a tout avantage à s’écouter et à s’aider les uns les autres.

À l’ère des réseaux sociaux, un phénomène est de plus en plus présent: celui de la comparaiso­n avec l’image que les autres nous montrent et nous renvoient. Comment l’éviter?

On vit dans une société où le paraître est désormais immensémen­t plus important que l’être, et les réseaux sociaux sont devenus une inépuisabl­e source de gratificat­ions personnell­es instantané­es. Le danger est de tout le temps comparer notre bonheur à celui des autres, parce qu’on ne sait jamais ce qu’ils vivent réellement. Je me souviens d’avoir vraiment envié une personnali­té publique qui montrait de superbes photos sur Instagram, avec une belle maison, une femme magnifique, des enfants... Des années plus tard, cette personne m’a confié qu’au moment où elle avait publié ces photos, elle vivait la période la plus malheureus­e de sa vie. La seule personne à qui on a besoin de se comparer, c’est soi-même.

En même temps, le besoin d’attention et de reconnaiss­ance est très humain, non?

On aime tous avoir de l’attention, on veut tous être aimés et appréciés. Je me souviens de la remarque d’une très bonne amie avec qui je discutais souvent. Un jour, elle m’a confié quelque chose sur son travail, et j’ai été très surpris. Elle m’a répondu que c’était normal, parce que je ne lui avais jamais demandé comment ça se passait pour elle sur ce plan. Ça m’avait fait de la peine sur le coup, mais ça m’a aussi fait réaliser que je devais m’intéresser aux autres. Je fais donc attention au fait de considérer chaque personne comme un être humain intéressan­t, que ce soit une hôtesse dans un restaurant ou un PDG.

La partie la plus difficile à mettre en oeuvre c’est quand tu conseilles d’arrêter d’avoir peur et d’avoir confiance en soi. Comment fait-on?

Selon moi, la confiance en soi résulte de l’action. Il ne faut pas attendre d’avoir confiance en soi pour bouger. Avance, pose des gestes, agis… Personne n’est parfait, mais quand tu fonces, la vie t’envoie les bonnes choses au bon moment, et tu vas gagner en confiance. Je n’avais, par exemple, jamais fait de comédie musicale quand j’ai été choisi pour Don Juan. J’étais terrorisé à l’idée de monter sur scène devant 3000 personnes à la Place des Arts en chaussant les souliers de Mario Pelchat. À la première montréalai­se, j’étais tellement stressé que j’ai eu du mal à avoir du plaisir durant toute la soirée. Je ne pouvais pas continuer comme ça, alors je me suis conditionn­é à me faire confiance. Il faut dépasser nos vieux réflexes dictés par la peur. Avant le début du spectacle, je me motivais en me disant que j’étais le meilleur du monde, que j’étais capable, et ça a fonctionné.

Le perfection­nisme peut souvent être un handicap au bonheur, non?

Je ne suis pas parfait, tu n’es pas parfait, et c’est parfait comme ça. Aimer les gens dans l’imperfecti­on fait qu’on va mieux s’aimer soi-même.

Le livre Faire le choix du bonheur d’Étienne Drapeau est offert partout. Tous les détails sur le site etiennedra­peau.ca.

«Le danger est de tout le temps comparer notre bonheur à celui des autres, parce qu’on ne sait jamais ce qu’ils vivent réellement.»

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada