7 Jours

Maïka Desnoyers

- PAR MICHÈLE LEMIEUX

À titre de courtière immobilièr­e et d’animatrice, Maïka Desnoyers est une entreprene­ure qui gère à la fois une carrière et une famille de trois enfants. Malgré sa vie de mère bien remplie auprès de Hayden, d’Anna et de Livia, ses responsabi­lités n’ont pas éclipsé la femme qui souhaite se réaliser sur tous les plans.

Maïka, qu’est-ce qui vous occupe actuelleme­nt?

L’immobilier, un domaine qui est en plein essor en ce moment! Nous avons terminé les tournages de Vendre ou rénover, qui sera renouvelée pour une sixième saison, et j’ai toujours mon blogue, Maïka, ancienneme­nt Ma famille, mon chaos.

Vous considérez-vous comme une entreprene­ure?

Oui, je suis une petite PME. Plus jeune, j’aimais tellement de choses que je ne savais pas vers quoi me diriger. J’ai décidé de m’orienter dans l’immobilier parce que ma mère est courtière immobilièr­e. Elle a proposé que je fasse mon cours en attendant de choisir mon domaine. Finalement,

je suis tombée en amour avec le métier! Je travaille à titre de courtière immobilièr­e depuis l’âge de 19 ans, je travaille pour RE/MAX depuis déjà 15 ans.

Vous avez donc eu un beau modèle?

Oui, ma mère est une femme incroyable! Mes valeurs et mon éthique profession­nelle me viennent d’elle.

Et votre papa?

Mon père était policier. J’ai toujours eu besoin de relever de nouveaux défis, j’ai besoin d’accomplir des choses. L’immobilier est un travail, mais c’est aussi un moyen d’aider les gens à trouver la maison de leurs rêves. J’aime les accompagne­r tout au long de ce processus et savoir que j’ai eu une influence positive dans leur transactio­n. Une maison, c’est là qu’on vit, qu’on élève notre famille, qu’on se fabrique des souvenirs.

Êtes-vous du genre à vous attacher à vos maisons ou vous en détachez-vous facilement?

Je suis attachée à mon cocon, je suis bien dans mes affaires, je n’aime pas vraiment le changement. Je me rappelle que, lorsque ma mère a acheté une nouvelle maison quand j’avais 14 ans, j’ai été déprimée pendant deux mois... Ma mère n’en revenait pas! Même si la nouvelle était plus grande et plus belle, je ne voulais pas quitter mon port d’attache. Je suis encore

«Il y a eu plusieurs embûches dans ma vie, mais j’ai pu passer au travers, et c’est ce qui fait en sorte que je me sens forte.»

ainsi, mes enfants aussi. Lorsqu’il était plus jeune, mon fils, au retour des vacances, était toujours heureux de rentrer à la maison. Avec Anna, c’est la même chose: elle est bien dans ses choses. Livia est trop petite, je ne sais pas s’il en sera de même pour elle… Pour l’instant, les deux plus vieux ressemblen­t vraiment à leur maman sur ce plan! (rires) Une maison, c’est le phare dans lequel nous allons nous réfugier. Même si, à l’émission Vendre ou rénover, je suggère toujours de vendre, moi, j’ai choisi de rénover. Ma maison était devenue trop petite, alors je l’ai agrandie.

Pourquoi détestez-vous autant le changement?

Je suis bien dans mes vieilles pantoufles. J’aime la stabilité. Le changement peut être profitable parfois, mais ça me sort toujours de ma zone de confort. Je bâtis à partir de mes émotions, que ce soit une relation ou un achat. Je suis une personne très émotive. Je préfère ne pas vivre trop de changement­s.

Comment arrivez-vous à tout gérer: trois enfants, une carrière accaparant­e en immobilier, une autre dans les médias?

J’aime que les choses bougent et je n’aime pas avoir trop de temps à moi. J’ai les qualités requises pour mener une vie totalement folle! J’ai la chance que mes projets se soient présentés les uns après les autres. Je crois que l’être humain a une capacité d’adaptation incroyable, mais il faut croire en nous et nous donner le droit de faire plusieurs choses à la fois. Les projets se sont imbriqués dans mon horaire.

Ça prend un amoureux compréhens­if et qui collabore?

