Elizabeth Duperré
La comédienne Elizabeth Duperré possède une belle feuille de route à titre de comédienne et, si la tendance se maintient, les rôles pourraient se multiplier ces prochaines années pour la jeune maman. On peut la voir en ce moment dans la série dramatique Une autre histoire et elle a tourné dans le nouveau film de Ken Scott, Au revoir le bonheur. Portrait d’une artiste polyvalente.
Elizabeth, on peut vous voir actuellement dans la série Une autre histoire. Parlez-nous de votre personnage.
Je joue Bianka, la fille de Patricia (Marie Turgeon) et la mère d’Achille. Elle est actrice et elle a des problèmes de jeu; aussitôt qu’elle a un contrat, l’argent lui file entre les doigts. Elle a une relation conflictuelle avec sa mère. (NDLR: On a vu dès le départ que Bianka avait fait croire à sa mère qu’elle était en tournée en Europe, ce qui était un mensonge.) Toutefois, elle est consciente que son fils est mieux avec Patricia et Ron (Vincent Graton) qu’avec elle-même. C’est une fille qui mène des combats intérieurs assez denses. C’est un beau rôle. Je ne sais pas à quelle fréquence mon personnage sera présent dans le futur. J’ai eu l’occasion de tourner avec Adam Kosh (qui joue le rôle de Jean-Olivier), et qui réalise aussi. C’est un gars hyper à l’écoute et bienveillant. Ça s’est très bien passé.
Connaissiez-vous déjà Marie Turgeon?
Oui, on avait participé à un spectacle de chansons il y a un moment, et ça avait cliqué entre nous.
J’avais gardé le contact avec elle, de loin. Quand j’ai su que j’avais obtenu ce rôle, je lui ai écrit pour lui apprendre que j’allais jouer sa fille. Nous étions contentes de pouvoir nous retrouver.
À quel moment avez-vous tourné vos premières scènes?
En novembre dernier, alors que j’étais en tournage aux Îles-de-laMadeleine pour le film de Ken Scott! (NDRL: La nouvelle comédie de Ken Scott, Au revoir le bonheur, mettra aussi en vedette Antoine Bertrand, Patrice Robitaille, Louis Morissette, François Arnaud et Julie Le Breton.)
Je suis revenue à Montréal pendant 24 heures pour tourner mes scènes dans Une autre histoire. J’ai fait l’aller-retour en avion.
Quel rôle jouez-vous dans cette nouvelle comédie de Ken Scott?
Celui de la femme de Patrice Robitaille, un auteur qui est en creux de vague. Le film raconte l’histoire de quatre frères, joués par Patrice, Antoine Bertrand, Louis Morissette et François Arnaud, qui ont perdu leur père et qui vont disperser
«Avec un enfant vient l’inquiétude, mais aussi l’amour, un amour que je ne savais pas que je pouvais avoir pour quelqu’un.»
ses cendres à L’Île-d’Entrée, un endroit où on peut se rendre uniquement en hélicoptère ou en bateau. On s’attendait à ce qu’il fasse froid et à ce qu’il y ait du vent sur l’île, mais c’était vraiment magnifique. La température a été exceptionnelle. Ç’a été un beau tournage, d’autant plus que j’ai pu jouer des scènes avec mon bébé, Paul-Émile, qui avait cinq mois. J’ai passé cinq semaines aux Îles-de-la-Madeleine avec mon fils. Et j’ai eu de l’aide: ma mère et ma tante sont venues me retrouver, ainsi que mon chum et ma fille. Mon fils a été super! Un vrai professionnel! Il était beaucoup aimé de toute l’équipe de tournage.
Était-ce la première fois que vous tourniez avec un de vos enfants?
Oui. Par contre, quand ma fille était bébé, j’étais en tournée pour la pièce Les sorcières de Salem et elle était avec moi dans les coulisses. C’était un autre genre de sport!
Est-ce qu’il s’agit de votre première collaboration avec Ken Scott?
Oui. J’en suis heureuse, car Ken Scott fait toujours des films drôles, touchants et d’une grande intelligence. Les images tournées aux Îles-de-laMadeleine vont être folles! Je suis revenue à la fin de novembre, et on a tourné quelques autres jours à Montréal en décembre pour finaliser le tout. J’étais censée être en congé de maternité et j’ai finalement tourné durant 22 jours! Mais c’était vraiment une belle aventure.
Pour revenir à Une autre histoire, votre conjoint joue aussi dans cette série...
Oui, Benoît (Drouin-Germain) joue le rôle du détective embauché par Anémone (Marina Orsini). On l’a aussi vu récemment dans District 31. Mais je ne crois pas que nous aurons à tourner des scènes ensemble dans Une autre histoire. Même si nous adorons tourner ensemble, c’est moins compliqué ainsi pour la gestion familiale.
Vous jouez le rôle de la mère du petit Achille dans la série. Est-ce que le fait d’être maman de deux enfants a ajouté quelque chose de spécial à votre jeu?
