7 Jours

Marilou «J’espère être à la hauteur»

- PAR MICHÈLE LEMIEUX

La pandémie laisse des traces au sein de toutes les familles et ce n’est pas nécessaire­ment négatif. Pour Marilou, la période lui a permis de continuer à prendre soin de ses filles au quotidien, de voir sa boutique en ligne exploser et de développer un nouveau projet pour la télé que nous aurons la chance de voir au petit écran dès cet automne, à TVA.

«La personne que je suis a été transformé­e par la pandémie. J’espère que nous allons en tirer des leçons.»

Marilou, tu seras bientôt de retour à la télé avec un nouveau projet. Tu peux nous en toucher un mot?

C’est un super beau projet! Trois fois par jour va passer du Web à la télé dès cet automne, sur le réseau TVA. Des épisodes exclusifs seront aussi offerts sur Zeste. Ce ne sera pas un show de recettes juste pour en faire un autre. C’est un milieu quasiment saturé et il y a des chefs qui expliquent tellement mieux que moi les recettes et les ingrédient­s! De mon côté, je m’attarderai à ce que j’aime: l’aspect humain et la relation entre les humains et la nourriture. C’est quasiment une quête, une réflexion à travers 30 thématique­s que nous allons explorer, de la culpabilit­é à l’esthétisme en passant par la pression qui vient avec Instagram. Ce projet me forcera à faire mon propre examen de conscience sur chacun de ces sujets et amènera des discussion­s profondes avec chacun de mes invités. Nous ne changerons pas le monde, mais nous irons plus loin que la recette.

Tout est toujours tellement parfait dans ta cuisine… Comment ne pas t’envier?

C’est une fausse image: je ne suis pas toujours dans une cuisine propre, parfaite, avec des recettes prêtes à servir à 17 h 30. Chaque métier apporte son lot de pression. Pour moi, c’est celle-là. Parfois, après avoir passé la journée à parler de cuisine, le soir, je n’ai rien à manger pour les enfants. Un souper qui finit en bol de céréales, ça m’arrive aussi…

Comment as-tu passé la dernière année?

Comme tout le monde, j’ai vécu une certaine forme d’anxiété. J’ai trouvé le climat difficile. Nous vivons cela comme nous le pouvons… Je ressentais plus de peur que d’habitude, plus d’isolement aussi. Sur le plan profession­nel, ça s’est bien passé car les gens ont cuisiné plus que jamais. À d’autres égards, ç’a été plus difficile. Disons que c’est comme une recherche d’équilibre et de gestion d’anxiété.

La période t’a-t-elle laissé plus de temps?

Non, car mon conjoint est dans un métier essentiel: il n’a jamais arrêté de travailler. De mon côté, j’ai mon entreprise, alors je n’ai pas arrêté non plus. Nous avons des enfants en bas âge. J’ai l’impression de manquer un peu d’air par moments. Je me sens mal de dire cela… Nous aimons nos enfants, nous voudrions toujours être en symbiose avec eux, mais ce n’est pas la réalité.

Avec des enfants si jeunes, est-il difficile d’avoir du temps à toi?

Je ne peux même pas imaginer avoir à la fois mes enfants et ma petite bulle… Elles sont toujours dans ma bulle. Je prends ma douche, et elles viennent me voir pour me demander quelque chose alors que leur père est à côté… (rires) C’est toujours maman!

As-tu eu la possibilit­é de voir ta famille? Tes amis?

J’ai vraiment suivi les règles. Mes amies et moi avons toutes des enfants en bas âge; ça rendait les choses encore plus complexes. Les enfants voulaient toujours se coller, nous avons donc renoncé à nous rencontrer. J’ai gardé le contact avec mon père, qui travaille à mon entrepôt. Comme le commerce en ligne n’a jamais arrêté, j’ai pu voir mon père de loin. Quand les règles se sont assouplies, ma mère est venue nous aider à nous occuper des filles.

Quelles traces cette pandémie aura-t-elle laissées sur toi?

La personne que je suis a été transformé­e par cette épreuve. J’espère que nous allons en tirer des leçons: dans notre façon de consommer et d’apprécier les moments en famille.

À titre d’entreprene­ure, tu n’as donc pas été touchée négativeme­nt par la pandémie?

J’ai senti un essoufflem­ent de la vente des magazines pendant le confinemen­t, mais je ne peux pas me plaindre. Sur le plan du commerce en ligne, je sens plus que jamais le désir des gens d’acheter local et québécois. Comme les gens cuisinent plus, les ventes sur mon site ont explosé! Ce qui a moins bien été a été compensé par ce qui a mieux fonctionné. Je suis très chanceuse.

Ça te touche de voir à quel point les gens te soutiennen­t?

J’ai de la difficulté avec ça… Je me demande ce que j’ai fait pour mériter ces opportunit­és! Je sais que ça s’accompagne de responsabi­lités. Mais pourquoi moi? Ça m’arrive souvent de me le demander… Il y a plein d’autres gens. Pourquoi ai-je encore cette belle opportunit­é? Je n’ai pas d’explicatio­ns, mais je peux jurer aux gens que je suis reconnaiss­ante. J’espère tellement être à la hauteur avec ce show-là et ne pas décevoir les gens qui croient en moi…

As-tu d’autres projets au programme?

J’ai récemment fait mon entrée dans les IGA et les Costco avec mon prêtà-manger sous vide. Ce sont mes recettes classiques: mes boulettes suédoises, mon poulet à l’olive, mon couscous, etc. En contexte de pandémie, on peut manger sainement malgré tout. On a le droit de ne pas cuisiner tous les jours et de se claquer un poulet au beurre en 5 minutes. Parfois, le week-end, j’en fais chauffer pour le dîner avec du riz et du pain naan, et toute la famille est bien heureuse… Mes enfants cuisinent avec moi, surtout ma plus grande, qui a 4 ans. Je veux qu’elles associent cuisine et plaisir.

Trois fois par jour et vous sera en ondes à TVA et à Zeste dès cet automne. Pour visiter la boutique en ligne de Marilou: troisfoisp­arjour.com.

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UNE PREMIÈRE ÉMISSION DE CUISINE AU CONCEPT UNIQUE À TVA

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