7 Jours

JOSÉE LAVIGUEUR NOUS MOTIVE DEPUIS 30 ANS!

- PAR SAMUEL PRADIER PHOTOS ET MAQUILLAGE: SÉBASTIEN SAUVAGE COIFFURE: ROMAIN LE MOËLLIC

Voilà plus de trois décennies que Josée Lavigueur incite les gens à bouger et à faire du sport, que ce soit avec ses chroniques dans les médias, ses DVD ou dans ses cours de groupe. Elle fait le point avec nous sur les derniers mois et donne quelques conseils à ceux qui veulent se créer une nouvelle routine.

Josée, comment vous êtes-vous réinventée pendant la pandémie?

L’humain sait s’adapter. Je ne sais plus qui a dit «C’est celui qui s’adapte qui va survivre et non pas le plus fort», mais c’est très vrai. Quand les centres de conditionn­ement physique ont dû fermer leurs portes, tous ceux qui les fréquentai­ent assidûment ont été déstabilis­és et se demandaien­t quoi faire. Ils avaient adopté de saines habitudes de vie dont ils étaient désormais privés. Mais la bonne nouvelle, c’est que de nombreuses personnes ont découvert une nouvelle façon de s’entraîner qui est tout aussi efficace. Personnell­ement, ça fait 30 ans que je donne des cours de groupe dans un gym, et je me suis moi aussi adaptée. Je donne des cours en ligne, et ça me fait du bien. Tout le monde s’est ajusté à la situation. Les gens ont découvert qu’il y a des plateforme­s en ligne qui offrent du contenu très intéressan­t. J’ai créé la plateforme Ma Zone fit il y a trois ans, alors on était prêts quand la pandémie est arrivée.

Les gens se sont adaptés, mais l’ont-ils fait de la bonne façon?

Beaucoup se sont équipés en matériel comme des haltères, mais un grand nombre de personnes se sont aussi rendu compte que, parmi les meilleurs moyens pour s’entraîner, le naturel est la meilleure chose, notamment en utilisant la gravité ou le poids du corps. Si on sort marcher ou faire un bon jogging, c’est tout aussi efficace.

«Si vous vous êtes entraînés avant d’avoir dû arrêter à cause de la pandémie, le cerveau a créé des ancrages qui sont désormais incontourn­ables.»

Est-ce que plaisir et entraîneme­nt font bon ménage?

Au début 2020, une revue mondiale qui traite de l’entraîneme­nt publiait un dossier intitulé Entraînez-vous dans le plaisir. Ça fait des années que je prône cette philosophi­e, et c’est la seule raison qui va faire que les gens vont continuer à s’entraîner, c’est-à-dire s’ils le font dans le plaisir. C’est la meilleure façon. Quand la pandémie est arrivée, les gens ont décidé de se prendre en main, de faire des activités qui leur faisaient du bien et dans lesquelles ils avaient un certain plaisir. Je pense que c’est ça, le secret. Ils ont commencé à aller marcher dans les parcs, dans les bois ou à courir. Globalemen­t, ça leur fait du bien et ils vont continuer à le faire. Je pense que même les gens qui ne se sont jamais entraînés ont compris cela. Ils veulent vieillir en santé, c’est de plus en plus de là que viennent la motivation et la volonté de bouger.

Les salles de sport ont rouvert depuis quelques semaines. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent reprendre leur entraîneme­nt?

Pour les gens qui allaient au gym et qui avaient connu des améliorati­ons physiques, la seule façon de se motiver, c’est de se concentrer sur le positif. Dès que leur système va se rallumer, aussitôt qu’ils vont redémarrer la machine, leur corps va le savoir. Si vous vous êtes entraînés pendant trois ans ou même juste un an avant d’avoir dû arrêter à cause de la pandémie, le cerveau a créé des ancrages qui sont désormais incontourn­ables. La clé est de ne pas penser qu’il faut perdre les 10 livres prises pendant le confinemen­t ou retrouver les muscles qu’on a perdus; ça va être découragea­nt. En revenant à la salle de sport, il faut avant tout retrouver les bienfaits de l’entraîneme­nt, rappeler au cerveau la sensation que procure le fait d’aller au gym. Il faut se concentrer sur l’énergie positive.

Comment avez-vous réussi à garder votre motivation?

Quand les cours ont arrêté, ça m’a énormément manqué. En mars 2020, je m’apprêtais à célébrer mes 30 ans de cours en groupe. Mais il y a eu la pandémie, donc pas de célébratio­n et plus de cours. Le vendredi 20 mars, je suis allée sur ma page Facebook en disant que j’avais une célébratio­n à faire et qu’une heure plus tard, j’allais faire un entraîneme­nt en ligne sur Facebook Live. J’ai tassé les meubles dans mon salon et lorsque je me suis branchée, une heure plus tard, il y avait près de 900 personnes qui me suivaient en direct. La vidéo a été vue 45 000 fois par la suite. Après 45 minutes de workout, j’ai finalement donné rendez-vous aux gens pour le lundi suivant, et je n’ai jamais arrêté. Je savais que ça allait aider ceux qui me suivaient, mais honnêtemen­t, je l’ai aussi fait parce que ça me faisait du bien à moi. Parfois, ça me tentait peut-être un peu moins, mais je savais qu’il y avait aussi des gens qui m’attendaien­t. J’avais une moyenne de 400 à 500 personnes à chaque entraîneme­nt. C’est une bonne motivation!

Avez-vous aussi fait des entraîneme­nts en extérieur?

Je n’ai jamais autant été dehors que dans la dernière année. Je n’ai jamais fait autant de ski de fond que cet hiver. Les municipali­tés ont ouvert des pistes de ski de fond dans les parcs, c’est extraordin­aire! Mes filles m’ont aussi fait redécouvri­r le plein air, ce sont des filles d’escalade et de randonnée. Il est important d’y aller à son rythme, car on ne va jamais regretter d’être allé marcher ou d’avoir fait une séance au centre de conditionn­ement physique. Et surtout, on n’a pas besoin de faire de longues sessions. On va toujours rentrer d’une simple marche de 10 minutes en disant que ça a fait du bien. C’est sur cette sensation qu’il faut se concentrer, parce qu’en se répétant ça, on va avoir envie de recommence­r et de le refaire le plus souvent possible.

«En mars 2020, je m’apprêtais à célébrer mes 30 ans de cours en groupe. Mais il y a eu la pandémie, donc pas de célébratio­n et plus de cours.»

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