7 Jours

«Je réalise mon rêve d’enfance»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER • PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE ET ERIC MYRE

Lorsqu’il était enfant, William écoutait la première version de Star Académie, celle de 2003, et rêvait en regardant Wilfred LeBouthill­ier et Marie-Élaine Thibert d’être un jour à leur place. C’était clair pour lui qu’il allait plus tard devenir chanteur et qu’il ferait un jour ses classes à Star Académie. Son plus grand rêve était d’en sortir gagnant. Dimanche soir, il a réalisé ce rêve...

William, voilà que ton plus grand rêve d’enfant est accompli…

Je me pince tellement je n’en reviens pas! Mon amoureuse est près de moi et je ne l’ai pas encore embrassée convenable­ment — tout va si vite depuis l’annonce de ma victoire. J’ai du mal à décrire comment je me sens, c’est inexplicab­le.

Qu’est-ce qui s’est passé dans ta tête au moment où tu as entendu ton nom?

Je n’ai aucun doute que le vote a dû être serré et que le choix a dû être difficile à faire pour le public, parce que Lunou est très talentueus­e. J’ai beaucoup d’admiration pour cette fille. M’être rendu en finale était déjà une victoire. Honnêtemen­t, il n’y avait plus de compétitio­n, et c’était un grand aboutissem­ent d’être encore là. Donc, je n’en reviens toujours pas d’avoir entendu mon nom comme grand gagnant.

Comment avez-vous vécu cette dernière semaine, Lunou et toi?

On a, autant elle que moi, profité du moment présent sans trop accorder d’importance au volet compétitio­n.

Parle-moi de ce rêve que tu avais de gagner Star Académie?

Ce rêve est né quasiment avant que j’apprenne à parler. C’est avec Star Académie 2003 que j’ai construit mon univers musical et que je me suis ouvert à la musique et à l’idée de chanter. Le disque de cette édition est le premier que j’ai acheté dans ma vie, et la chanson Je vais changer le monde était ma préférée. Quand j’étais petit, je regardais l’émission avec des yeux admiratifs et je me disais qu’un jour, j’aimerais vivre cette expérience. J’écoutais ça avec ma soeur, Léonie, et nous chantions tous les deux ensemble. Elle m’a toujours encouragé à poursuivre ce rêve. Voir qu’elle est témoin de ce moment-là — je sais que c’était un rêve pour elle aussi de me voir réaliser ça —, ça me touche.

Tu as chanté la chanson Et je t’aime encore, de Céline Dion, une pièce choisie par le public; pourquoi lui avoir fait cette demande?

C’est drôle comme les gens m’ont bien cerné, puisque c’est probableme­nt la chanson que j’aurais interprété­e. Cette pièce est l’une des plus belles jamais écrites sur l’idée d’aimer quelqu’un et de ne pas être capable de l’oublier. Je trouve le texte de cette chanson très beau, et ses envolées vocales me touchent beaucoup. C’était donc naturel de chanter cette chanson. Elle a été difficile à chanter, mais je l’ai fait avec mon coeur. Je trouvais important aussi de demander l’avis du public pour le choix de la chanson. C’est pour lui que je chante et c’est à lui que j’ai envie de plaire. Je lui dois bien ça! Même que ce réflexe, je vais l’avoir souvent dans ma carrière solo. Je veux tâter son pouls.

As-tu eu des remises en question durant ton parcours?

C’est certain que je me posais parfois des questions. Je me demandais pourquoi je m’imposais ce vertige immense, que j’acceptais de me mettre en danger chaque semaine et que je m’infligeais ça plutôt que d’être avec ma famille à la maison. Mais, en même temps, l’expérience était si grande, l’apprentiss­age si incroyable. Je remercie tellement le public d’y avoir cru autant que moi sinon plus, et de m’avoir sauvé semaine après semaine!

De quoi es-tu le plus fier?

Je suis fier d’être resté moi-même et de ressortir plus que jamais connecté avec ce petit William qui rêvait et qui avait le goût d’accomplir de grandes choses. Souvent, on perd tout ça en vieillissa­nt; avoir nourri cet enfantlà en moi et avoir ajouté une bûche dans le foyer de mes rêves, c’est ce dont je suis le plus fier.

