7 Jours

Hugo Girard

«J’AI TOUJOURS ÉTÉ MON SEUL MOTEUR»

- PAR Saskia Thuot IL SE DONNE CORPS ET ÂME DANS TOUS SES PROJETS! PHOTOS: BRUNO PETROZZA • MAQUILLAGE-COIFFURE: ANABELLE DESCHAMPS

«Le confort, c’est bien beau, mais c’est bof! Pour moi, la vie, ce n’est pas une question de longévité, c’est une question d’intensité.»

C’est avec bonheur que j’arrive à la rencontre de cet homme impression­nant, non seulement par sa carrure légendaire, mais aussi par son parcours unique. Hugo Girard ne laisse personne indifféren­t. C’est rare que je sois intimidée, mais je dois admettre que devant lui, je me sens toute petite!

Cet été, nous allons tourner ensemble une nouvelle émission, La force d’un village, pour mettre en avant ces personnes précieuses qui font du bien autour d’elles. J’apprends à connaître ce très grand gaillard, qui a le coeur aussi grand que sa prestance!

RIGUEUR ET DISCIPLINE

Très jeune déjà, il savait qu’il était différent. Sa grande force, il l’a utilisée pour se propulser, et discipline est son mot d’ordre. Tous les matins, dès 5 h, sa journée débute. Une routine essentiell­e à son bien-être. «En fait, dès que je me réveille, je me lève, même s’il est 3 h. Premièreme­nt, les chiens veulent aller dehors.» Diamond et Hunter, des cane corso, sont deux gros chiens, vous l’aurez deviné. Comme je le lui fais remarquer, on l’imagine difficilem­ent avec un chihuahua.

(Il éclate de rire) «Non, pas vraiment. Je veux un chien qui me ressemble. Les miens sont costauds! Je les sors, je vais dans le spa, j’écoute de la musique et les chiens jouent pendant que je fais mon cardio. Ensuite, je déjeune et je commence ma journée.» Je découvre un homme qui a beaucoup d’humour, et un rire charmant et contagieux. «Hu-go with the flow» inspiré de l’expression anglaise «You go with the flow», c’est son credo. «Je suis rigide sur certaines choses, mais j’ai une grande capacité d’adaptation. Je n’aime pas quand c’est compliqué, donc je m’adapte. Mais certaines habitudes sont dures à défaire. Si je ne fais pas ma routine, ça me bloque. J’ai aussi certains tocs, je suis fait ainsi. J’aime que les choses soient placées où elles doivent l’être. Les fourchette­s sont une en arrière de l’autre, les verres sont tous ensemble. Je plie mon linge avec une revue parce que je veux que tout soit carré. Je ne peux pas partir de chez nous si mon lit n’est pas fait. Il ne faut pas qu’il y ait de la vaisselle dans l’évier. Je travaille là-dessus et, avec mon gars, qui vit chez nous, on a trouvé notre façon de faire. Mais j’apprends aussi à m’adapter.»

UN PARCOURS HORS DU COMMUN

Tyler, 16 ans, s’entraîne avec son père tous les jours. Pour Hugo, ce temps ensemble est un grand cadeau, comme quoi la covid a aussi du beau. «La covid, ça m’a donné du temps. Ça m’a donné la chance de passer plus de moments avec mon gars. Je l’ai eu toute l’année passée, à partir du mois de mars jusqu’au début de l’école. Là, il étudie en ligne, alors je fais mes affaires et je vais le chercher après ses cours pour qu’on aille s’entraîner. Mon gars veut jouer au football, mais tu sais, pour un athlète, la fenêtre d’opportunit­és n’est pas grande. Pour être repêché, il doit être excellent et faire

partie d’une excellente équipe. Oui, il y a le talent, mais avant ça, il y a tout le travail derrière. Mon gars sait que je serai toujours là et que vais l’accompagne­r aussi loin qu’il veut aller.» Pour Hugo, originaire de la Côte-Nord, plus précisémen­t de Sainte-Anne-de-Portneuf, et venant d’une famille vivant avec peu de moyens, l’avenir se résumait en deux choix: travailler dans l’industrie forestière ou dans le domaine de la pêche. À travers l’entraîneme­nt, il a découvert une grande force physique et mentale qui s’est traduite en une motivation pour prendre un autre chemin que celui qui lui était destiné. «Tout part de là. Pour moi, l’entraîneme­nt était devenu le véhicule pour sortir du milieu où j’étais. Mes études, je les ai payées moi-même. Je me suis débrouillé. Le soutien et la présence que j’offre à mon fils, moi, je ne les ai pas eus. J’ai toujours été mon seul moteur, mais plus je m’entraînais fort, plus j’avais des résultats. L’attitude d’être un champion s’est développée à ce momentlà dans ma vie. À 17 ans, je quittais mon patelin pour aller étudier à Québec. C’est simple: plus tu t’entraînes, plus tu vois des résultats, et plus tu étudies, plus tu apprends, donc plus tu vas aller loin. C’est mon parcours de vie à moi. Si je n’étais pas venu de là, peutêtre que je ne serais pas où je suis maintenant. Notre chemin, on le choisit, mais en même temps, on travaille avec les outils qu’on a.»

