7 Jours

Un agenda chargé

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

Pour la première fois depuis sept ans, Charles Lafortune n’anime pas La Voix. Il ne chôme pas pour autant, puisque son chapeau de producteur l’occupe pleinement alors qu’il produit la série Alertes, la prochaine saison de La faille, une nouvelle série-choc à Club illico, en plus de s’impliquer dans la fondation Autiste & majeur qu’il a créée il y a quelques mois.

Charles, comment ça va?

Ça va bien, mais ça va vite. On s’est habitués à faire de la production avec les contrainte­s de la pandémie, et tout se passe bien. Sinon, nous allons bien, Sophie, Mathis et moi, même si Mathis trouve difficile de ne pas pouvoir aller à l’école et à son travail, et de ne pas prendre le métro. Sa routine lui manque et il est un peu plus anxieux parce que son quotidien est quelque peu déréglé.

La série Alertes a débarqué enfin sur nos écrans. À quel moment l’idée de faire une suite à Alerte Amber est-elle née?

On a trouvé qu’il y avait quelque chose à faire avec l’escouade. Il y avait un univers intéressan­t à exploiter et ça permettait de développer encore plus le genre policier. Au cours de la première saison, on voyait beaucoup moins cet aspect, parce que les personnage­s étaient simplement à la remorque de l’histoire. Faire une deuxième saison d’Alerte Amber nous semblait moins intéressan­t comme idée, puisqu’il aurait été question d’une disparitio­n, puis d’une autre dans la saison suivante. On trouvait donc que l’idée d’explorer l’escouade elle-même était un terrain plus fertile pour une deuxième saison et que ça amenait complèteme­nt ailleurs. Aussi, on a eu envie de faire une série annuelle plutôt que saisonnièr­e; 24 épisodes par année, ça nous permet d’aller encore plus loin. On est d’ailleurs très fiers du résultat, et Julie Hivon, l’autrice de la série, a fait un travail remarquabl­e.

Va-t-on éventuelle­ment revoir la famille Charbonnea­u, qu’on a découverte dans la première saison?

C’est vraiment une possibilit­é, mais ce ne sera assurément pas dans les 12 premiers épisodes. Il serait cependant possible de ramener les deux frères ou encore le personnage de Mathieu Baron, qui sortirait peut-être de prison. Ça pourrait être de belles surprises pour le public. Mais rien n’est confirmé, ce sont des pions dans un beau jeu d’échecs.

Où en êtes-vous avec les tournages de La faille?

On avait arrêté les tournages, mais on va les reprendre sous peu. On a déjà tourné toute la portion qui se déroule à Québec, et l’histoire sera celle d’un meurtre survenu au Château Frontenac. Céline, le personnage d’Isabel Richer, mènera l’enquête, qui sera complexe. Nous avons pu tourner au Château Frontenac, auquel nous avons eu un accès privilégié et que nous avions presque juste pour nous en raison de la pandémie. Ça nous a permis de tourner de magnifique­s images. Il y aura une belle ambiance. J’ai hâte de pouvoir faire découvrir tout ça au public l’automne prochain.

Le personnage de Maripier Morin est de retour. Peux-tu m’expliquer ce choix?

On aurait pu la remplacer, comme ça se fait dans plusieurs séries, mais c’était important pour moi de rencontrer Maripier et de voir quelles démarches elle avait entreprise­s. Elle avait des démons à combattre et elle a pris les moyens pour y arriver. Il y a eu un temps pour dénoncer un comporteme­nt qui n’était pas adéquat, mais après, ç’a été suivi par une vraie démarche et une vraie thérapie. Elle a pris les moyens qu’il fallait pour changer les choses, et son chum, le comédien Jean-Philippe Perras, l’appuie beaucoup là-dedans, et nous aussi. Avec l’équipe, on a décidé de lui donner une deuxième chance. C’est important aussi de mentionner que Maripier a reconnu publiqueme­nt son geste; elle ne s’est pas défilée et a fait ce qu’il fallait pour s’en sortir. Dans un tel cas, on se doit d’accorder une deuxième chance.

Comment va la Fondation Autiste & majeur?

Bien! Nous avons deux nouvelles entreprise­s qui veulent se joindre à nous et nous en sommes très fiers. Il y a aussi un premier projet à Montréal, dans lequel nous allons nous investir. Aussi, on est très heureux, parce que notre partenaire, les rôtisserie­s St-Hubert, nous a donné un million de dollars sur quatre ans. C’est important pour moi de le préciser, car Saint-Hubert ne nous a pas laissés tomber malgré ce qui se passe dans le domaine de la restaurati­on en raison de la pandémie, et c’est très significat­if pour nous. Je tiens à saluer haut et fort ce geste.

Sinon, as-tu d’autres projets en chantier?

C’est surtout la production qui m’occupe en ce moment. J’ai les deux pieds dans celle de la série La preuve, qui porte sur les Hells Angels. C’est la chose la plus compliquée à faire sur le plan légal, mais c’est vraiment fascinant et troublant, parce que nous avons des Hells qui jasent avec nous et qui nous racontent certaines choses. (NDLR: La série-choc à venir nous fait entrer dans les coulisses de l’Opération SharQc, qui a mené à l’arrestatio­n de 150 membres des Hells Angels.) Ça sera en ondes au mois de mars, sur Club illico.

«Mathis trouve difficile de ne pas pouvoir aller à l’école et à son travail, et de ne pas prendre le métro. Sa routine lui manque...»

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