«Il est un exemple pour nous tous»
ZACHARY RICHARD
Confiné en Louisiane, Zachary Richard est tombé sur la lettre écrite par Martin Luther King Jr. alors qu’il était enfermé à la prison de Birmingham. Comme un hommage au militant, l’auteur-compositeur-interprète a lancé le jour de son anniversaire de naissance la chanson Lettre de Birmingham, disponible en deux versions: gospel et folk.
Monsieur Richard, vous nous présentez une nouvelle chanson. Quelle a été votre inspiration pour cette pièce?
Comme beaucoup de gens durant cette période de confinement, j’essaie de me divertir. Sur YouTube, je suis tombé sur des discours de Martin Luther King Jr., et j’ai fini par découvrir la lettre qu’il a écrite de la prison de Birmingham en 1963. J’ai été si touché par cette histoire que l’idée a couvé en mon for intérieur. Comme ça m’arrive souvent, j’ai rêvé d’une mélodie. Depuis longtemps, j’essaie de ne plus écrire de chansons. J’en ai fait beaucoup moins que Bob Dylan, mais j’en ai quand même fait presque la moitié de ce qu’il a fait. C’est considérable. Je n’ai pas trop de choses à prouver. J’attends donc que ça se passe. La chanson s’est écrite rapidement.
Pourquoi deux versions?
Comme c’est pour Martin Luther King Jr., je voulais faire une version qui fasse référence à cette tradition musicale qu’est le gospel. Plusieurs problèmes techniques nous ont empêchés d’avancer rapidement. Frustré par cette situation, je suis retourné à mes racines et j’ai fait une version folk. Entre-temps, j’ai travaillé sur la première et, à ma grande surprise, ça a fini par donner un résultat magnifique. Au départ, l’objectif n’était pas de faire deux versions, mais je n’ai pas voulu écarter l’une ou l’autre. Les gens peuvent choisir celle qu’ils préfèrent.
Comment vivez-vous le confinement?
C’est désolant. Moi qui avais une vie insouciante et qui passais la moitié de mon temps au Québec, me voilà avec une frontière. J’ai un pied-à-terre à Montréal, où je n’ai pas mis les pieds depuis un an. Dans combien de temps pourrai-je y rencontrer mes amis? Je l’ignore. C’est très bouleversant. Ma vie était partagée entre la Louisiane et le Québec. C’est comme si on avait coupé la moitié de ma vie. Mais bon, c’est comme ça. Pour le moment, je suis comme la plupart de mes collègues: confiné et tranquille. J’ai travaillé au roman que j’essaie d’écrire depuis 40 ans… sans beaucoup de succès.
Nous sommes revenus à la base: nous sommes reconnaissants pour tout ce qui nous semblait acquis...
Je pratique la gratitude. Tous les matins, j’écris une liste de choses dont je suis très reconnaissant. Nous vivons une période très sombre, avec des défis énormes sur le plan de la santé mentale, par exemple. Il y a de l’espoir, mais ce n’est pas un cadeau; c’est un engagement de tous les jours, de toutes les minutes, et nous n’avons pas le choix. Martin Luther King Jr. a reçu le prix Nobel de la paix. C’était un activiste non violent. Il est un exemple pour nous tous et un symbole de ce qui est possible si nous faisons preuve de ténacité et de courage.
Il rend hommage à Martin Luther King Jr. dans une nouvelle chanson.