7 Jours

Star Académie

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

Il s’agissait d’une première mise en danger pour Lunou dimanche dernier. Loin de se décourager, celle-ci y a vu l’occasion parfaite de montrer ses capacités artistique­s en interpréta­nt la mythique pièce Le parc Belmont. Entrevue avec une jeune femme qui a envie de se tailler une place en tant que chanteuse et comédienne et qui veut aussi prouver qu’elle est plus que la fille de…

Lunou, que retiens-tu de cette soirée?

J’en garde de beaux souvenirs. Nous sommes de plus en plus à l’aise sur scène, et ça donne des soirées très effervesce­ntes.

Tu as choisi de chanter Le parc Belmont, une chanson magistrale. Pourquoi cette pièce?

C’est une chanson que j’ai toujours aimée. C’était un peu comme un fantasme pour moi d’interpréte­r cette chanson, et j’ai eu beaucoup de plaisir à la faire. Quand je l’ai proposée à Gregory Charles, il a été surpris, et j’ai eu des doutes après. Mais j’ai décidé de tout risquer et d’essayer quelque chose, de me l’approprier de façon différente. Je suis heureuse de l’avoir fait.

As-tu été surprise d’avoir été le choix du public?

Oui, on dirait que, dans ma tête, être le choix du public, ça peut arriver à n’importe qui sauf à moi. J’espérais avoir le vote des professeur­s, mais le vote du public, c’est un beau cadeau.

Chaque semaine, lorsqu’un candidat s’en va, ça semble émotif pour toi...

Oui, c’est toujours très difficile. Des fois, le soir, je relativise dans mon lit en me disant que ce n’est pas grave, qu’il n’y a personne de mort. Matt est parti de façon magistrale en présentant sa propre compositio­n et au final, nous ressortons tous gagnants d’une telle expérience.

Comment ça se passe pour toi à l’Académie?

Ça se passe très bien. Après la soirée du Variété, je suis rentrée à l’Académie et c’était comme ma Home Sweet Home. J’étais contente d’être de retour dans ma chambre. La gang est le fun, et on prend de plus en plus nos aises. C’est certain que je m’ennuie de ma famille, de mes amis, de mes colocs et de mon chum, mais ce que je vis est tellement enrichissa­nt que ça rend mon ennui tolérable.

À quoi ressemblai­t ta vie avant d’entrer à Star Académie?

Dans les derniers mois, et en raison de la pandémie, ma vie ne ressemblai­t pas à grand-chose. J’ai terminé l’école en juin et pendant l’été, j’ai travaillé en restaurati­on. Mais depuis septembre, j’étais au chômage, je faisais de la cuisine à la maison pour mes colocs, j’allais promener le chien et j’écoutais de la musique. Donc, c’était tranquille. Star Académie est venue changer tout ça.

Justement, qu’est-ce qui t’a motivée à vouloir faire Star Académie?

Au début, je n’étais pas super chaude à l’idée, car je me demandais si j’avais envie de ne faire que de la musique dans ma vie. On aurait dit que je ne me voyais pas faire ça. Puis, finalement, je me suis présentée aux auditions et me voilà ici. Je suis très contente d’être là. Ça me dit que j’ai peut-être ma place dans la musique.

L’envie de faire un métier artistique est arrivée tard pour toi...

Oui, j’ai étudié en soins infirmiers, puis en sciences humaines, puis en communicat­ions, et finalement à l’École de théâtre de Sainte-Thérèse, en 2017. En sortant de là, c’était encore flou dans ma tête de savoir ce que je voulais faire. En ce moment, à l’Académie, je me rends compte que chanter, c’est possible pour moi et que je peux faire ça dans la vie. Mais avant d’entrer ici, je me voyais plutôt devenir comédienne. On dirait qu’inconsciem­ment, je repoussais l’idée de devenir chanteuse. C’est certain que le jeu et le théâtre me tentent beaucoup. Donc, je suis contente d’être de retour

«C’est correct que les gens fassent le lien entre ma mère et moi, mais je n’avais pas envie que le projecteur soit sur le fait que je suis la fille de…»

à Star Académie, parce que ça m’allume un paquet de petites lumières et je pense que je vais trouver mes réponses.

Tu es discrète sur le fait que ta maman soit Luce Dufault, même que celle-ci n’était pas là dimanche. Est-ce ton choix?

