Un tournage émotif
Dans Les vieux chums, le nouveau film de Claude Gagnon, Patrick Labbé interprète un personnage en fin de parcours. Ce tournage a replongé le comédien dans ses propres souvenirs.
Patrick, comment présenterais-tu Pierrot, ton personnage dans Les vieux chums?
Il est en fin de vie. Il est atteint d’un cancer généralisé et il lui reste deux mois à vivre. Il décide de retourner dans son patelin d’origine et de visiter ceux et celles qui lui sont chers. Le film repose beaucoup sur les épaules de Paul Doucet, qui interprète Jacques, celui qui accompagnera Pierrot jusqu’à la toute fin. Malgré le contexte, il y a beaucoup de lumière, d’amour, de fraternité et de résilience dans ce long métrage.
Le sujet du film t’a-t-il amené à réfléchir à propos de ta propre vie, toi qui es âgé de 50 ans?
Tellement! Au départ, je ne voulais pas me lancer dans ce projet. Mais Claude Gagnon, le réalisateur, et moi avons eu une conversation d’environ deux heures, en toute franchise. J’ai parlé de la mort, de deuil, de mon père, de ma mère, etc.
Tes parents sont-ils décédés?
Oui. J’ai vraiment eu un coup de coeur pour le réalisateur à ce moment-là. Par sa personnalité, il me rappelle mon père à plusieurs points de vue. J’ai eu le goût de le connaître davantage pour me souvenir un peu plus de mon père chaque jour.
En quoi la personnalité du réalisateur rappelle-t-elle celle de ton père?
Par sa détermination, sa force, sa volonté, et aussi par son souci de la nuance et du détail. Les vieux chums, c’est une partie des expériences
personnelles de Claude Gagnon. Le personnage de Paul, c’est luimême, et le mien est inspiré de l’un de ses chums.
Quels sont tes autres projets?
Je viens tout juste de compléter les tournages de Virage, une série télé de huit heures inspirée de la vie de Marianne St-Gelais. J’y incarne un entraîneur de l’équipe nationale de patinage de vitesse. Je travaille aussi à une série documentaire traitant de l’anxiété chez les adolescents.
Comment t’es-tu retrouvé à travailler sur cette série documentaire?
J’ai amorcé le travail avec une amie du secondaire qui est aujourd’hui médecin. C’est elle qui m’a contacté. Elle s’intéressait à mon camp de vacances et à mon approche avec les jeunes; elle voulait savoir comment je parviens à les outiller pour contrer leurs angoisses, entre autres, avec les cours de théâtre que j’offre.
Allons-nous te suivre avec des jeunes pendant cette série?
La série documentaire Démons intérieurs — c’est un titre provisoire — suit mon amie médecin et moi. Nous travaillons avec le réalisateur et producteur Yves Bisaillon. Ça m’occupera jusqu’à la fin de juin. Par la suite, je vais devoir m’entraîner, entre autres, à manier des armes, pour un projet télé qui débutera en septembre et qui m’occupera jusqu’en décembre. Mais je ne peux pas en parler davantage.
Tu es père de six enfants. Quel âge ont-ils?
Ils ont de 6 à 28 ans.
Comment vont-ils?
Très bien, mais la pandémie complique les choses. J’en ai un en quatrième secondaire, une autre en cinquième secondaire, et une autre au cégep. Pour eux, c’est compliqué l’alternance entre l’école en présentiel et l’école en virtuel à la maison. Lorsqu’ils sont à l’école, leurs amis ne sont pas nécessairement là la même journée qu’eux. Kélyanne, mon aînée, a son propre condo, et Émeric, qui a 27 ans, vit en Australie. Il fait du surf et il travaille sur les toitures.
Les vieux chums prend l’affiche le 21 mai.