LA FORCE DE L’AMBITION

De Sainte-Anne-de-Portneuf, il s’est promené entre Québec,

Los Angeles et Gatineau pour finalement s’établir sur la Rive-Sud de Montréal, en 2014. Il a trouvé un grand terrain sur lequel il s’est construit une maison sur mesure pour lui. Tout est plus grand, les pièces, les hauts plafonds, sans oublier de larges corridors. «J’adore ma maison, son emplacemen­t, la nature et les grands espaces qui l’entourent. Ici, il y a de la place en masse. Pendant la covid, j’ai un peu moins travaillé, alors j’ai passé plus de temps ici et j’y suis bien. Mais j’ai hâte de reprendre les tournages. Ça m’a beaucoup manqué.» C’est aussi en 2014 que sa carrière télé a commencé. Déjà bien établi comme entreprene­ur dans les domaines de la santé et de l’entraîneme­nt, il a mis sur pied différente­s entreprise­s, dont une plateforme pour s’entraîner en ligne, des produits dérivés, une ligne de supplément­s, etc. Il travaille en ce moment à la création d’une barre protéinée santé qui sera bientôt disponible sur le marché. «Ça, c’est mon champ d’expertise. Mais quand la possibilit­é de faire de la télé est arrivée, ça m’amenait complèteme­nt ailleurs. Je travaillai­s avec BMR, on a fait des publicités. Ensuite, l’émission Deck possible est arrivée à TVA et on m’a proposé de l’animer. Un super défi! J’ai abordé ça comme tout le reste. Dans la vie, si tu veux apprendre à nager, tu peux rester sur le bord de la piscine ou tu peux plonger. Moi, j’ai plongé. C’est un monde que je ne connaissai­s pas du tout, mais j’ai appris.» De la réno au barbecue en passant par les émissions de voyage À vos risques et périls et Bienvenue aux touristes, il aime les projets différents. Quand c’est trop confortabl­e, il perd l’étincelle. «Le confort, c’est bien beau, mais c’est bof! Pour moi, la vie, ce n’est pas une question de longévité, c’est une question d’intensité. Plus tard, je veux être capable de dire que ce que j’ai fait, je l’ai fait en fonction du meilleur de ce que j’ai à offrir. Donc, quand tu fais quelque chose, fais-le au mieux de tes capacités, parce que si tu n’as pas la chance de le refaire ou de te reprendre, au moins, tu n’auras pas de remords.»

SAVOIR GARDER LE CAP

Il y a aussi le temps, le temps qui file, celui qu’il aimerait arrêter. Quand je lui demande comment il se sent à quelques mois de son 50e anniversai­re — qu’il célébrera en décembre —, il grimace. «Je n’aime pas du tout ça. Rendu à 50 ans, l’horloge ne tourne pas du bon bord. Puis, par la suite, tu n’auras plus les capacités de faire les choses que tu faisais. C’est là que tu réalises vraiment les effets du vieillisse­ment. La santé, c’est la seule chose que je veux. J’en contrôle une partie, mais comme tout le monde, je ne suis pas à l’abri des maladies. Avec la pandémie, ça fait aussi réfléchir. Tant que je suis en santé, que je suis capable de mettre un pied en avant de l’autre, je vais être correct. Là, je suis chanceux, parce que je ne sens pas mes 50 ans, mais on est quand même

«Dans la vie, si tu veux apprendre à nager, tu peux rester sur le bord de la piscine ou tu peux plonger. Moi, j’ai plongé.»

conscient du temps qui passe et c’est comme s’il y avait un petit oiseau pour nous le rappeler tout le temps. Le vieillisse­ment ne disparaîtr­a pas. On peut le ralentir, mais on ne pourra pas l’arrêter. Et ça, ça me pèse beaucoup. Bon, peuton changer de sujet? (rires)» J’en profite pour lui parler d’amour. Il ne veut pas en parler, mais gentiment, il résume le sujet en quelques mots. «Je dirais simplement que c’est le morceau de ma vie où je redeviens un petit garçon. Je suis encore en apprentiss­age. Mais j’ai compris que le bonheur part de nous, pas des autres.»

DE NOUVEAUX PROJETS

Hugo me demande si j’ai hâte de commencer notre nouvelle émission. Oh que oui! Il enchaîne: «Moi aussi. Comme je te le disais tantôt, j’ai vraiment hâte de reprendre les tournages. Ça m’a manqué pendant les derniers mois. Ce nouveau show qui va nous donner l’opportunit­é de mettre en lumière une personne qui s’implique dans sa communauté en lui offrant une rénovation et de rencontrer les gens qui l’apprécient, ça me rend heureux. La portion humaine et l’aspect communauta­ire me touchent beaucoup. C’est dans mon contact humain avec les gens que je suis le plus fort.» Une chose qu’il a rapidement apprise dans la vie, c’est de ne pas se fier aux apparences. Or, avec son physique hors norme, on l’a très tôt mis dans un carcan. «Tu sais, la différence dérange et mon physique est différent. Je me suis construit une carapace. Je suis dans ma bulle, je fais mes affaires... Souvent, je suis dans ma tête et j’oublie de sourire. Avec un masque en plus, c’est sûr que je peux avoir l’air un peu sévère. (rires) Mais si vous me croisez à l’épicerie, ça va me faire plaisir de jaser!»

Alors ne vous gênez pas pour chercher son regard et prendre le temps de parler avec lui! Vous verrez comme il est gentil. J’ai pas mal hâte de travailler avec lui! Merci Hu-go with the flow!

La force d’un village sera diffusée à l’automne sur CASA. Pour en savoir plus sur ses projets: hugogirard.com.

«Notre chemin, on le choisit, mais en même temps, on travaille avec les outils qu’on a.»

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