Besoin d’évasion
Celle qu’on a pu découvrir lors de l’édition 2014 de La Voix lance le 26 mars son troisième album, Australia, un disque qu’elle qualifie de minimaliste et qu’elle a créé en étroite collaboration avec son complice Jamil. La chanteuse nous parle de son nouveau bébé musical.
Valérie, comment décrirais-tu ce nouvel album? C’est un disque aérien et minimaliste dans lequel je chuchote à certains endroits. Il y a aussi des silences. Je me suis permis une liberté que je ne m’étais pas accordée sur mes deux albums précédents. C’est un disque qui parle du retour à la terre, de mon village et aussi de mes questionnements à propos de ma maternité. J’ai écrit ce disque avec mon complice Jamil.
Que signifie le titre, Australia?
C’est drôle parce qu’il n’y a pas de chanson qui porte ce titre sur le disque. En fait, la chanson Si les temps changent était au début une pièce instrumentale qui avait pour titre Australia, mais finalement, je me suis amusée à y ajouter des paroles; donc la première version n’existe plus. La vraie raison qui explique ce titre est que le dossier dans lequel je dépose toutes mes maquettes sur mon ordinateur porte ce nom. J’aime l’idée que ce pays soit à l’autre bout de la planète. Qui ne rêve pas d’aller là en ce moment? J’aime aussi la sonorité du mot, qui évoque la rêverie et l’évasion, deux choses dont j’ai absolument besoin en ce moment!
Parle-moi du processus de création de tes chansons avec Jamil...
J’aime travailler avec cet artiste que j’ai rencontré par l’entremise de mon coach de La Voix, Éric Lapointe. Je compose beaucoup de musique depuis toujours, mais j’écris très peu de textes; donc, avec Jamil, c’est le mariage parfait. C’est un auteur fabuleux, et nous aimons travailler ensemble. On a de beaux échanges, une bonne connexion et une belle routine d’écriture. Chaque mois, on s’enferme dans sa maison pendant deux ou trois jours et on crée des chansons pour moi, pour lui ou pour d’autres artistes. Je suis très chanceuse d’avoir croisé le chemin de ce gars. Mon idole de toujours est Elton John, alors, j’ai l’impression d’avoir trouvé mon Bernie Taupin à moi en la personne de Jamil!
Pour la première fois, il n’y a aucune trace de ton coach Éric Lapointe sur ton album. Es-tu toujours en contact avec lui?
C’est effectivement mon premier disque où je ne collabore pas avec lui, mais nous restons en contact. Éric et moi avons un processus de création particulier: on passe de longues nuits à écrire et à composer; alors cette période de pandémie, avec le couvre-feu, s’y prêtait un peu moins. Ça fait un an que je n’ai pas vu Éric. Il est à Montréal, et moi, dans ma petite campagne. Mais nous gardons le contact et il y a de bonnes chances qu’il soit sur mon prochain disque. J’aime travailler avec lui; ça me manque.
Il y a déjà plusieurs années que tu as participé à La Voix. Quel souvenir en gardes-tu?
Ç’a été une méga expérience; j’ai pu y faire des rencontres avec des gens qui font encore partie de ma vie aujourd’hui, dont Thomas Hodgson. Nous travaillons ensemble sur un beau projet de théâtre cinématographique historique. Ç’a été des années rock and roll, et cette période où j’ai vécu à Montréal m’a fait du bien. Tout ça a été un beau tourbillon, mais je ne voulais pas y rester toute ma vie. Je suis maintenant de retour dans mon village, à Lacolle, et j’ai aussi ma petite entreprise. J’ai une petite salle de spectacle, l’espace Piano Blanc, et mon but est d’y produire des artistes comme moi qui ne remplissent pas de grandes salles, mais qui n’ont pas nécessairement envie de jouer dans des bars. (P.D.-C.)
Australia sera offert en magasin et sur les plateformes musicales dès le 26 mars. valerielahaie.ca
«Australia évoque la rêverie et l’évasion, deux choses dont j’ai absolument besoin en ce moment!»