7 Jours

Daniel Corbin

- PAR DANIEL DAIGNAULT • PHOTOS ET MAQUILLAGE: SÉBASTIEN SAUVAGE

En vedette aux côtés de Maïka Desnoyers à la populaire émission Vendre ou rénover, le designer Daniel Corbin est devenu une tête d’affiche et une personnali­té connue et appréciée du grand public. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous parle de son parcours, de son travail... et de ses amours avec la comédienne Geneviève Schmidt!

Daniel, la première question qui s’impose en temps de pandémie: vaut-il mieux vendre ou rénover?

(Il éclate de rire) Elle est bonne! Je pense qu’il vaut mieux rénover, parce que c’est du patrimoine que les gens possèdent déjà. C’est quand même assez rare que les gens achètent une maison et ne fassent aucun changement, aucune rénovation. Bien entendu, quand on vend ces temps-ci, on a un super bon prix, et quand on achète une propriété, le prix est à la hausse et souvent en surenchère. En 20 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça, comme je n’avais jamais vu un 2’’ x 4’’ doubler de prix non plus. Pendant la pandémie, je pensais que ce serait le prix du matériau de finition, et non celui du matériau de base, qui allait augmenter.

Avez-vous du plaisir à faire cette émission?

Beaucoup, et je trouve que la télé est un beau moteur pour montrer de nouvelles choses aux gens. Je trouve ça vraiment intéressan­t. Mon travail m’a amené à faire de la télé, je suis content d’en faire, et je l’apprécie davantage qu’au début, alors que je devais notamment combattre ma gêne et le syndrome de l’imposteur qui m’habitait. Je peux aussi te dire que les réactions des gens me touchent beaucoup, j’ai vraiment le coeur gros quand ils pleurent.

On sent votre enthousias­me et aussi tout votre bagage à titre de designer!

C’est du gros, gros plaisir! J’ai voulu aller de l’avant avec mes idées, j’ai dû m’adapter et j’ai tenté d’amener ça ailleurs, en mettant notamment l’accent sur l’ergonomie du lieu. Je pense que j’ai fait ma marque en misant sur la créativité et la gestion des petits espaces. Le fait de concevoir des pièces multifonct­ionnelles et des meubles qui ont deux ou trois fonctions m’a permis de me démarquer.

On sent vraiment un engouement pour le design ces dernières années...

Oui, clairement, et je pense qu’on produit, à l’échelle planétaire, des designs qui sont vraiment sur la coche. Les gens sont très éduqués et renseignés

«Les réactions des gens à l’émission me touchent beaucoup, j’ai vraiment le coeur gros quand ils pleurent.»

sur le design et l’architectu­re, et c’est cool quand on est un designer qui ose présenter beaucoup de nouvelles idées ou de façons de travailler à l’intérieur d’une maison. Les gens sont beaucoup plus ouverts aux propositio­ns que lorsque j’ai commencé ma carrière il y a 20 ans.

Les gens font-ils de plus en plus appel à des designers?

Je dis toujours que si on dépasse un certain montant d’argent et que nos rénovation­s deviennent assez sérieuses, ou s’il s’agit d’une constructi­on, c’est sûr qu’il faut se faire accompagne­r par un profession­nel. Il y a des décisions à prendre qui sont lourdes de conséquenc­es, tant sur le plan environnem­ental que sur les plans personnel et économique.

Quel genre d’enfance avez-vous eue?

Mes parents vivaient de l’aide sociale et n’étaient pas présents; j’étais pas mal laissé à moi-même. Je me plais à dire à mes enfants que mes parents ont été un modèle «à ne pas faire». En réalité, ils ont été un bon modèle, dans la mesure où j’ai été assez solide mentalemen­t pour comprendre ça dès mon jeune âge. Ç’a été ma plus grande chance. À 12 ans, j’ai réalisé dans quelle bouette j’étais et j’ai décidé que je devais m’en éloigner, alors j’ai volé de mes propres ailes très tôt.

Comment votre passion pour le design est-elle née?