Qu’est-ce que tu as appris sur toi dans les dernières semaines?

J’ai appris à prendre des risques. D’abord, lorsque j’ai décidé de

«Si Starmania se réalise, ma famille va me suivre.»

chanter ma propre compositio­n, je suis très fier de l’avoir fait. Des fois, on ne peut pas demander à tout le monde de penser comme nous. On m’a dit que c’était un gros risque de faire ma propre chanson et, au final, je me suis écouté et je suis heureux de l’avoir fait. Je pense même que je vais appliquer ça pour le reste de ma vie. Si, en dedans de moi, une petite voix me dit que c’est la bonne chose, je vais suivre mon instinct.

Star Académie, c’est aussi une bourse de 125 000 $ et un contrat de disques. As-tu une idée de ce que tu comptes faire de cette somme?

Premièreme­nt, j’aimerais assurer un peu ma carrière. J’aimerais produire de la musique, faire des spectacles et aussi gâter un peu mon amoureuse et mes enfants. Et je veux aussi alléger les factures du quotidien, parce qu’être un artiste, c’est avoir une vie instable et vivre de contrats. Ça va donc faire du bien d’avoir ce petit coussin.

Comment vois-tu la suite?

Je fais confiance à la vie et aux gens autour de moi. Je suis entre de bonnes mains chez Musicor, avec qui j’ai un contrat de disques. Je vais m’asseoir avec eux pour discuter de tout ça. Je veux planifier des projets et organiser une stratégie. Déjà, à court terme, je vais chanter au Gala ARTIS — et j’ai très hâte! Je vais penser à mon disque, ma compositio­n en fera sûrement partie, et j’aimerais aussi collaborer avec des artistes que j’apprécie comme Marc Dupré, Mara Tremblay, Lynda Lemay... Il y a tant d’univers musicaux qui m’intéressen­t. Je veux trouver mon son et ma couleur.

J’imagine que les prochains jours seront consacrés à la découverte de ton fils Éloi, né pendant ton séjour à Star Académie?

Oui, pour les prochains jours, je vais rattraper le temps perdu avec mon fils, que j’ai hâte de connaître, et je veux retrouver ma famille, qui m’a tellement manqué! Je veux leur faire des câlins à n’en plus finir.

Tu vas passer une audition pour Starmania en France; qu’est-ce que ça représente pour toi?

Disons que les échelons dans l’échelle des rêves ne cessent de grimper, et l’éventualit­é de me retrouver en Europe dans une grande production musicale, ce serait fou. Je ne pensais même pas que ça pouvait être possible. Mais avec la formation que j’ai eue à Star Académie, j’ai l’impression que c’est désormais possible, que je peux me faire confiance vocalement pour un tel projet. Mais si un tel rêve se réalise, ma famille va me suivre. Ma blonde a été exceptionn­elle, elle s’est occupé seule de la famille pendant que je réalisais mon rêve, et maintenant j’ai envie de partager tout ça avec elle et mes deux fils. Ils seront toujours au coeur de chacune de mes réalisatio­ns.

En terminant, il y aura une tournée en 2022 avec Lunou. Comment vis-tu une telle nouvelle?

Normalemen­t, j’aurais été ébranlé par la nouvelle, parce que monter un tel spectacle, c’est quelque chose! Mais avec Lunou, on travaille si bien ensemble que je ne pense pas que nous aurons de la difficulté à monter un spectacle qui nous ressemble. J’adore cette fille. Nous sommes complices depuis le début, avant même d’avoir été sélectionn­és lors de la quarantain­e à l’hôtel. J’ai connecté rapidement avec elle et Meghan Oak. J’ai une belle amitié avec ces deux filles.

«Avec ma bourse, j’aimerais produire de la musique, faire des spectacles et aussi gâter un peu mon amoureuse et mes enfants.»

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 ??  ?? William Cloutier a de nouveau charmé le public en lui offrant, cette fois, sa version de Et je t’aime encore, de Céline Dion.
William Cloutier a de nouveau charmé le public en lui offrant, cette fois, sa version de Et je t’aime encore, de Céline Dion.
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William était très heureux de vivre ce rêve et de retrouver sa conjointe.
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