Oui, c’est mon choix, et ce n’est pas parce que je n’aime pas ma mère, je l’adore, mais si les gens veulent voir ma mère, ils peuvent la voir dans ses projets ou écouter sa musique. En ce moment, c’est Lunou qui est à Star Académie et qui fait son chemin. C’est correct que les gens fassent le lien entre ma mère et moi, ce n’est pas un secret et je suis fière d’elle. Mais en arrivant à Star Académie, c’était clair que je me voyais de la même façon qu’un autre participan­t dont la mère serait comptable. Je n’ai pas envie que le projecteur soit sur le fait que je suis la fille de… Je suis ici pour faire mon propre chemin, et le fait que je sois la fille de Luce Dufault ne devrait rien changer à ça. Je suis ici pour les bonnes raisons et je ne veux pas me sentir comme un imposteur. C’est mon aventure.

As-tu peur de souffrir de la comparaiso­n sur le plan vocal?

Non, la comparaiso­n ne me fait pas peur. Ma mère a une voix incroyable, et j’en suis fière. Je n’ai pas le contrôle sur ce que les gens peuvent dire. Mais je veux que les gens comprennen­t que je suis là en tant que Lunou Zucchini . Je veux juste être traitée de façon normale, sans avantage ni désavantag­e.

Enfant, en tant que fille d’une chanteuse et d’un papa producteur, tu n’as jamais eu envie de faire ce métier?

Non, j’ai toujours aimé ça, mais je me suis toujours dit que ce ne serait pas ce que je ferais dans ma vie. Finalement, mes études en théâtre et Star Académie viennent un peu bousculer tout ça. Le métier de comédienne m’allume énormément et faire Star Académie m’aide à venir chercher des outils, ça m’ouvre des portes sur le plan de la musique. Mais je ne veux surtout pas que la musique vienne me fermer des portes dans mon envie de devenir comédienne. Je ne veux pas être coincée dans un seul moule.

Tu es en couple avec Charles-Étienne depuis presque 10 ans; c’est ton amour de jeunesse?

Oui, je l’ai rencontré quand j’avais 16 ans. Il ne fait pas de musique, il termine sa maîtrise en génie mécanique, mais on se rejoint quand même, car il a un côté artistique très développé. Il adore la musique, le cinéma et le théâtre.

Qu’aimerais-tu qu’on découvre de toi dans les prochaines semaines?

J’aimerais surtout qu’on voie Lunou découvrir plein de choses. Je veux juste continuer à apprendre et à évoluer à vitesse grand V dans un si beau bain de musique.

Lunou participe au EP de Star Académie, Les sessions de Waterloo, créé dans les murs de l’Académie dans le cadre du Lab d’Ariane Moffatt et réalisé par Luis Clavis et Étienne Dupuis-Cloutier. STE-4 Musique le rend disponible dès ce dimanche 21 mars sur toutes les plateforme­s d’écoute de musique en continu.

Le chanteur était de passage à Star Académie dimanche dernier, le temps d’unir sa voix à celles des Académicie­ns à l’occasion d’un hommage à Freddie Mercury et au groupe Queen. Nous avons pu prendre des nouvelles de celui-ci en coulisses, quelques minutes après son tour de chant.

Sylvain, que retiens-tu de ton passage à Star Académie?

Ça fait du bien de chanter. À 57 ans, je ne pensais jamais avoir l’occasion de chanter du Queen en direct. Je suis fier à mon âge de ne pas avoir baissé d’une note mon registre vocal.

Comment vas-tu actuelleme­nt?

Je vais très bien. On dirait que, depuis un an, ma qualité de vie a monté en flèche. Je fais attention à moi. Ça fait 40 ans que je pratique ce métier, et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour profiter d’une vie plus normale. Je n’ai même jamais eu le temps de tondre mon gazon! Donc, dans la dernière année, j’ai pu faire toutes ces petites choses, et ça m’a fait du bien. Je me souviens de ces soirs où j’étais brûlé avant de monter sur scène parce que j’avais fait tellement de spectacles les jours précédents. J’étais cerné et fatigué, et je devais monter sur scène.

Le confinemen­t et la pandémie ont été salutaires pour toi...

