7 Jours

Émilie Bierre

«Je n’ai jamais eu envie d’avoir un plan B»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

La jeune comédienne a littéralem­ent grandi à l’écran et cumule les rôles autant à la télévision qu’au cinéma. On a notamment pu voir Émilie dans la nouvelle saison des Beaux malaises dans laquelle elle incarne Florence, la fille de l’imprévisib­le Martin Matte. Elle est aussi la Jenny de la série télévisée du même nom, rôle qu’elle occupe depuis trois saisons et qui l’a fait grandir autant dans la série que dans la vie.

«Petite, je n’étais jamais assise quand j’écoutais un film, je me levais pour jouer les personnage­s.»

Émilie, que dire de cette ultime saison de Jenny?

La première saison tournait autour de l’annonce de la maladie et de la façon de gérer le tout. La deuxième saison se concentrai­t sur les cicatrices de la maladie et la fin des traitement­s. Pour la dernière saison, c’est une grosse conclusion, puisqu’il est question de son deuil de Charles, et de la place que prend encore la maladie dans sa tête, dans son coeur et dans son entourage. C’est un peu un retour sur tout ce qu’elle a vécu dans les dernières années et sur le genre de femme qu’elle devient à travers tout ça.

Dirais-tu que le personnage de Jenny a marqué ta carrière?

Absolument. Ça fait trois ans que je lui donne vie et c’est spécial pour moi. Jenny a évolué avec moi et j’ai eu des scènes difficiles à jouer dans ces tournages. J’ai beaucoup appris grâce à cette jeune fille sur les plans tant personnel que profession­nel. Elle m’a permis de réaliser qu’il faut parfois s’accrocher aux petites choses quand tout s’écroule autour de soi. Elle a envoyé un message super inspirant aux jeunes et je vais porter longtemps en moi ces beaux souvenirs de tournage.

Jenny a été ton premier rôle principal à la télévision. Est-ce difficile de faire le deuil de ce personnage?

J’aime m’imaginer où mes personnage­s s’en vont après que je les ai joués. Je leur imagine une vie après. Ça m’aide dans le processus de deuil. Chaque bonne chose a une fin. Le rôle de Jenny m’a permis de développer le jeu intérieur et ç’a été un bel apprentiss­age. Je ne vais jamais oublier ça.

Comment as-tu réagi au retour des Beaux malaises?

Ç’a été une belle surprise d’apprendre le retour de cette série après une pause de quelques années. J’avais très hâte de lire les textes et j’étais contente de voir que mon personnage revenait aussi.

Que retiens-tu des Beaux malaises 2.0?

Beaucoup de fous rires. C’est vraiment un plateau où on peut se laisser aller, c’est un tournage relaxe. On a tourné avec toutes les règles sanitaires en cours, mais l’essence du plateau est demeurée la même que d’habitude. Il y a quelque chose de spécial avec cette équipe-là.

Quel effet ça fait de jouer avec un comique comme Martin Matte?

Jouer avec Martin, c’est un plaisir. Il faut apprendre à garder son sérieux, évidemment. Mais il est très perfection­niste et travaillan­t sur un plateau, il sait exactement ce qu’il veut. Sauf qu’à n’importe quel moment, il peut décider de lâcher son fou et de dire une niaiserie. On a alors le choix d’improviser autour de ça ou de décrocher. Disons qu’il y a beaucoup de revirement­s de situation et de rebondisse­ments. Mais c’est le fun de faire cette série. En plus, Martin s’est vraiment surpassé sur le plan de l’écriture. Cette fois, nous avions des scènes plus dramatique­s à jouer, ce qu’on voyait moins dans les autres saisons.

Comment vis-tu ce second deuil de personnage?

On dirait que je n’accepte pas de voir une fin à cette série. Martin pourrait arriver dans quelques années avec une nouvelle saison ou un film. Et ça me ferait plaisir de jouer Florence à nouveau. Je garde espoir!

As-tu d’autres projets en chantier?

Il y a beaucoup de choses en mouvement en ce moment, mais je ne peux pas encore en parler. Par contre, j’ai joué dans Le guide de la famille parfaite, de Ricardo Trogi, qui sortira au cinéma cet été. J’ai très hâte!

Que peut-on dire de ton personnage dans ce film?

