7 Jours

France Beaudoin Une année de défis!

- PAR Patrick Delisle-Crevier

Le moins qu’on puisse dire, c’est que France Beaudoin et son équipe d’En direct de l’univers nous ont fait vivre de précieux moments et toute la gamme des émotions cette saison, et ce, malgré la pandémie. Entrevue avec celle qui trace le bilan de cette 12e saison.

France, que retiens-tu de cette plus récente saison d’En direct de l’univers?

Je retiens que c’est probableme­nt notre plus belle année, tout simplement parce qu’elle se sera déroulée sous le signe de la solidarité. Nous avons dû nous réinventer. Il a fallu lancer beaucoup d’idées et être créatifs pour que ça fonctionne. Et ç’a été une belle réussite. On est contents d’avoir pu faire 24 émissions durant l’année, en plus de celle du jour de l’An. C’est un bel accompliss­ement pour nous en ce temps de pandémie. Je lève vraiment mon chapeau à mon équipe, qui est exceptionn­elle! Tout le monde a travaillé dans le même sens, et on a vraiment eu une belle collaborat­ion des artistes et des agents. Le public a également été au rendez-vous, et ç’a été un moteur incroyable pour cette saison.

Qu’est-ce qui t’a marquée, sur le plan personnel?

C’est vraiment l’entraide, la volonté de trouver des solutions, de faire de la création dans des paramètres qui étaient bien différents de ce à quoi nous sommes habitués. Je retiens aussi la satisfacti­on, chaque fois que quelque chose fonctionna­it. Je pense aussi que, en raison de ce que tout le monde vivait, on avait tous une grande ouverture et de bonnes dispositio­ns, et tout ça se rendait directemen­t au public. C’était encore plus direct et dépouillé qu’à l’habitude.

Quel est le moment qui t’a le plus touchée cette saison?

L’émission spéciale du jour de l’An nous a apporté des moments très marquants. Je pense entre autres au

«J’ai pu faire des choses tellement variées que j’ai aussi pu éviter de me faire apposer une étiquette, et ça, c’est précieux.»

mari de Joyce Echaquan, qui nous a fait vivre un moment très touchant. L’hommage à Michel Louvain a aussi été très riche en émotions. Ç’a été pour nous un moment suspendu. L’émission de Rita Baga a également été un magnifique moment d’ouverture; nous avons plongé dans une belle folie. De même, j’ai adoré l’audace de l’équipe qui a accepté de jouer sans filet pour l’émission d’Isabelle Racicot. Et comment oublier les 95 ans de Janette Bertrand? Aussi, mention spéciale à notre chef, Jean-Benoit Lasanté, qui a fait le medley le plus long de notre histoire lors du passage de Patrice Bélanger. En bref, ç’a été une année magnifique marquée par une grande diversité.

Vous avez donc accompli de nombreux petits miracles pour réussir à faire cette émission chaque semaine...

Oui. Sérieuseme­nt, chaque départemen­t a trouvé des trucs pour s’adapter; je pense autant aux équipes de mise en scène et de réalisatio­n qu’aux caméramans. Chaque plan de caméra était étudié pour ne pas laisser trop paraître la grande distance entre les gens. On a aussi multiplié les plexiglas, même si ça ne paraît pas tant. On s’est donné comme ligne directrice d’en cacher beaucoup, mais tout en en gardant un peu, parce que l’idée n’était pas de laisser croire que nous étions revenus à la normale. C’est un studio qui est très petit, et il a fallu s’adapter et transforme­r un peu. Il y a eu beaucoup moins de monde, de danseurs et de chorales, même s’il fallait sentir la même chaleur sur le plateau.

Parle-moi un peu de l’émission en hommage à Michel Louvain. Votre saison était terminée et vous êtes revenus pour lui?