C’est sûr! Mon état d’esprit aujourd’hui n’a rien à voir avec celui de la période
«Le tournage du film de Ken Scott a été une belle expérience, d’autant plus que j’ai pu jouer des scènes avec mon bébé, qui avait cinq mois.»
où j’étais dans la vingtaine. J’avais alors d’autres sortes de soucis et de questionnements. Avec un enfant vient l’inquiétude, mais aussi l’amour, un amour que je ne savais pas que je pouvais avoir pour quelqu’un. Ça m’a aussi amenée dans une zone un peu plus sombre; tout à coup, il y avait quelqu’un qui dépendait de moi. Une responsabilité sérieuse a remplacé l’insouciance de la vingtaine. La maternité m’a donné le vertige au début, mais j’ai réalisé que j’avais un instinct maternel fou. Je savais que je voulais avoir des enfants, et quand ma fille est née, j’avais le sentiment que mon coeur allait exploser! Alors oui, ça joue sur ma façon de défendre mes personnages.
Vous avez eu deux enfants. Avez-vous bien vécu vos grossesses?
Elles se sont super bien passées. Pour mon fils, j’avais décidé de me tourner vers une maison de naissance. Trois ou quatre semaines après avoir pris ma décision, il y a eu la pandémie, puis le confinement... Je me serais peut-être retrouvée à aller donner naissance à mon fils dans un hôpital en zone rouge! Tout le monde autour de moi m’a demandé si j’étais devin! J’étais contente d’avoir fait ce choix, et ça s’est passé merveilleusement bien. Mon fils est né au mois de mai, et ma fille va bientôt avoir six ans.
Vous parliez de la pandémie. Quel est votre sentiment face à l’avenir de vos enfants?
J’essaie de ne pas trop y penser et de vivre au jour le jour. Ma fille est consciente de ce qu’on vit depuis un an, mais je ne veux pas que tout tourne autour de ça. Aux Îles-de-la-Madeleine, elle nous a dit qu’on parlait beaucoup de «la coronavirus», et on a compris le message. Parfois, ça me donne le vertige et ça m’angoisse, mais sur le plan personnel, on est dans une situation très favorable. Notre quotidien est l’fun, on s’est bâti quelque chose de très beau au fil des ans, et nos enfants évoluent là-dedans avec nous. J’adore aller travailler et savoir que, lorsque je vais revenir, ma petite famille va être à la maison.
L’année 2020 aura été chargée pour vous!
Oui, étonnamment, j’ai beaucoup travaillé en 2020. J’ai été très reconnaissante de cela, car ça a fait en sorte, entre autres choses, que notre fille a pu venir à la plage aux Îles-de-la-Madeleine en plein mois de novembre. Elle nous en parle encore, nous disant à quel point c’était magique!
Avec toute l’incertitude qui plane sur le milieu culturel depuis un an, est-ce quand même un avantage que Benoît et vous exerciez le même métier?
Oui, on aime trop ce qu’on fait pour faire autre chose! Mon chum est aussi un bon coach pour moi. Il m’aide à préparer mes auditions, et on travaille très bien ensemble.
Avez-vous déjà eu l’occasion de jouer ensemble?
Oui, dans un court métrage, au début de notre relation. Mais on travaille ensemble sur un spectacle de théâtre musical, dont on a fait une première lecture il y a quelques années. Nous devions le présenter ce printemps, mais nous travaillons actuellement à en faire une captation vidéo. J’ai composé toute la musique, je chante et je joue du piano. (NDRL: Elle a étudié en théâtre musical au Collège LionelGroulx.) Quant à mon chum, il a écrit le texte et il va faire la mise en scène. On travaille donc ensemble pour cette création. C’est sûr que ce serait une belle opportunité de pouvoir jouer à nouveau deux personnages ensemble.
Avez-vous fait beaucoup de théâtre ces dernières années?
Oui, j’ai surtout fait de la scène depuis ma participation à Comment survivre aux week-ends?. J’ai présenté plus de 200 spectacles partout au Québec en tournée, et j’ai aussi eu l’occasion de jouer des premiers rôles dans des pièces telles que Des souris et des hommes, Pygmalion (My Fair Lady) et Les sorcières de Salem. Je fais également beaucoup de voix pour des publicités ces dernières années et j’adore ça.
La musique est-elle une passion?
J’aime faire de la musique et j’en écoute beaucoup. J’ai étudié là-dedans parce que j’aimais la musique et le théâtre. Je n’ai jamais été capable de choisir entre les deux domaines, mais je joue plus que je suis appelée à chanter.
Y a-t-il des rêves que vous aimeriez réaliser ces prochaines années?
Je souhaite m’établir à titre de comédienne. Même si j’ai fait plusieurs choses depuis mes débuts, je ne suis pas tellement connue du grand public. Cette année, il y a Une autre histoire, le film de Ken Scott et un autre projet dans lequel on va me voir à TVA, alors je peux dire que je suis choyée. J’aspire simplement à ce que ça continue et que ça explose encore plus.
Une autre histoire, lundi 20 h, Radio-Canada.
Au revoir le bonheur devrait être à l’affiche en 2021.
«Dans Une autre histoire, mon personnage a un problème de jeu; l’argent lui file entre les doigts.»