7 Jours

Christine Morency

Chaque semaine, Patrick Huard reçoit chez lui des personnali­tés avec lesquelles il échange sur différents sujets d’actualité. Cette semaine, Christine Morency comptait parmi ses invités, et ils ont discuté de l’art de raconter des anecdotes.

- PAR NATHALIE SLIGHT

«Ma vie est une anecdote en soi: j’ai le don de me mettre les pieds dans les plats, et il m’arrive toujours des trucs rocamboles­ques.»

Christine, d’où vient ton talent pour raconter des histoires?

Très jeune, je me suis rendu compte que ma mère maniait magnifique­ment bien l’art de raconter une histoire. Dans un groupe d’amis, elle était souvent le centre de l’attention, parce que ses anecdotes faisaient rire tout le monde.

Et comment s’y prenait-elle?

Elle pouvait transforme­r une situation banale du quotidien en anecdote hilarante, en gardant par exemple le punch pour la fin. Sans s’en apercevoir, elle utilisait des codes populaires en humour. Pourtant, ma mère avait un emploi plutôt sérieux: elle travaillai­t dans une banque. Le fait de prendre la vie en riant l’a certaineme­nt aidée à passer à travers son quotidien — pas toujours évident — de mère de famille monoparent­ale.

Jeune, étais-tu celle qui faisait rire ta classe?

Évidemment, j’étais le clown de la classe! Au lieu de me chicaner parce que je parlais durant les cours, certains professeur­s me laissaient partager mes anecdotes quelques minutes avant que la cloche sonne. J’ai connu une période pas mal rock and roll au secondaire, puisque j’ai eu des problèmes de consommati­on. Mais les professeur­s m’appréciaie­nt quand même, parce que je détendais l’atmosphère avec mes blagues et je ramenais le groupe à l’ordre quand ça dérapait trop.

Quand as-tu réalisé que ton talent naturel de conteuse pouvait devenir un métier?

En quatrième secondaire, j’ai découvert l’impro. C’est là que j’ai perfection­né l’art de raconter des histoires. Il faut dire que ma vie est une anecdote en soi: j’ai le don de me mettre les pieds dans les plats, et il m’arrive toujours des trucs rocamboles­ques. D’ailleurs, je me force à sortir de ma zone de confort, en allant à la pêche sur la glace, par exemple, parce que je me dis que si je n’aime pas ça, au pire, ça me fera une bonne histoire à raconter! (rires)

Quand il t’arrive un truc drôle, es-tu du genre à le noter tout de suite pour éventuelle­ment en faire un numéro d’humour?

Habituelle­ment, oui. Mais le problème, depuis le début de la

pandémie, c’est que les aventures sont assez limitées, parce qu’on ne vit pas grand-chose de nouveau. J’ai hâte de revoir du monde, de sortir, de faire des activités, de me promener à travers le Québec. Plus je rencontre des gens, plus je fais le plein de matériel qui pourrait éventuelle­ment se retrouver dans un show d’humour!

À qui racontes-tu tes anecdotes en premier?

Ma mère est mon premier public. Mes plus gros fous rires à vie, je les ai eus avec elle. Sinon, mon couple d’amis: lui travaille en constructi­on, elle est libraire. Quand j’écris un numéro d’humour ou une chronique pour la radio, je les appelle pour tester mes blagues. Ils me connaissen­t depuis le secondaire, et ils sont super authentiqu­es dans leurs commentair­es. Si ce n’est pas drôle, ils me le disent sans détour.

Et toi, quel genre d’anecdote te fait rire?

Les émissions télé de type bloopers me font beaucoup rire. Il n’y a rien de plus drôle que quelqu’un de sérieux, comme un politicien ou un lecteur de nouvelles, qui se trompe et qui fait comme si de rien n’était. S’il réprime un fou rire, c’est encore plus hilarant!

Certaines personnes n’ont pas le tour de raconter des histoires. Que fais-tu dans cette situation?

On en connaît tous, des gens comme ça: un ami, un oncle ou une cousine qui traîne les anecdotes en longueur, qui se mêle dans les détails, qui perd le fil de la conversati­on et rit tout seul de ses blagues... Dans ce temps-là, j’essaie subtilemen­t de l’aider en lui demandant, par exemple: «Qu’est-ce qui est arrivé après?» ou «Comment ça s’est fini cette histoire-là?» question de raccourcir le supplice! (rires)

Patrick Huard ainsi que ses amis et invités de la semaine prochaine sauront vous divertir et vous surprendre! La Tour, du lundi au jeudi à 19 h, à TVA.

«Ma mère est mon premier public. Mes plus gros fous rires à vie, je les ai eus avec elle.»

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