7 Jours

RÉMY GIRARD «C’est un univers que je connais parfaiteme­nt»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

Dans Le club Vinland, Rémy Girard incarne le frère Léon, un homme déchiré entre les règles rigides de l’église et certains assoupliss­ements que lui dictent la vie moderne et un certain frère Jean, incarné par Sébastien Ricard. Tourner ce film a été un beau voyage dans le temps pour le comédien, qui a lui-même fréquenté un collège tenu par des frères dans sa jeunesse.

Rémy, qu’est-ce qui vous a amené à participer à ce long métrage?

D’abord, parce que j’ai moi-même vécu cette réalité. J’ai fait mes études secondaire­s auprès de frères et de pères enseignant­s; c’est donc un univers que je connais parfaiteme­nt. Parmi les enseignant­s, il y en avait qui étaient plus ouverts à la modernité et à changer la façon de faire en éducation, tandis que d’autres étaient beaucoup plus rigides. Je trouvais donc que, dans le film, le rapport entre le frère Léon et le frère Jean était intéressan­t. Mon personnage admire le frère Jean et sait que celui-ci a raison d’aller ailleurs mais, en même temps, le poids de la religion le retient un peu. Il est pris entre l’arbre et l’écorce, soit entre le frère Jean et son supérieur, le rigide frère Roséa (Guy Thauvette). C’est ce que j’aime de mon personnage: son ambivalenc­e.

Qu’est-ce que ça vous a fait de replonger ainsi dans votre propre adolescenc­e?

Ça m’a rappelé des souvenirs. J’avais en tête les images de certains directeurs d’école que j’ai eus, et ça m’a beaucoup aidé à construire mon personnage. J’étais un enfant très turbulent, et certains directeurs ont été marquants parce qu’ils m’ont dirigé vers le théâtre. C’est là qu’est née mon envie de faire ce métier.

Comment décririez-vous le frère Léon, votre personnage?

Il est en fin de carrière. C’est sa dernière année au collège, et il aimerait laisser quelque chose derrière lui. Il a beaucoup d’admiration pour l’audace du frère Jean. C’est un homme de principes qui tente de trouver un équilibre. Il n’est ni tout blanc ni tout noir.

En terminant, comment allez-vous, en ce printemps 2021?

Ça va bien. Je n’ai pas à me plaindre, parce que j’ai pu continuer à travailler grâce aux séries Portrait-robot et Les mutants. Je n’ai pas de projet au cinéma, c’est plutôt tranquille de ce côté. Le printemps dernier, quand tout s’est arrêté, j’ai pu en profiter pour me reposer, et c’est bien correct. Dans ces temps-là, j’en profite pour respirer un peu et passer du temps en famille.

Le club Vinland, en salle dès le vendredi 2 avril.

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Le frère Léon est coincé entre la rigidité du frère Roséa et l’avant-gardisme du frère Jean.

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