C’était impossible de rester chez nous toute la gang et de ne pas rendre hommage à Michel, qui a été si généreux avec nous depuis 12 ans. Il a été tellement présent, et on sentait vraiment que les gens avaient un élan du coeur pour lui. Il fallait l’honorer, parce que c’était un monument. Dès que nous avons appris son décès, le mercredi soir, nous avons envoyé un mot aux équipes techniques et à Radio-Canada pour savoir si nos décors étaient déjà démontés, parce que c’était censé se faire dans ces jours-là. La bonne nouvelle, c’est que notre grand plateau était encore monté. Il a fallu tout rebrancher et reposition­ner, mais nous devions le faire pour Michel. Le jeudi matin, on a donné le go et on a créé l’émission.

Tu as terminé ta 12e saison d’En direct de l’univers. Qu’est-ce qui t’amène à renouveler ce rendez-vous?

Pour moi, c’est le fun de faire ça et c’est un plaisir que je ressens encore. Cette dernière année, qui a été la plus agréable malgré les conditions, me confirme que j’ai encore envie de le faire. On a une belle erre d’aller; on a terminé et on n’était pas à bout. Il y a quelque chose de fort et d’unique dans cette équipe-là, donc c’est toujours un plaisir de se retrouver. On a encore cette envie d’être ensemble et on n’est pas au bout de nos ressources. On a passé un cap vers la septième saison. On se demandait si on était rendus au bout de ce projet. Mais on a eu un second souffle, les possibilit­és se sont ouvertes et le spectacle a comme explosé.

Est-ce qu’il vous reste encore des univers d’artistes à faire?

On s’est posé la question, et ce qui est merveilleu­x, c’est qu’il y a toujours de nouveaux artistes qui arrivent, avec de nouveaux univers. On s’est aussi donné la permission de faire un deuxième univers avec un même artiste parfois. Pas souvent, mais c’est arrivé. Treize ans plus tard, il y a des gens qui ont changé de blonde ou de chum, les enfants ont grandi, ils ont de nouveaux collègues, ils n’écoutent plus la même musique... Donc c’est comme un nouvel univers, mais avec un même artiste. Nous avons une belle et longue liste d’artistes qui ne sont jamais venus à l’émission, et d’autres qui sont venus il y a fort longtemps.

Lors du dernier Gala ARTIS, tu as récolté tes 17e et 18e nomination­s. Qu’est-ce que cela représente pour toi?

Je suis très touchée. Ça fait plaisir de recevoir cette dose d’amour du public. Ces nomination­s, je les prends avant tout pour mon équipe, et non pour moi seule, parce qu’En direct de l’univers, c’est avant tout un succès d’équipe.

Qu’aimerais-tu faire que tu n’as pas encore fait?

Je ne suis pas celle qui planifie et je ne rêve pas de faire telle ou telle chose. J’y vais à l’instinct et j’accepte les beaux succès et les échecs aussi. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de pouvoir essayer plein de trucs. Je suis choyée. J’ai pu faire des choses tellement variées que j’ai aussi pu éviter de me faire apposer une étiquette, et ça, c’est précieux. J’ai plein d’idées de documentai­res et j’aimerais explorer ça éventuelle­ment.

Que comptes-tu faire de cette période de vacances?

La productric­e que je suis a encore beaucoup de pain sur la planche, et on dirait que c’est de plus en plus difficile pour moi de décrocher. Je suis toujours à l’affût, parce que chaque livre et chaque sujet d’actualité peut devenir un beau documentai­re. Pour moi, créer du contenu, ce n’est pas du travail, c’est dans ma nature. Mais je réussis à mettre ce réflexe de côté pour passer du temps avec mes enfants. J’aime ne rien faire avec eux et décrocher. Je compte bien le faire cet été. Mais là, je ne suis pas en vacances, car je suis en production pour la prochaine saison d’En direct de l’univers. Nous tournons aussi Pour emporter et il y a le bal Mammouth qui est en préparatio­n. Mais je vais m’arrêter en même temps que les vacances d’été de mes deux ados et je vais vraiment décrocher.

Pour emporter, samedi 20 h, à Radio-Canada. En direct de l’univers, de retour à l’automne à Radio-Canada. Le bal Mammouth, le 18 juin, à Télé-Québec.

«Le public a été au rendez-vous et ç’a été un moteur incroyable pour cette saison d’En direct de l’univers .»

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