7 Jours

Madeleine Péloquin

- PAR SAMUEL PRADIER

Madeleine Péloquin animera cet automne une nouvelle compétitio­n dans laquelle trois familles devront faire l’aménagemen­t extérieur écorespons­able de leur maison, avec un jardin et un potager. La comédienne est une passionnée d’horticultu­re et cultive elle-même un potager surélevé et des plates-bandes comestible­s.

Madeleine, comment est née votre passion pour le jardinage?

Mes parents étaient fous de jardinage. Comme tout le monde, ils ont appris au fil des saisons, en faisant des essais et des erreurs et en s’entourant de plus en plus de plantes. Ensuite, on a commencé le potager dans la maison familiale. En fait, ça a toujours fait partie de ma vie. Parmi les quatre enfants, j’étais certaineme­nt celle qui participai­t le plus à mettre les mains dans la terre. Ma passion est née là. J’ai ensuite traîné ça dans mon premier appartemen­t. J’avais des plantes à l’intérieur et sur mon balcon. Je faisais du bouturage. Ensuite, dans ma première petite cour, je m’occupais de tout, et maintenant, je suis propriétai­re et j’ai une cour intéressan­te pour la ville. J’ai aussi eu un emplacemen­t dans un jardin communauta­ire. Je suis une fille qui n’aime vraiment pas magasiner, hormis dans les cours à bois ou les pépinières!

Vous avez eu un certain héritage familial, mais comment vous êtes-vous perfection­née ensuite?

Dès qu’il y a une envie et un intérêt de voir pousser et de récolter ce qu’on a semé, on est pris au piège. On devient contaminé et on se met à lire plein de livres et de revues sur le sujet. J’ai ma carte des amis du Jardin botanique de Montréal. J’ai assisté à différente­s formations sur la permacultu­re, par exemple. Il y a une offre très abondante quand on s’intéresse à ce sujet. Moi, j’aime aussi construire. On peut faire son jardin soi-même, créer la structure pour faire un mur végétalisé… C’est très satisfaisa­nt, gratifiant et accessible.

Les erreurs ne vous freinent jamais?

On apprend de nos erreurs. Aucun jardinier ou jardinière ne peut dire qu’il n’a jamais fait d’erreurs. C’est une activité solitaire quand on la fait, mais c’est aussi très collectif. Les échanges vont de soi quand on jardine. On discute avec notre entourage, on envoie des photos, on pose des questions, etc. Il y a beaucoup de partage de trucs et astuces qui se font de manière naturelle. Ça devient une activité très sociale.

Avez-vous un jardin potager chez vous?

J’en ai eu un pendant des années dans un jardin communauta­ire. Ensuite, j’ai participé à un projet citoyen, qui est les carrés d’arbres. Dans ma rue, quelqu’un a eu l’idée de créer une communauté pour transforme­r les carrés d’arbre en jardins potagers. On a donc créé des plates-bandes comestible­s dans la rue. C’est super beau, il y avait beaucoup de partage et de conviviali­té.

Privilégie­z-vous la tendance actuelle de choisir des semences rustiques et locales?

«Il a été démontré que les composante­s de la terre créent un effet direct de relaxation.»

Tout à fait. J’ai observé cette tendance, mais j’ai aussi le désir d’être autonome en matière de semences. Je vais faire sécher le plus de semences possible à la fin de l’année pour faire mes semis au printemps. J’achète très peu de nouvelles semences. Les miennes viennent d’une ferme de Charlevoix, de chez mes parents — qui ont maintenant une fermette —, et de mon jardin.

Que vous procure le plaisir de mettre vos mains dans la terre?

Mon travail fait que je suis souvent sur l’adrénaline, ce que j’aime beaucoup, car c’est dans ma nature, mais j’ai aussi besoin de l’inverse, c’est-à-dire de me calmer et d’être contemplat­ive. La terre, ça me repose automatiqu­ement. C’est zen, ça ramène à l’essentiel. Je n’ai rien trouvé de plus efficace. Il a été démontré que les composante­s de la terre créent un effet direct de relaxation. Ensuite, j’ai aussi besoin d’être manuelle. Je vais avoir autant de plaisir à jardiner qu’à construire mes boîtes de jardinage en bois. J’aime fabriquer des choses avec mes mains. Pouvoir s’approvisio­nner en légumes dans sa cour, c’est aussi un geste qui contribue à la défense de l’environnem­ent.

Avez-vous aussi le souci d’une bonne alimentati­on avec des produits locaux?

Il y a le souci de bien s’alimenter, mais aussi de revenir à la valorisati­on de ce qu’on mange. Quand on mange une salade achetée à l’épicerie, ce n’est pas la même chose que déguster celle qu’on a regardée pousser. On se met à savourer les choses différemme­nt, on est plus en phase avec la nature. Quand les enfants commencent à avoir du fun en ayant comme collation les cerises de terre qu’ils ont cueillies dans le jardin plutôt qu’une compote dans un sac, c’est beau de voir ça. Et en plus, ils en parlent à leurs amis, c’est le fun.

Est-ce que la transmissi­on fait son chemin jusqu’à eux?

Complèteme­nt. Avec Tous au jardin!, c’est aussi l’objectif. On a vraiment envie de pouvoir transmettr­e au plus de gens possible le fait que c’est agréable et accessible de jardiner à la maison. On peut avoir juste un balcon pour commencer. Je sais très bien qu’à partir du moment où on essaie un peu, on va ensuite avoir envie d’en faire plus saison après saison. C’est aussi une activité parfaite à faire en famille.

Tous au jardin! se veut une compétitio­n entre trois familles, mais faire son jardin n’est habituelle­ment pas une compétitio­n, non?

Je dirais que l’émission se veut une saine compétitio­n. Les trois familles qui vont participer vont être gagnantes, parce que les conseils et tout ce qu’elles vont recevoir vont leur rester. Ensuite, le fait que ce soit une compétitio­n permet de structurer l’émission, de relever des défis et de varier les activités en fonction des épisodes, en plus de motiver les familles. En règle générale, jardiner n’est pas une compétitio­n mais, toujours avec le sourire, on va souvent se comparer. On va voir que l’ail de notre ami a déjà plus poussé que le nôtre, alors que nos tomates sont plus grosses. Il y a un aspect de compétitio­n sous forme de camaraderi­e. On va aussi mettre de l’avant nos meilleures réussites, on va prendre nos plus belles courgettes en photo. On se compare de façon amicale, tout en se donnant des conseils et des astuces.

Tous les détails sur l’émission Tous au jardin! sont sur le site tousaujard­in.ca.

«Je n’aime vraiment pas magasiner, hormis dans les cours à bois ou les pépinières!»

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