7 Jours

François Papineau

Une carrière exemplaire!

- PAR Daniel Daignault PHOTOS: BRUNO PETROZZA • MAQUILLAGE-COIFFURE: SYLVIE CHARLAND

Que ce soit au cinéma, à la télévision ou au théâtre, François Papineau a su faire sa marque dans le milieu culturel, et il réaffirme son talent à travers chacun des projets qu’il entreprend. Acteur caméléon, il avoue éprouver autant de plaisir à jouer la comédie dans la sitcom Entre deux draps qu’à incarner un personnage plus sombre dans le long métrage Le club Vinland. Il nous parle ici un peu plus en détail des projets qui l’ont occupé ces derniers mois.

François, cet hiver, on a pu te voir dans Entre deux draps. Étais-tu heureux qu’on pense à toi pour cette série?

J’ai fait pas mal de comédie il y a plusieurs années, dont Catherine et Vice caché. Il y a environ un an et demi, j’ai participé à l’émission À tour de rôles, avec Marie-Eve Janvier, et j’avais mentionné que j’aimerais refaire du comique. Pas longtemps après, le projet Entre deux draps est arrivé. Vu le contexte de la pandémie, l’équipe de la production a décidé de tourner avec des couples, et on nous a appelés, Bénédicte (Décary) et moi. On a tout de suite accepté, parce que l’idée nous avait fait triper. C’était le fun à lire.

Ce n’était pas la première fois que vous travaillie­z ensemble, n’est-ce pas?

Non. On a joué ensemble au TNM il y a 10 ans dans La Belle et la Bête. C’est là qu’on s’est connus. On a aussi joué dans En thérapie, à la télé, et dans

Le Misanthrop­e, au Rideau Vert. Donc, travailler ensemble, on connaît!

En quoi est-ce différent pour toi de jouer avec ta conjointe?

C’est comme jouer avec quelqu’un qu’on connaît beaucoup. Ça nous arrive de travailler avec des gens qu’on voit régulièrem­ent, et là aussi, il y a certaines affinités. Travailler avec son conjoint, ça peut être super difficile ou très facile. Pour nous deux, c’est très facile. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de bien travailler ou de bien jouer en couple, parce qu’il faut délaisser notre «personnali­té de maison» pour prendre notre «personnali­té de job». Il faut donc que l’autre connaisse cette personnali­té. Sur les plateaux, on demeure des compagnons de travail au même titre que les autres. Notre dynamique de couple ne doit pas prendre le dessus sur la dynamique de groupe.

Y aura-t-il une deuxième saison à Entre deux draps?

Oui, on était super contents quand on l’a appris. En principe, on devrait tourner cet été et peut-être cet automne.

Tu as aussi participé au film Le club Vinland. Tu y joues le frère Cyprien, un personnage particulie­r...

Oui. Ma blonde me suggérait de ne pas le faire parce qu’il n’est pas fin.

Il a juste l’air de vouloir faire suer le frère Jean (Sébastien Ricard), mais dans le parcours personnel que je lui ai imaginé, il s’agit d’un gars qui a beaucoup d’ambition et qui n’aime pas l’autorité. Il ne l’aime tellement pas que lorsqu’il y fait face, il file doux. Il fait comme s’il était en accord, alors qu’il rêve de prendre la tête du collège. Quant au film, c’était la deuxième fois que je travaillai­s avec le réalisateu­r Benoît Pilon. C’est un gars qui connaît son sujet, il travaille fort et c’est aussi un bon directeur d’acteurs.

Il y a beaucoup de choses qui passent par ton regard dans ce film, notamment avec l’un des jeunes…

C’est étrange, parce que cet homme-là a une admiration, un amour réel pour un garçon, mais il est «de bonne foi». Comme plusieurs maniaques, il ne pense pas faire du mal: il fait ce qu’il pense devoir faire pour obtenir ce qu’il veut. Ça n’excuse pas les travers... On avait tourné d’autres scènes qui ont été coupées au montage parce que ça donnait un peu trop d’importance à une histoire parallèle, mais on en a laissé assez pour la suggérer.