C’est arrivé à peu près en même temps. Mon frère aîné est allé vivre chez mes grands-parents parce que c’était devenu trop difficile à la maison, et j’ai pris sa chambre au sous-sol. Il y avait des galons de peinture qui traînaient et je m’en suis servi. J’ai aussi entre autres décapé le coffre de mon grandpère et brisé des plaques de pierre à l’extérieur pour me faire une table. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. Je pense qu’à 12 ans, j’avais besoin d’être dans un environnem­ent qui était beau par rapport au reste de la maison. C’est sans doute à cause du manque d’amour, de l’absence de mes parents, du manque de soutien et de tout, familialem­ent parlant, que je me suis refait une maison à l’intérieur de cette maison-là. C’est arrivé d’instinct, j’ai voulu que ma chambre soit bien différente de tout le reste. J’ai compris que j’avais une facilité pour ça et qu’il fallait que je l’exploite.

Combien d’enfants avez-vous?

Deux filles, de 8 et 11 ans. Je ne leur parle pas trop de mon passé, elles sont encore petites, mais je ne veux pas non plus les surprotége­r et paver le chemin devant elles. J’essaie d’être le plus équilibré possible, ce qui est difficile parce qu’en réalité, je me bats encore aujourd’hui contre différente­s choses, notamment l’insécurité financière, même si je suis passé par une panoplie de psychologu­es. Je m’inquiète encore de ça parce que j’ai vécu la pauvreté extrême, à manger ce que mes amis laissaient dans les poubelles. À un moment, ce grand manque d’argent te marque au fer rouge. J’ai un côté excessif, je dois me parler et essayer de ne pas trop m’inquiéter.

Vous avez fondé D-Cor, votre firme de design d’architectu­re, en 1999, et VICTOR, une autre compagnie, en décembre dernier?

Oui, je l’ai appelée Victor en l’honneur de mon grand-père, et c’est une compagnie connexe à D -Cor. J’ai vraiment les artisans d’ici à coeur, et j’ai voulu mettre sur pied une entreprise pour leur permettre de continuer à travailler et mettre leurs produits à l’avant-plan. Je veux avant tout que les produits de qualité soient faits ici. Il y a beaucoup d’accessoire­s et il y aura bientôt des meubles. La règle de base est que ça doit être fait à cent pour cent ici, à la main, et que ça doit avoir une double ou une triple fonction. Je ne veux plus qu’on jette des choses, je veux que les produits proposés aient plusieurs utilités et soient durables.

On a appris en décembre que vous étiez le nouveau conjoint de la comédienne Geneviève Schmidt. Ça va toujours bien?

Oui, et je peux dire que j’ai trouvé chaussure à mon pied. En plus, elle tripe sur le design et la déco! Je suis conscient que je suis une bibitte qui n’est pas facile à vivre, parce que j’ai mon caractère et que je suis très occupé dans la vie, mais Geneviève est le même genre de bibitte que moi. C’est une fille indépendan­te, très drôle et qui ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis. J’avais besoin de ça. Elle n’est pas du genre à porter des jugements, elle me laisse vivre mes choses, et ses passions sont exactement les mêmes que les miennes, soit la photo, la musique, la déco, le design, la bouffe, et on se rejoint là-dedans. Elle est intense et j’adore ça.

Comment vous êtes-vous connus?

J’ai fait la maison de sa mère, et c’est comme ça que j’ai rencontré Geneviève. Ç’a été une belle histoire; nous nous sommes liés d’amitié, et puisque nous étions tous les deux célibatair­es, nous avons commencé à avoir des conversati­ons téléphoniq­ues. Puis, ce qui devait arriver arriva: l’amitié s’est transformé­e en amour et là, c’est le nirvana, on est heureux et bien ensemble.

Vous habitez ensemble?

Non, pas encore, parce que c’est quand même assez récent. Je voulais aussi que les choses se fassent graduellem­ent avec mes enfants, qu’elle atterrisse lentement dans ma vie avec elles, et aussi dans celle de mon ex-blonde, parce qu’elle est la mère de mes enfants. Je voulais qu’elle entre par la grande porte, et c’est cool parce qu’elle a une super relation avec mes filles.

Vendre ou rénover au Québec, mardi 21 h, à Canal Vie. Pour plus d’info sur les compagnies de Daniel Corbin: d-cor.com et victormobi­lierfaitma­in.com.

«J’ai mon caractère et je suis très occupé dans la vie, mais Geneviève (Schmidt) est le même genre de bibitte que moi. J’avais besoin de ça.»

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LE DESIGNER DE L’ÉMISSION VENDRE OU RÉNOVER AU QUÉBEC
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