Étienne et moi avons le même type d’horaire. Pour la radio, il se lève à

4 h 30 le matin. Après une sieste à son retour à la maison, il s’occupe de ses affaires. Il a une entreprise de sacs et de boissons, Atypique. Nous avons accès à nos horaires mutuels dans nos téléphones. Nous avons trouvé une façon de faire qui fonctionne.

La maman se sent-elle parfois coupable de ne pas être suffisamme­nt présente?

Non, parce que je suis extrêmemen­t présente pour mes enfants. La plupart du temps, je m’occupe de ma paperasse lorsque les enfants font dodo. Je ne sais pas comment j’y arrive, mais je suis presque toujours à la maison. Les enfants restent ma priorité. Je ne voudrais pas me réveiller un jour en me disant que je n’ai pas été suffisamme­nt présente. Ça me ferait tellement mal! Mon but, c’est de m’occuper de ma famille d’abord.

Comment fait-on pour rester ambitieuse malgré la maternité?

Durant la première année de vie de mes enfants, je suis moins ambitieuse… Je ne ressens pas le besoin de performer. Lorsque les enfants commencent la garderie, je dégage du temps dans mon horaire pour travailler. Ma plus jeune a maintenant 20 mois, et j’ai plein de projets en tête. Comme je l’ai fait avec mes deux plus vieux, si je n’ai pas de rendez-vous durant l’après-midi, je vais chercher ma fille à la garderie. Elle fait dodo à la maison et, pendant ce temps, je travaille à l’ordinateur. Je veux être super présente à la maison, mais je ne veux pas m’empêcher de vivre et de réussir. Je profite de chaque heure de la journée à son maximum afin de pouvoir tout faire.

La maman n’éclipse donc pas la femme d’affaires?

Non. J’ai appris à trouver un certain équilibre même si, parfois, je perds pied. Je ne suis pas infaillibl­e et personne ne l’est. Parfois, je suis en retard dans mes dossiers ou je trouve que je n’ai pas été suffisamme­nt présente pour mes enfants. Mais je prends le temps de prendre le temps.

Toutes les femmes en vous sont satisfaite­s?

J’ai été longtemps en psychothér­apie. J’ai commencé à l’âge de 22 ans. C’est un âge où nous nous cherchons, où nous voulons régler des choses. Ce qui m’a le plus aidée dans la psychothér­apie, c’est d’apprendre à trouver l’équilibre. Ça fait six ou sept ans que je n’ai pas vu de psychothér­apeute, mais je me suis donné des outils qui sont nécessaire­s dans la vie de tous les jours. J’ai eu mon fils à 22 ans, et je me suis séparée quand il avait un an. J’ai vécu des remises en question. Ma deuxième est née lorsque j’avais 27 ans. Il y a eu plusieurs embûches dans ma vie, mais j’ai pu passer au travers, et c’est ce qui fait en sorte que je me sens forte.

Êtes-vous exigeante envers vous-même?

Je l’ai toujours été, mais j’ai l’impression de l’être de moins en moins. Plus jeune, on se fixe des buts parfois inatteigna­bles. Ça cause de l’anxiété. En vieillissa­nt, on s’accepte beaucoup plus, on connaît mieux nos limites. Jeune, je me comparais énormément. C’est la pire chose à faire. On finit par vouloir être quelqu’un d’autre au lieu de développer ses aptitudes et être soi-même. Quand on accepte qui on est, notre beauté intérieure transparaî­t. C’est tellement beau, quelqu’un qui se respecte! Ça n’a rien à voir avec le physique, mais plutôt avec l’énergie. Il faut arrêter d’être dur envers nousmême. Nous pouvons être notre pire ennemi… Le réaliser, c’est déjà franchir un grand pas.

Vendre ou rénover au Québec sera de retour à Canal Vie l’an prochain pour une sixième saison. Pour suivre ses activités ou consulter son blogue: maikadesno­yers.com.

«En vieillissa­nt, on s’accepte plus, on connaît mieux nos limites. Jeune, je me comparais énormément.»

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«J’ai toujours eu besoin de relever de nouveaux défis, j’ai besoin d’accomplir des choses.»
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La maman avec ses trois enfants, Anna, Livia et Hayden.
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