Que dirais-tu aux gens pour les convaincre d’aller voir le film?

On y suit surtout un jeune qui se transforme. En tant qu’adulte, le fait de voir quelqu’un se transforme­r ainsi nous permet de nous dire: «J’avais des rêves comme ça quand j’étais jeune et, encore à mon âge, j’ai d’autres aspiration­s.» On dirait que ça nous donne un boost pour nous dire qu’il y a des choses qui nous rendraient plus heureux dans la vie.

La motivation de repousser ses limites et de se transforme­r peut donc venir de partout, et comme dans le film, d’un enseignant?

Oui. J’ai eu de bons professeur­s qui

m’ont marqué. Parfois, c’est simplement une phrase, un instant, qui va changer notre vie. Par exemple, j’ai déjà fait un show au Théâtre Jean Duceppe qui avait pour titre C’est ma vie. Je jouais un gars complèteme­nt paralysé, et toute la pièce racontait son désir de mourir. Un soir, une femme est venue me voir en coulisses et m’a dit: «Ma mère s’est enlevé la vie il y a 20 ans, et j’ai compris pourquoi ce soir.» J’ai craqué. Pour elle, ce show-là réglait son rapport avec sa mère, elle comprenait ce que sa mère disait et ce qu’elle voulait. Cette pièce avait changé la vie de quelqu’un!

As-tu tourné un autre film depuis Le club Vinland?

Oui, le film La contemplat­ion du mystère, réalisé par Albéric Aurtenèche. C’est très étrange: ça se passe dans la confrérie de Saint-Hubert, qui est un club comme les Chevaliers de Colomb. Saint Hubert est le saint de la chasse, le patron des chasseurs, et, dans le film, des chasseurs vivent des choses assez étranges, presque surnaturel­les.

Sur le plan personnel, tu es papa de jeunes enfants de cinq et trois ans. Tu as donc découvert un nouveau rôle, celui de père?

Exact. J’ai une fille et un garçon; j’aime tellement ça! On fait une super bonne équipe les quatre ensemble à la maison.

Parlons de la pandémie. Te sens-tu privilégié d’avoir pu continuer à travailler?

Oui. On tient ça pour acquis, mais quand quelque chose comme ça arrive et que l’on continue d’être appelé, on réalise la chance qu’on a de travailler, et on peut juste dire merci. C’est sûr qu’on a moins travaillé l’an dernier, au début de la pandémie, mais quand je me retrouvais sur les plateaux de tournage, pour faire une voix, par exemple, je me trouvais vraiment privilégié. Je me disais: «OK, je ne vais pas bouder mon fun d’être là; je vais être agréable et je vais tout donner.»

En terminant, il paraît que tu as une nouvelle passion, ton moulin à scie!

Oui! Depuis que je suis petit, j’ai toujours tripé sur les machines. L’automne dernier, j’ai acheté un moulin à scie, parce que j’ai beaucoup de travaux à faire, et j’ai donc besoin de bois de constructi­on et de bois de finition. J’ai le goût de le faire moimême, parce que j’ai une terre où il y a beaucoup d’arbres qui sont tombés. J’aurai donc du bois pas cher et en stock, deux affaires qui n’existent plus en ce moment!

La première saison d’Entre deux draps est offerte en rattrapage sur Noovo.ca. La sortie en salle du film Le club Vinland a été repoussée à une date inconnue.

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«Il y a environ un an et demi, j’avais mentionné que j’aimerais refaire du comique.»
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 ??  ?? Dans Le club Vinland, François incarne le frère Cyprien, un homme ambitieux qui rêve de diriger le collège. «C’est super facile, pour Bénédicte et moi, de jouer ensemble.» Ici dans la série Entre deux draps.
Dans Le club Vinland, François incarne le frère Cyprien, un homme ambitieux qui rêve de diriger le collège. «C’est super facile, pour Bénédicte et moi, de jouer ensemble.» Ici dans la série Entre deux draps.
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