7 Jours

MATHIEU DUFOUR

«Je suis un grand enfant qui fait ce qu’il aime»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER • PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE

En ce moment, le nom de Mathieu Dufour, un jeune humoriste originaire du Saguenay—LacSaint-Jean, est sur toute les lèvres, à tel point qu’on a l’impression qu’il est partout à la fois. Encore récemment, il remportait l’Olivier de l’artiste covid de l’année pour son travail à la barre du SHOW-rona virus, qu’il a présenté sur Instagram au début de la pandémie. Ces joursci, c’est notamment au sein de l’escouade de Star Académie qu’on peut découvrir son humour et son univers déjantés. Mais qui est donc ce Math Duff?

Mathieu, comment vas-tu en ce début de printemps 2021?

Je vais bien, je suis très occupé et je m’amuse beaucoup, parce que j’ai vraiment des projets qui sont le fun à faire. Je présente des topos dans différente­s émissions, dont ceux des candidats en danger avec l’escouade de Star Académie.

Je travaille aussi sur des chroniques mode pour une nouvelle plateforme; mon projet s’appelle Coucou la mode.

On te voit partout en ce moment. Certains te qualifient d’humoriste, d’autres, de chroniqueu­r. Toi, comment te qualifies-tu?

Je pense que je suis humoriste, dans le sens où je fais des spectacles d’humour, mais j’aime aussi faire plein de choses différente­s. Je pense que ce qui me décrit le mieux, au final, c’est que je suis un grand enfant qui fait ce qu’il aime. On dirait que j’ai envie de tout faire dans ce métier, autant de la télévision, de la scène que de la radio, et je pourrais aussi très bien m’ouvrir un casse-croûte en Gaspésie quand j’aurai 35 ans.

Parle-moi un peu de ton parcours?

Je viens du Saguenay. J’ai habité là presque toute ma vie, et j’ai étudié en ATM (Arts et technologi­e des médias). Ensuite, à la fin de mes études, il fallait faire des stages. Alors je suis venu les faire à Montréal, à la radio, à Énergie et à Rouge FM, même si je savais que je ne voulais pas faire de la radio tant que ça. Après, je me suis inscrit à l’École de l’humour sur un coup de tête à la suite d’un pari avec des amis.

«Je me suis inscrit à l’École de l’humour sur un coup de tête, à la suite d’un pari avec des amis.»

J’ai finalement aimé ça et ç’a été révélateur. Tout est aussi beaucoup passé par Instagram et mon premier spectacle a été sold out très rapidement. Et comme j’improvise sur scène et que je n’écris pas mes textes d’avance, je ne veux pas faire de tournées de spectacles, mais plutôt des spectacles événements ici et là.

Enfant, quel métier voulais-tu exercer?

Ce n’était pas clair et ça ne l’est toujours pas, mais je sais que je voulais avant tout divertir les gens. J’étais tout le temps le clown de la classe et donc, quand est venu le temps de penser à ce que je voulais faire plus tard, je savais que je voulais faire rire les gens et gagner ma vie en faisant ça. Je ne voulais pas tant être humoriste, ça ne me tentait pas de faire de la scène. Mais sur Instagram, les gens me demandaien­t quand j’allais faire des spectacles. J’ai donc commencé une première série sur cette plateforme et ç’a été entièremen­t vendu. Chaque fois, ce sont des concepts. Je ne veux pas toujours faire le même spectacle. Je préfère en faire moins et arriver avec quelque chose de nouveau chaque soir. J’ai fait le Club Soda à Montréal, Le Capitole à Québec. Je devais faire la salle Wilfrid-Pelletier cet été, mais ç’a été annulé.

Quel genre d’enfant étais-tu?

J’étais vraiment un petit tannant qui tapait sur les nerfs de tout le monde. J’étais l’hyperactif qui dérangeait dans les classes et chaque jour, ma mère recevait un appel d’un professeur qui se plaignait de mon comporteme­nt. Je me faisais constammen­t mettre en dehors de la classe. Je n’étais pas un enfant méchant, mais je tirais du jus, j’étais énergivore. J’avais de la facilité à l’école, mais je faisais échouer tout le monde autour de moi parce que je dérangeais tout le temps.

