7 Jours

Catherine Larochelle et Marc Beaupré

«L’écriture a fait naître notre histoire d’amour»

- PAR Francois Hamel PHOTOS: BRUNO PETROZZA • MAQUILLAGE-COIFFURE: ANABELLE DESCHAMPS

Depuis une décennie, Marc Beaupré, comédien et metteur en scène, vit une très grande histoire d’amour avec Catherine Larochelle, comédienne et autrice. La franchise et la complicité guident chacun de leurs pas, au travail comme à la maison.

Marc et Catherine, vous formez officielle­ment un couple depuis le 26 janvier 2011. Dans quel contexte vous êtes-vous rencontrés?

Notre histoire est drôle. La première fois que j’ai rencontré Marc, nous étions tous les deux dans la jeune vingtaine et les premiers mots qu’il m’a dits, alors qu’il ne me connaissai­t absolument pas, ont été «Je t’aime». (sourire)

Attendez un peu, il va y avoir des explicatio­ns! (sourire)

J’étais en train de discuter avec des copines dans le cadre du Carrefour internatio­nal de théâtre de Québec, quand j’ai senti que la chaise sur laquelle j’étais assise bougeait un peu, que quelqu’un tirait. Sans le savoir, j’étais assise sur son manteau qu’il voulait récupérer. Je me suis retournée et il était agenouillé, comme pour faire une demande en mariage. Probableme­nt que je lui ai fait une drôle de face et c’est là qu’il m’a dit «Je t’aime». C’est l’histoire cute de notre première rencontre.

Mais votre relation a changé de nature seulement plusieurs années plus tard.

Oui, après cette drôle de première rencontre, nous nous sommes souvent croisés, puisque nous appartenon­s à la même agence. Mais nos échanges étaient brefs. Jusqu’au jour où j’ai souhaité lui faire lire un texte que j’avais écrit. Je voulais avoir son avis et nous avons passé tout un aprèsmidi ensemble à parler littératur­e. L’écriture nous a rapprochés et a fait naître notre histoire d’amour.

De quel type de texte s’agissait-il?

Un texte sur lequel je travaillai­s pour le CEAD (Centre des auteurs

que je n’ai d’ailleurs pas encore terminé. Depuis ce temps-là, Marc est toujours mon premier lecteur. Il fait preuve d’une honnêteté que j’ai rarement vue chez les gens. D’ailleurs, en 2020, malgré la période difficile que nous avons tous vécue, j’ai reçu une très bonne nouvelle.

Laquelle?

C.: J’irai déterrer mon père, mon premier roman, sera publié en 2022. Après l’avoir lu une première fois, Marc m’a fait part de notes et je suis retournée travailler. J’ai une confiance infinie en son jugement.

Vous vous êtes donc rencontrés par le biais du travail.

C.: Oui. Et nous avons récemment joué ensemble en interpréta­nt un couple dans District 31 et dans le cadre du vidéoclip de Maude Audet, Tu trembleras encore.

M.: Dans ce vidéoclip, nous nous sommes affrontés lors d’un combat à l’épée impliquant de vrais katanas! Il y a eu deux jours de répétition­s, notamment avec un maître en arts martiaux qui a signé nos chorégraph­ies.

C.: Ici encore, j’avais une confiance aveugle en Marc.

M.: Nous sommes très francs l’un envers l’autre. Catherine fait preuve de beaucoup de douceur et est très organisée.

C.: Quand nous avons commencé à nous fréquenter, volontaire­ment, nous n’avons pas tout de suite commencé à travailler ensemble. Nous nous laissions chacun nos zones de création respective­s. Cela a peut-être duré cinq ans. Mais, depuis, nous avons travaillé ensemble dans le cadre de trois pièces de théâtre.

Parce que Marc est aussi un metteur en scène émérite.

C.: Oui. Travailler ensemble, c’est toujours facile, parce que nous avons la capacité de séparer le travail de notre vie de couple.

M.: J’ai signé ma première mise en scène en 2008 et je peux dire que, depuis que je suis metteur en scène, je suis un meilleur acteur.

La franchise habite vos échanges lorsque vous travaillez ensemble de différente­s façons. Colore-t-elle tout autant votre vie familiale et de couple?

M.: Oui. Il faut exprimer ses propres besoins tout en étant capable de respecter les limites de l’autre, des aspects encore plus importants en temps de pandémie.

C.: La magie dans un couple, je crois qu’à un moment donné il faut la créer. C’est à nous de mettre de la poésie dans notre quotidien. Puis la franchise est aussi pour moi hyper importante.

M.: Avec le temps, il faut redéfinir sa façon d’être amoureux. Ce qui, justement, passe beaucoup par la franchise et le respect de l’autre.

C.: Sans entrer dans les détails, en 10 ans, Marc et moi avons traversé différente­s épreuves. Lui et moi, nous en venons à constammen­t nous choisir de nouveau et de façon très consciente. Pour moi, l’amour s’inscrit dans le temps et dépasse la passion.

Marc, je l’aime pour ce qu’il est, en dehors de moi. C’est l’une des plus belles personnes que je connaisse. L’une des plus humaines, l’une des plus généreuses. Quand on réussit à aimer quelqu’un en dehors de ce qu’il nous rapporte, qu’on aime la personne pour ce qu’elle est, l’amour est très fort et on peut passer à travers bien des choses.

M.: Je trouve ça beau, ce qu’elle vient de dire. Elle et moi, nous n’avons pas souvent la chance de nous parler avec autant de beauté et de grandeur au quotidien. De mon côté, j’admire aussi son intégrité, sa curiosité. Catherine est aussi la plus grande lectrice que je connaisse.

C’est-à-dire?

M.: Personnell­ement, je peux mettre six mois à terminer un livre. Parce que je réfléchis, je reviens en arrière, etc. Catherine lit un livre tous les deux jours. Elle possède une très grande culture littéraire. Mais elle est aussi capable de mettre son pied à terre lorsque des limites ont été dépassées.

Vous êtes les parents d’une enfant fréquentan­t l’école primaire. Comment vit-elle la pandémie?

M.: Je constate que les jeunes enfants s’adaptent facilement. Au départ, elle a trouvé difficile de ne pas pouvoir voir ses amis qui ne font pas partie de la même bulle-classe qu’elle. Catherine et moi, nous pensions que ce serait un enjeu important pour le reste de son année scolaire. Pas du tout, elle va très bien et est entourée d’autres amis! Catherine sait aussi imposer des limites à notre enfant. Moi, je suis un papa gâteau qui a tendance à être plus facilement manipulabl­e. (rires)

Marc, tu incarnes Adam Gauthier dans Alertes. Que peux-tu dire de ce personnage troublant?

M.: C’est un rôle très important dans l’intrigue et qui amènera plusieurs rebondisse­ments. Pour le reste, vous ne saurez rien. (sourire)

Alertes, lundi 21 h, à TVA.

J’irai déterrer mon père sortira en 2022.

«Je suis un papa gâteau qui a tendance à être plus facilement manipulabl­e.» — Marc

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EN COUPLE DEPUIS 10 ANS
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