7 Jours

«J’ai envie de plus m’impliquer au sein de la communauté»

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Debbie a fait son coming out sur le tard, lorsqu’elle avait 29 ans. Aujourd’hui mariée à la femme de sa vie, Marina Gallant, elle a eu envie de s’intéresser aux histoires de coming out des autres. C’est ainsi qu’est née l’idée de la docusérie, qui fait son entrée dans la grille horaire de MOI ET CIE ces jours-ci.

Debbie, comment est né ce projet d’émission?

Ce projet est né à la suite d’une conversati­on avec ma blonde. On jasait et on a réalisé qu’on n’avait pas souvent entendu parler de coming out dans les médias. On s’est dit que ce serait intéressan­t de démystifie­r et de connaître différente­s histoires liées à cette étape de vie. Chacun a son histoire de coming out; voire plusieurs... Quelques mois plus tard, j’ai rencontré une productric­e et je lui ai présenté le projet.

Tu es habituelle­ment discrète sur ta vie privée, mais tu parles ouvertemen­t de plusieurs choses dans cette série. Pourquoi?

Si je demande aux autres de me raconter des pans de leur vie et leur coming out, je pense que c’est normal et nécessaire que je le fasse aussi. Ce projet arrive à un moment de ma vie où je suis prête à le faire. J’ai envie de m’impliquer beaucoup plus au sein de la communauté. Mais c’est certain que je garde aussi un jardin secret, par respect pour certaines personnes. Je ne veux pas laver mon linge sale à la télévision. J’ai aussi eu des deuils à faire, et certains que je suis encore en train de faire, et cette série m’aide à avancer dans tout ça. Ce sujet-là est tellement

incarné pour moi: cette réalité du coming out, je sais ce que c’est, car je suis passée par là. Donc, il était clair qu’on allait s’ouvrir un peu, ma blonde et moi. Je pense que tous ceux qui participen­t à la série le font pour faire avancer les choses. Ils ont la volonté d’aider, le désir que leur histoire en aide d’autres.

Quel souvenir gardes-tu de ton coming out à toi?

Moi, je me considère comme chanceuse, parce que ç’a bien été à 95 %. Les membres de ma famille au Nouveau-Brunswick n’ont jamais eu de problème et ils ont accueilli Marina à bras ouverts. Plusieurs de mes amis n’étaient aucunement surpris par la nouvelle, ils s’y attendaien­t. Il y a eu quelques personnes avec qui ç’a moins bien été, des personnes qui sont prises dans leurs limites à elles. Avec elles, j’ai jeté l’éponge.

Dans la série, Pierre Lapointe, Geneviève Leclerc, Roxane Bruneau et d’autres artistes viennent témoigner. Est-ce que ç’a été facile de les convaincre?

Oui; tous ceux que j’ai contactés m’ont dit oui tout de suite. J’ai senti chez tout le monde un besoin de parler, de se raconter et de se célébrer. Certains ne pouvaient pas, mais seulement pour des questions d’horaire. Je pense qu’il y a un réel besoin de parler de tout ça.

Qu’est-ce qui t’a marquée dans tes rencontres?

Tellement de choses! Voir un petit gars de 11 ans s’afficher en tant que pansexuel, j’ai trouvé ça formidable. J’ai appris beaucoup de choses et je suis fière d’avoir fait cette émission, parce que ça répond à un besoin. J’ai aussi beaucoup appris sur la résilience.

Sinon, qu’est-ce qui t’occupe ces jours-ci?

Je tourne la prochaine saison d’Une autre histoire, et il me reste aussi quelques tournages pour Histoires de coming out. Sinon, je passe du temps dans mon sous-sol pour rédiger mon mémoire de maîtrise, que je dois remettre en septembre. (P.D.-C.)

Histoires de coming out, lundi 21 h, à MOI ET CIE.

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