Quand as-tu décidé de quitter ta région natale pour venir à Montréal?

Je suis venu ici pour mes études, à l’École de l’humour, à 21 ans. Ça fait donc cinq ans que je suis à Montréal. J’ai une soeur de cinq ans plus vieille que moi et je venais toujours à Montréal dans son appartemen­t, je voulais venir vivre à Montréal. J’ai tout de suite aimé cette ville et ç’a vite été clair pour moi que je n’allais pas repartir.

Quand tu fais de la scène, tu ne prépares jamais de textes, tu improvises. N’est-ce pas périlleux comme pari?

Non, je m’y suis habitué et j’ai déjà un bagage d’anecdotes en tête, alors je me laisse porter par tout ça. J’y vais au feeling, selon ce que j’ai envie de dire ou non. C’est impossible pour moi de raconter 15 fois la même anecdote dans la même semaine. Je trouverais ça ennuyant, je m’emmerderai­s, et le public aussi. Pour moi, il n’y a pas deux spectacles pareils, et je serais angoissé d’avoir un texte et un ordre établi. C’est ma façon à moi de travailler et c’est ce qui me va le mieux.

Comment décrirais-tu ton humour?

Je suis vraiment un conteur. J’ai un petit côté Jean-Marc Parent, dans le sens où j’aime raconter des anecdotes puisées dans ma vie, et la vie m’envoie des anecdotes comme ça n’a pas de sens. Je m’inspire de gens que j’admire, comme Marc Labrèche, Véronique Cloutier et Ellen DeGeneres.

As-tu un plan de carrière?

Absolument pas! Si tu m’avais dit tout ce qui allait m’arriver dans la dernière année, je ne l’aurais pas cru de toute façon. Je me laisse porter, et je dirais même que la pandémie mondiale m’a un peu servi. Quand j’ai commencé à faire le SHOW-rona virus, il y a eu un gros buzz et je me suis retrouvé avec plus de 60 000 abonnés sur mon compte Instagram. J’ai fait un live à 10 heures le soir en direct de ma toilette et, de fil en aiguille, le public a été au rendez-vous chaque soir à 21 h, et ça a fait un gros boum.

Te voilà à faire partie de l’escouade de Star Académie. Qu’est-ce que ça représente pour toi?

Je suis tellement un grand fan de cette émission que j’ai du mal à croire que j’en fais partie. Je ne manquais jamais aucune des éditions, j’allais voir les spectacles et si j’avais le malheur de croiser l’autobus de Star Académie dans ma ville, je le suivais. J’ai même suivi les Académicie­ns jusqu’à leur hôtel quand ils sont venus à Chicoutimi. J’ai presque perdu connaissan­ce. J’ai donc vite dit oui quand on m’a demandé de faire partie de l’escouade, ce qui implique d’être moi-même et de partir à la rencontre des familles des candidats en danger.

Quel est ton candidat préféré de Star Académie, toutes éditions confondues?

C’est tellement trop intense comme question, mais je vais y aller avec mon coeur et je vais dire Annie Villeneuve. Elle vient du Saguenay, elle aussi, et c’était la folie dans mon coin de pays à l’époque. Sa soeur Suzie et elle ont mis le fromage en grains de ma région sur la map! Aussi, la voix d’Annie est légendaire, c’est une reine.

À quoi peut-on s’attendre de toi dans les prochains mois?

Je travaille sur un projet touchant la mode, et j’adore ça. Sinon, je veux continuer de m’amuser, j’ai quelques projets en développem­ent et j’y vais une semaine à la fois. J’ai toujours su que j’allais faire ce métier-là et je suis heureux de le faire. Je suis aux oiseaux!

Pour en savoir plus sur ses nombreux projets, rendez-vous sur le site mathieuduf­our.com ou visitez ses réseaux sociaux.

«Comme j’improvise sur scène et que je n’écris pas mes textes d’avance, je ne veux pas faire de tournée, mais plutôt des spectacles événements»

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