Étienne Drapeau
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie du dernier album francophone d’Étienne Drapeau. Après avoir fait carrière du côté latino, il revient aux sources avec Le pont. Même s’il nous amène ailleurs avec ses chansons, celui qui est reconnu po
Étienne, quel a été l’élément déclencheur de cet album?
Dès le départ, j’avais la volonté de ne pas faire un album de chansons d’amour. Je voulais montrer une autre facette de ma personnalité, aborder d’autres sujets que les relations de couple. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai confié à Claude Bégin la réalisation de mon album, parce que je désirais sortir des sentiers battus.
Et quels sujets abordes-tu dans tes chansons?
Par exemple, j’ai composé la chanson C’qu’on est devenu après les retrouvailles que j’ai eues récemment, 25 ans après avoir gradué de l’école secondaire. Je suis nostalgique quand je repense à l’année de mes 17 ans, l’une des plus belles de ma vie! Le bal des finissants, le Midget AAA, mon repêchage dans la Ligue de hockey junior majeure du Québec, les premiers partys où l’on chantait du Nirvana, du Cat Stevens, du Paul Piché et du Jean Leloup autour du feu.
Il y a aussi la magnifique chanson Sur mon île...
Dans ma vie, j’ai eu deux immenses coups de foudre pour des endroits, où je me suis immédiatement senti chez moi. La ville de Rio San Juan en République dominicaine, où j’aurai un jour une maison au bord de la mer, et les Îles-de-la-Madeleine. L’idée de vivre au rythme du soleil et des marées, c’est quelque chose de propre aux Îles, et ça me plaît énormément. Lors de ma première visite, j’ai demandé l’heure à un Madelinot, et il m’a répondu: «Nous, on a pas l’heure, on a l’temps!» Cette phrase m’a tellement marqué qu’elle se retrouve dans ma chanson.
Pourquoi avoir choisi Le pont comme titre de l’album?
Avant même d’écrire la première chanson, je savais que le titre de mon album serait Le pont. La société dans laquelle on vit n’a jamais été aussi polarisée, et ça ne s’est pas amélioré depuis le début de la pandémie! Il y a les hommes, les femmes. Les Blancs, les personnes de couleur. Les provaccins, les anti-vaccins... Chaque groupe est séparé par un fossé, une barrière, une frontière. Au lieu de se critiquer les uns les autres, on devrait travailler tous ensemble.
En construisant des ponts?
Exactement! Si le pont fut l’élément déclencheur de mon album, ce n’est pas la première chanson que j’ai écrite. C’est plutôt Combien tu veux, inspirée par mon amoureuse. «Combien tu veux pour ton sourire? J’suis acheteur de moments présents. Viens me jaser, j’te ferai rire. J’te rendrai plus riche par en-dedans.» Cette toune-là se veut une critique sociale, car plusieurs croient que le bonheur s’achète dans les choses matérielles, mais il est temps de revenir à l’essentiel, aux humains qui nous entourent.
Même si tes chansons abordent d’autres sujets que l’amour, on sent que ton amoureuse Maude reste une source d’inspiration dans plusieurs chansons...
Ça fait maintenant trois ans que je partage ma vie avec Maude. Jusqu’à 39 ans, je n’avais jamais été aussi longtemps avec quelqu’un, je n’avais même jamais habité avec une femme. Pourtant, quelques semaines après avoir rencontré Maude, j’achetais une maison, et rapidement, nous avons emménagé ensemble. Quand c’est la bonne, tu le sais, et tout s’enchaîne naturellement. (Après une pause, Étienne ajoute:) Sincèrement, je n’ai jamais été aussi heureux que depuis qu’elle partage ma vie.
Tu désirais aller dans une autre direction, mais il y a une magnifique chanson d’amour sur l’album Le pont!
Veux-tu faire ta vie avec moi est, selon moi, la plus belle chanson d’amour que j’ai écrite jusqu’à présent. Mes précédentes T’es ma femme, t’es la plus belle et Je l’ai jamais dit à personne figurent aussi parmi mes préférées. Mais celle-ci occupe une place spéciale dans mon coeur, parce que je l’ai écrite en pensant à Maude, tandis que les autres ont été écrites quand j’étais célibataire.
Plusieurs personnes sont d’ailleurs persuadées que cette chanson est une demande en mariage à ton amoureuse. Est-ce le cas?
Je me fais poser cette question tous les jours... mais je laisse planer le mystère. (rires) Je dois avouer que c’est un peu de ma faute si les gens pensent ça, puisque pour présenter cette chanson sur les réseaux sociaux, j’ai publié une photo de Maude et moi. En même temps, romantique comme je suis, vous vous doutez bien que si j’avais officiellement fait la grande demande, vous en auriez certainement entendu parler. Bref... c’est à suivre!
Pendant la pandémie, tu as présenté plusieurs spectacles virtuels, lancé une boutique en ligne, fondé ta propre maison d’édition, écrit le livre Faire le choix du bonheur et lancé ton album Le pont...
Je suis workaholic. Lorsque j’ai rencontré Maude, je lui ai confié que je n’étais pas du genre à passer mes soirées à regarder une série Netflix en amoureux. Elle m’a promis de ne pas essayer de me changer et de m’accepter tel que je suis. Je travaille du matin au soir sur mes différents projets, sept jours sur sept. Même après avoir subi une opération à la hanche en décembre dernier, je n’ai pas arrêté.
T’arrive-t-il tout de même de tirer la plogue de temps en temps?
Oui, mais c’est plutôt rare. Récemment, Maude et moi avons passé deux jours au chalet à SaintAndré. J’avais apporté mon ordinateur portable, mais finalement, je n’ai rien fait d’autre que dormir, prendre l’air et profiter de la vie. Je dois apprendre à ne pas attendre d’être au bout du rouleau, à décrocher plus souvent, mais c’est difficile lorsque ton travail, c’est ta passion! D’autant plus que les spectacles reprennent tranquillement, et j’ai vraiment hâte d’aller présenter mon nouvel album Le pont à travers le Québec.
L’album Le pont est offert sur les plateformes numériques et chez les détaillants. Pour plus d’infos sur ses projets: etiennedrapeau.ca.
«Maude et moi avons rapidement emménagé ensemble. Quand c’est la bonne, tout s’enchaîne naturellement.»