Geneviève Brouillette
Geneviève Brouillette
Avec une quotidienne aussi prenante que District 31 à l’agenda, la belle actrice a un peu moins de temps à consacrer à sa passion pour les bouquins. Entre deux intrigues, elle nous parle des ouvrages qui ont marqué son trajet.
1 Geneviève, quelle collection a marqué ta petite enfance?
LA COMTESSE DE SÉGUR
Ces livres font partie de la Bibliothèque rose, avec Les malheurs de Sophie, entre autres. Ce sont les premiers romans jeunesse que ma mère m’a achetés. Je ne sais pas si les filles lisent encore ça aujourd’hui. (rires) J’ai toujours lu, en fait, probablement par mimétisme d’abord, parce que ma mère avait toujours un livre dans les mains. Mon frère plus vieux lisait aussi beaucoup de BD. Je pense que j’ai commencé à lire des livres sans images vers sept ou huit ans.
2 Et quel écrivain t’a fait passer du côté de la littérature pour adultes?
STEPHEN KING
J’ai honte de le dire, mais à l’adolescence, je lisais des romans à l’eau de rose, style Harlequin! À cette époque, je lisais des romans d’amour, mais aussi des polars, dont ceux de Stephen King. Pet Sematary, Shining… Mon Dieu! Je les ai tous lus, et j’aime encore ça aujourd’hui. C’est un écrivain qui, au-delà du surnaturel et de l’horreur, décrit tellement bien l’Amérique de la classe moyenne. Quel grand auteur!
3 Quel est le meilleur polar que tu as lu dans ta vie?
SEUL LE SILENCE, DE R.J. ELLORY
C’est un grand livre tout court. Ça te tient en haleine du début à la fin. En même temps, ce livre est empreint d’une telle mélancolie, d’une tristesse… L’humanité du narrateur est très poignante. Je le recommande chaudement.
4 As-tu lu une biographie qui a été marquante?
MARLENE DIETRICH, DE MARIA RIVA
Je lis peu de biographies, parce que je me tanne avant la fin, mais celle-ci, je l’ai trouvée très bonne. C’est vraiment le regard d’une fille (Maria Riva) sur sa mère qui est folle.
5 Quel est le dernier écrivain pour qui tu as eu un coup de coeur?
COLSON WHITEHEAD
Cet auteur américain a gagné le Pulitzer en 2017, pour Underground Railroad. Il a également remporté le prix en 2020, pour Nickel Boy, que mon chum vient de terminer. Underground Railroad, c’est l’histoire d’une esclave en Géorgie qui se sauve de sa plantation. C’est tellement intense. Ça te fait réaliser à quel point l’Amérique s’est bâtie sur le dos des esclaves. C’est d’une sensibilité, d’une humanité, et c’est terrifiant en même temps. Une fois que tu le commences, tu ne peux plus le lâcher. Ce sont de grands romans qui n’exigent pas qu’on se prenne la tête. C’est passionnant.
6 Quel ouvrage de croissance personnelle t’a fait réfléchir?
COMME PAR MAGIE, D’ELIZABETH GILBERT
Le titre en français est quétaine. En anglais, ça s’appelle Big Magic. C’est un livre qui m’a beaucoup influencée, ces dernières années. J’aime la démarche de l’auteure. C’est elle qui a écrit Mange, prie, aime. Cette fois, c’est une réflexion sur la créativité, comment ça fonctionne entre autres... Elle s’adresse à tout le monde, mais surtout à ceux qui veulent vivre leur côté artistique, que ce soit dans leur vie professionnelle ou pour le plaisir. Elle parle des sacrifices qu’il faut faire, d’abandon, de la capacité d’émerveillement. Ça m’inspire.
7 Y a-t-il un bouquin que tu as donné plus d’une fois en cadeau?
LA TRILOGIE DE LA BÊTE, DE DAVID GOUDREAULT
J’ai dévoré ça. C’est bouleversant, drôle et poétique à la fois. Je trouve cet auteur tellement fabuleux. Je donne ses livres à tout le monde! Certains me trouvent intense. (rires) J’ai une amie qui n’a pas été capable de le terminer, parce que le personnage est un peu fou et il maltraite les animaux…
8 Quel livre de cuisine aimes-tu regarder pour les images?
VEGETABLES UNLEASHED, DE JOSÉ ANDRÉS
Il est magnifique. José Andrés est un grand chef espagnol, et son livre est comme une oeuvre d’art. Il a décidé d’aborder le légume comme si c’était une protéine et de le travailler avec autant de passion. C’est beau, ce qu’il propose, mais c’est du travail!
District 31, du lundi au jeudi 19 h, à Radio-Canada.
5e rang, mardi 21 h, à Radio-Canada.