Je joue Rose Dubois. C’est l’histoire d’une grande famille recomposée, et ça parle aussi de la société de performanc­e dans laquelle nous vivons. Je joue une ado qui, en apparence, est la petite fille parfaite. Mais elle ne l’est pas autant qu’on le pense. Ça m’a permis d’aller complèteme­nt ailleurs dans mon jeu.

Où en es-tu dans tes études en ce moment?

Je suis en cinquième secondaire, je termine normalemen­t en juin. Mais rien n’est habituel et quand je regarde mes études secondaire­s, je constate que j’ai souvent été absente en raison des tournages. Mais ça s’est bien passé. Je suis habituée à devoir rattraper mes études, puisque j’ai commencé à tourner à cinq ans et que j’ai eu du rattrapage à faire presque tout le temps. Ça fait partie de ma vie. Heureuseme­nt, j’ai eu une bonne école qui a été super compréhens­ive et conciliant­e. Malgré le métier de comédienne, l’école a toujours été une priorité et je compte bien poursuivre mes études. Terminer mon secondaire, c’est une belle réussite et une grande étape pour moi. Je suis fière de moi.

Tu as débuté si jeune dans ce métier. Qu’est-ce qui t’a amenée là?

J’ai toujours voulu faire ça. Quand

j’étais petite et que je voyais des photos d’enfants dans les vitrines des centres commerciau­x, je disais à mes parents que je voulais être là, moi aussi. Je voulais poser, je voulais entrer dans la télévision et jouer. Je n’étais jamais assise quand j’écoutais un film, je me levais pour jouer les personnage­s. J’ai vraiment dû convaincre mes parents parce que c’était un milieu inconnu pour eux, mais j’ai tellement insisté qu’un jour, ils ont flanché.

Comptes-tu te bâtir un plan B, apprendre un autre métier à travers tes études?

Aussi fou que cela puisse paraître, je n’ai jamais eu envie d’avoir un plan B. On dirait que je ne me vois vraiment pas faire autre chose. Pour moi, c’est clair que je veux continuer à jouer. Je compte me diriger au cégep en Communicat­ion et médias. Je veux comprendre la réalisatio­n. Ce n’est pas un plan B pour moi, mais plus une façon de me perfection­ner. Pouvoir créer mes propres projets serait un atout, et ce serait aussi la carrière idéale. Je ne me vois pas étudier en théâtre, car ça ne m’intéresse pas trop. Certains me disent que je n’ai pas le choix de passer par là pour continuer d’être actrice, mais je ne suis pas dans cette optique-là. Je ne ferme pas complèteme­nt la porte à une école de théâtre, mais je ne suis pas encore certaine que ce soit une avenue pour moi. D’autant plus que je tourne depuis que je suis enfant et que je n’ai pas envie d’arrêter pour aller dans une école de théâtre.

Tu es en couple avec Justin Morissette depuis plus d’un an et demi. Avez-vous des projets communs?

Non, pas pour le moment, mais c’est un créatif, lui aussi, alors on pourrait très bien faire un projet ensemble. On s’entend si bien tous les deux et tout va bien entre nous! En ce moment, j’ai un projet de court métrage en chantier, mais Justin n’en fait pas partie. Un jour, peut-être.

Jenny (saison 3), dès le vendredi 28 mai à 17 h, à Unis TV. La série est aussi offerte sur tv5unis.ca.

Les beaux malaises 2.0, offerte en rattrapage sur TVA+.

Le guide de la famille parfaite, en salle dès le 18 juin.

«Pouvoir créer mes propres projets serait un atout, et ce serait aussi la carrière idéale.»

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• PHOTOS: JULIEN FAUGÈRE • MAQUILLAGE-COIFFURE: NATHALIE DODON
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La comédienne, qui a eu le plaisir de reprendre le rôle de Florence dans
Les beaux malaises 2.0, espère pouvoir remettre ça dans le futur.
«Ça fait trois ans que je donne vie à Jenny. J’ai beaucoup appris grâce à cette jeune fille sur les plans tant personnel que profession­nel.» La comédienne, qui a eu le plaisir de reprendre le rôle de Florence dans Les beaux malaises 2.0, espère pouvoir remettre ça dans le futur.
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