Oui, j’ai pu prendre le temps de respirer, de souper assis à table et non dans une loge devant un miroir avec une lasagne sur les genoux. J’ai pu écouter des films avec ma blonde, prendre un petit verre de vin sur la terrasse... Ça a fait du bien! Aussi, je ne m’en cache pas, je vois plein de gens autour de moi qui n’ont même pas la cinquantai­ne et qui sont malades. Et moi, à 57 ans, j’ai envie de bien manger et de m’entraîner; je fais du vélo stationnai­re et de la randonnée.

Quel a été l’élément déclencheu­r pour que tu aies cette envie de prendre encore plus soin de toi?

Je viens d’une famille où beaucoup de gens ont une maladie cardiaque. Je sais que si je ne fais pas attention, je pourrais y passer. Mon espérance de vie est moins grande que quelqu’un qui n’a pas cette hérédité-là. Mais avec la bonne médication, en mangeant bien et en bougeant, j’espère vivre vieux. Aussi, je suis tellement bien avec ma blonde, dans notre beau coin de paradis!

En effet, vous avez décidé de vendre votre condo à Montréal...

Après trois mois de pandémie, Andrée et moi, on s’est regardés et on s’est dit à quel point on était bien dans notre maison sur le bord de notre rivière, à la campagne. On a donc vendu en ville. Je ne dis pas que nous

«Ça fait 40 ans que je pratique ce métier, et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour profiter d’une vie plus normale...»

ne reviendron­s pas à Montréal quand la vie reprendra un cours plus normal.

Qu’as-tu appris sur toi durant les confinemen­ts?

Je me suis rendu compte que, depuis que j’ai des maisons, je fais tout faire par tout le monde. Quand j’avais une poignée de porte qui brisait ou un truc du genre, j’appelais un réparateur. Là, je me débrouille moi-même et je prends le temps de faire les choses. Ce n’est pas toujours parfait, mais j’apprends et je suis fier. J’ai aussi appris encore plus l’importance des racines familiales. Mes frères et soeurs habitent tout près de ma maison, et ça fait du bien de les voir. La mort de mon frère, le 2 mars 2020, a été un choc. Il est mort d’un cancer du poumon fulgurant. Ç’a été difficile. Mon frère était un maniaque de ski-doo; je m’en suis donc acheté un. Quand je pars sur ma motoneige, je pense à lui.

Profites-tu de cette période plus calme pour faire de nouvelles chansons?

En ce moment, j’écris beaucoup de chansons pour moi. J’ai moins envie de faire des albums, simplement parce que ça ne se vend plus. Et, soyons honnêtes, les radios ne font pas tourner les chansons d’un gars de mon âge. Donc, je fais de la musique pour moi et j’écris pour différents artistes. Mais j’ai toujours une guitare dans les mains, même quand j’écoute un match des Canadiens. J’ai des idées, mais il n’y a rien que j’ai envie de faire tout de suite. Je vais peut-être sortir une chanson ici et là de temps en temps.

Qu’aimerais-tu accomplir dans les prochaines années?

Je n’ai jamais eu de plan de carrière et je n’en ai toujours pas. J’ai de beaux projets dans mes tiroirs, j’ai des idées de comédies musicales. Si ça marche, tant mieux.

Tu devais entamer une nouvelle tournée à l’automne. Que reste-t-il de ce projet?

C’était une toute nouvelle tournée avec un tout nouveau concept, mais là, tout est repoussé à 2022. Je ne fais pas de trop grosses production­s pour faire des spectacles dans de petites salles. J’attends. Quand viendra le bon moment, je vais recommence­r. Ce sera une tournée dans mes cordes et au cours de laquelle je vais m’amuser.

 ??  ?? Enfant, sur scène avec sa maman, Luce Dufault.
Même si elle a toujours eu un doute sur ce qu’elle désirait faire comme métier, son côté artistique a constammen­t fait partie de sa vie. La voici lors de son spectacle de fin d’année en 5e secondaire.
Enfant, sur scène avec sa maman, Luce Dufault. Même si elle a toujours eu un doute sur ce qu’elle désirait faire comme métier, son côté artistique a constammen­t fait partie de sa vie. La voici lors de son spectacle de fin d’année en 5e secondaire.
 ??  ?? Sauvée par le public, un grand moment d’émotions pour Lunou.
Sauvée par le public, un grand moment d’émotions pour Lunou.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada