7 Jours

Virginie Ranger-Beauregard

- PHOTOS ET MAQUILLAGE: SÉBASTIEN SAUVAGE • COIFFURE: ROMAIN LE MOELLIC PAR Daniel Daignault

Les visages des enquêteurs de District 31 s’illuminent à tout coup lorsqu’ils voient apparaître Stéphanie Malo dans leur bureau. Le personnage incarné par Virginie Ranger-Beauregard est rafraîchis­sant et intéressan­t, tout comme celui de Lydia qu’elle défend aux côtés du comédien qui partage sa vie, Pier-Luc Funk, dans la comédie Entre deux draps. Portrait d’une brillante et sympathiqu­e comédienne. Virginie, tu sais que ton personnage de Stéphanie dans District 31 a séduit énormément de gens?

J’ai beaucoup de plaisir à tourner ça et j’avais hâte de faire la scène diffusée il y a peu de temps, où j’annonçais qu’on avait trouvé l’ADN du frère de Léopold Jean sous les ongles du personnage de Virginie Francoeur. Je donne toujours de l’informatio­n qui aide les enquêtes, mais là, je révélais un punch et j’ai beaucoup aimé ça. Mes apparition­s sont sporadique­s et irrégulièr­es, mais je suis là une fois par semaine en moyenne.

C’est un personnage particulie­r, parce que tu as souvent des choses très techniques à expliquer.

Quand j’ai eu le rôle, je trouvais ça le fun d’expliquer des trucs qui semblent un peu compliqués. Je voulais que ce personnage soit passionné par son métier et ne rende pas la science plate. Il y a plein de termes que la plupart des gens ne connaissen­t pas, et je voulais rendre ça dynamique. J’aime la couleur de ce personnage.

Te considères-tu comme chanceuse d’avoir à jouer des personnage­s bien différents d’une série à l’autre, comme dans Les Invisibles, District 31 et Entre deux draps?

Oui, je suis bien contente de la diversité de rôles auxquels j’ai

«Je suis bien chez nous, avec mon chum et, avec la pandémie, je ne me suis pas sentie seule ou isolée; je suis vraiment chanceuse.»

AUX CÔTÉS DE SON AMOUREUX DANS ENTRE DEUX DRAPS ET EN VEDETTE DANS DISTRICT 31

«Je voulais que mon personnage de Stéphanie, dans District 31, soit passionné par son métier et ne rende pas la science plate.»

eu l’occasion de toucher jusqu’à maintenant. J’ai aussi joué une médecin dans Au secours de Béatrice. Ça me flatte d’être vue dans des rôles de femmes intelligen­tes. Disons qu’elles ne sont pas seulement là pour être jeunes et jolies. Dans Les Invisibles, c’était de la comédie, mais Noémie n’était pas niaiseuse pour être niaiseuse; elle était dévouée, et c’était un autre aspect qu’il était intéressan­t de nourrir en tant que comédienne.

Et ton rôle de Lydia dans Entre deux draps?

Il y a des côtés qui se rapprochen­t de moi et d’autres qui sont très loin de ce que je suis. Dans ce rôle, je ne suis pas avocate ou pompière, je suis une étudiante en sexologie, un personnage plus proche de ce que je peux être. Dans son caractère, par contre, elle est très loin de moi.

En tout cas, il y a un bel engouement pour la série actuelleme­nt.

Je reçois beaucoup de messages de personnes qui trouvent ça amusant et bon. Je pense que tout le monde aimerait qu’il y ait une deuxième saison, mais je n’ai aucune idée si ça va se concrétise­r. Le concept de la série vient de Matthieu Pepper. Ça faisait cinq ans qu’il y avait pensé, et le projet était resté sur les tablettes. Avec la pandémie, le timing était parfait. Je pense que ça fait du bien aux gens de voir de la proximité en ondes, de voir des gens se serrer, ce que les gens ont hâte de pouvoir faire à nouveau dans leur vie. Ça peut être cruel de le voir, mais je pense que ça fait du bien.

Ton conjoint, Pier-Luc, et toi, avez-vous hésité avant d’accepter ces rôles?

Non, le projet était tellement le fun! C’est notre ami qui l’a écrit et c’est un autre ami qui le réalisait. Comme tous les autres tournages étaient annulés en raison de la pandémie, on s’est alors dit: «Allons-y!» On ne s’est pas posé de question sur le fait qu’on est un vrai couple, tous les deux. Si on faisait juste des trucs ensemble, il faudrait y penser et ne pas étirer la sauce, mais ce n’est pas le cas. Je pense que jouer ensemble, c’est vraiment très agréable. On a du fun comme couple dans la vie, et j’ai beaucoup de respect pour l’artiste qu’il est, et vice versa. En dehors du fait que nous sommes des amoureux, nous sommes heureux de jouer ensemble, et le contexte actuel s’y prêtait.

Est-ce que ça a facilité les choses pour la préparatio­n de vos tournages?

Oui, et de façon très positive. Le fait d’habiter ensemble nous permettait de répéter plus souvent et de mieux travailler nos rôles.

Vos personnage­s sont-ils à des milles de ce que vous êtes comme couple dans la vraie vie?

Oui. Pier-Luc n’est vraiment pas aussi droit et straight que son personnage, il est beaucoup plus easy going dans la vraie vie. Et moi, je suis moins botcheuse qu’elle. Quant à la dynamique du couple, elle est très loin de nous. Nos personnage­s sont tous deux insécures, et celui de Pier-Luc a peur que sa blonde ne l’aime plus. Dans la vie, Pier-Luc et moi, on est plus à la même page, plus complices. On se ressemble plus tous les deux que Lydia

«On est ensemble depuis deux ans et demi, Pier-Luc et moi, et on est plus naturellem­ent faits pour être ensemble que nos personnage­s de Lydia et Antoine.»

et Antoine peuvent se ressembler. On est ensemble depuis deux ans et demi, Pier-Luc et moi, et on est plus naturellem­ent faits pour être ensemble que Lydia et Antoine. Sauf qu’à la télé, un couple comme celui-là est beaucoup plus intéressan­t que le nôtre. (rires) Ce qui est amusant, c’est que tant qu’à jouer un couple, aussi bien jouer quelque chose de différent et apporter des petites choses qu’on fait dans la vraie vie. Là où c’est pareil, c’est la façon de nous serrer dans nos bras, la complicité qu’on a réellement, Pier-Luc et moi, et la façon d’être à l’aise ensemble physiqueme­nt.

Comment vis-tu tout ce qui est en lien avec la pandémie?

Ça va assez bien, mais je m’ennuie de ma famille et de mes amis. J’ai super hâte de pouvoir souper avec les gens que j’aime. J’ai hâte que la vie sociale puisse reprendre. Je dirais que, malgré tout, j’ai assez bien vécu la pandémie. Je suis bien chez nous, avec mon chum, et je ne me suis pas sentie seule ou isolée; je suis vraiment chanceuse. Je sais que ç’a été super difficile pour beaucoup de gens et je comprends cette détresse que plusieurs personnes ont vécue et vivent actuelleme­nt. Honnêtemen­t, je me sens chanceuse de ne pas l’avoir vécue aussi durement. Je ne dis pas que c’est parfait, mais en gros, ça se passe bien.

As-tu eu le sentiment qu’il fallait te réinventer, te remettre en question, réviser tes priorités?

Changer mes priorités en dehors du travail, oui, absolument. Mes priorités de consommati­on entre autres. Cette année, à part deux t-shirts et un jogging pour la maison, je n’ai pas acheté de vêtements. C’est certain qu’il y a eu moins d’occasions de s’habiller pour des occasions spéciales, mais je vois que je pourrais diminuer ma consommati­on de façon générale, et c’est une bonne chose. J’ai aussi cuisiné plus souvent. Ce sont tous des changement­s de vie qui sont positifs. En ce qui a trait au travail, je veux bien qu’il faille se réinventer, mais je trouve qu’il y a quelque chose de dangereux, dans le sens où on a dû se réinventer parce que la pandémie l’exigeait. Si on voulait travailler pendant cette période, il a fallu faire certains sacrifices et changer certains paramètres, et je suis d’accord avec ça. Mais il ne faudrait pas que ça devienne notre nouvelle façon de faire.

Par exemple?

Avant, on tournait un certain nombre de scènes par jour et maintenant, on en tourne le triple. On est capables de le faire pour un temps, mais il ne faudra pas nécessaire­ment qu’on continue de cette façon, parce que ça ne veut pas dire que c’est plaisant. Les paramètres changent dans un contexte précis, c’est bien, mais il ne faut pas que ça devienne la norme parce que ça brime la créativité. Il ne faut pas oublier que le créateur et la création ont aussi besoin d’espace pour vivre. Et ce, même si on arrive à faire des choses qui sont bonnes, de qualité et appréciées. On a fait des choses formidable­s dans ce contexte, je salue tous ces gens qui ont réussi à le faire avec brio, mais on a le droit de reprendre l’espace qu’on avait auparavant.

Si la vie redevient tout ce qu’il y a de plus normale demain matin, que fais-tu?

Je fais un souper avec ma famille et mes amis, et je les serre dans mes bras. Ensuite, je voyage. On avait un projet de voyage en Afrique du Sud l’été dernier, mais on verra si ça se fera. Je pense que ce sera difficile pour encore un an.

À quoi rêves-tu pour les prochaines années?

Je rêve d’un beau rôle qui va me surprendre, que ce soit dans un film ou une série. Je suis très ouverte. Je n’ai pas en tête de réaliser absolument quelque chose de précis, il y a trop de choses que j’aime pour réduire mon rêve à un seul but. Je veux faire une foule de choses, je veux jouer plein de rôles différents. Je pense que lorsqu’une chose est cochée sur ta liste de choses à réaliser, ça ne veut pas dire que tu ne peux pas y revenir. Moi, je veux en cocher beaucoup sur ma liste, et les cocher de nouveau par la suite.

Entre deux draps, mercredi 19 h 30, à Noovo. District 31, du lundi au jeudi 19 h, à Radio-Canada.

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