7 Jours

Annie-Soleil Proteau

- PAR SAMUEL PRADIER

Toujours souriante et enjouée, Annie-Soleil Proteau est un véritable rayon de soleil. Qu’elle fasse une chronique culturelle à la télé ou à la radio, elle propose toujours un contenu intéressan­t, amusant et instructif. Même si elle est actuelleme­nt très occupée, elle a pris quelques minutes pour nous parler d’elle. 1 J’AI TOUJOURS VOULU ÊTRE ANIMATRICE

Mon père était chauffeur d’autobus pour la ville de Montréal et, quand j’étais petite, c’est la STM qui amenait les gens qui allaient assister aux émissions de télé. J’avais trois ans, et mon père m’amenait assister à des enregistre­ments. Je voyais les animateurs qui posaient leurs questions avec leurs micros et j’étais fascinée. J’ai encore plein de photos de cette époque où je m’habillais comme mes vedettes préférées pour faire des spectacles. Les gens qui habitaient au-dessus de chez moi me donnaient un dollar pour assister à mes spectacles. Enfant, je voulais beaucoup plaire à mon père. Il a toujours eu beaucoup d’opinions, mais la chose qui l’impression­nait, c’était le show-business. Je pense que c’est un peu la raison pour laquelle je voulais faire ça, pour pouvoir l’impression­ner.

2 ADOLESCENT­E, J’ÉTAIS TRÈS REBELLE

J’étais particuliè­rement difficile durant cette période de ma vie. J’aimais faire le party, je sortais beaucoup. J’ai commencé très jeune à aller dans les bars et dans les clubs. J’aimais la musique, j’aimais danser et j’aimais être entourée de plein de monde. J’ai passé des nuits entières sans rentrer à la maison. J’ai aussi fait beaucoup d’expériment­ations, et je ne fréquentai­s pas que des enfants de choeur. Mais je n’ai aucun regret. J’ai toujours eu un immense besoin d’adrénaline en toute chose, j’ai toujours aimé me mettre en danger et sentir que j’étais vivante. J’avais besoin de me prouver que je m’appartenai­s; c’était un besoin d’émancipati­on et de liberté. Mes parents étaient inquiets, mais je n’ai jamais perdu de vue mon rêve d’être animatrice.

3 VÉGÉTARIEN­NE, J’AI TRAVAILLÉ DANS UN PFK

Ma première vraie job était à la concession de PFK au Stade olympique, qui était seulement ouverte lorsqu’il y avait des événements au stade, c’est-à-dire pas très souvent. J’étais déjà végétarien­ne à cette époque, et comme on était ouverts uniquement pour des événements ponctuels, les employés rapportaie­nt chez eux tout ce qui restait à la fin de la journée, que ce soit des cuisses de poulet, des frites, des sauces... Je ne rapportais rien chez moi, hormis une odeur de friture. Même en lavant mon linge et mes cheveux, ça sentait encore et toujours la friture. Mais l’emploi qui m’a le plus appris, c’est mon stage à la radio. C’est à ce moment-là que j’ai compris la valeur du travail et de l’argent.

«J’ai toujours aimé me mettre en danger et sentir que j’étais vivante.»

4 PASCAL ET MOI, ON SE NOURRIT BEAUCOUP

J’ai toujours aimé les gars très intelligen­ts, c’est ce qui m’attire le plus. Pascal (Bérubé) est quelqu’un d’extrêmemen­t brillant. Il croit en ses opinions, il est très cultivé, il suit tout ce qui se passe dans mon domaine. Je viens d’une famille très politisée et j’ai toujours suivi ce qui se passe dans son domaine à lui. Notre type de relation me convient parfaiteme­nt, et on se voit beaucoup plus que ce que la distance peut laisser présager. On est constammen­t en contact, il n’y a pas une journée qui passe sans qu’on se parle. La distance physique n’est pas du tout un problème, c’est même bien parce que, tous les deux, on est extrêmemen­t occupés par notre travail. Ne pas être ensemble au quotidien nous permet de nous investir encore plus dans nos passions.

5 J’AI FAIT DES APPELS ANONYMES À UNE VEDETTE DE LA TÉLÉ

Je devais avoir 10-12 ans, mais je suis encore gênée d’en parler.

À ce moment-là, je capotais sur le comédien Hugo St-Cyr, qui jouait dans Watatatow. Un jour, quelqu’un m’a donné son numéro de téléphone. Je l’appelais et, quand il décrochait, je ne savais tellement pas quoi dire que je raccrochai­s. Parfois, j’appelais seulement pour entendre sa voix sur son répondeur. Je l’ai certaineme­nt appelé des centaines de fois. Deux ans avant son décès, j’ai rencontré Hugo et je le lui ai raconté, mais, heureuseme­nt, il ne s’en souvenait pas. J’étais quand même très mal à l’aise. Je ne pouvais pas ne pas lui dire, mais j’étais envahie par un sentiment de honte. Ce qui est drôle, c’est que je suis encore en contact avec sa mère; elle avait trouvé mon histoire avec son fils très charmante.

6 JE NE VOULAIS PLUS REVENIR D’ESPAGNE

J’ai eu la chance de voyager, et il y a plusieurs endroits d’où je ne voulais pas revenir. C’était le cas, par exemple, de l’Espagne. J’ai fait le tour du pays en sac à dos, en dormant dans des hôtels poches parce que je ne voulais pas passer du temps dans ma chambre, mais découvrir les villes. Arrivée à Barcelone, j’ai failli ne pas revenir tellement j’ai tripé. Il y a un style de vie qui me correspond complèteme­nt, je me sentais catalane. J’ai vécu la même chose en Italie. Je mangeais des pâtes et de la crème glacée tous les jours de ma vie, j’étais au paradis! À Bali, il y a l’île de Gili Trawangan, où j’ai ressenti le même feeling; c’était un nouveau monde pour moi. C’est une petite île qui est uniquement accessible par bateau, et où il n’y a pas voiture. En résumé, je suis de nature tropicale. Une plage, de l’eau et de la crème glacée, c’est le bonheur!

7 JE CROIS À LA BONNE SAINTE-ANNE

Depuis que mes grands-parents sont décédés, je m’adresse beaucoup à eux. Quand il y a quelque chose d’important qui va arriver pour moi, et que je sais difficile à atteindre ou à réaliser, je parle à mes grands-parents. Je les sens présents, et ça marche. Ma grand-mère allait régulièrem­ent à l’église et à la messe, mais elle croyait surtout à la bonne SainteAnne, et j’ai gardé ça d’elle. À Yamachiche, le village où ma grand-mère est née et où on a le chalet familial, il y a une statue de la bonne Sainte-Anne. Les gens lui sont très dévoués. Je dois dire que, quand j’ai une demande extrême, comme un problème de santé dans la famille, je vais voir la bonne Sainte-Anne en pensant à ma grand-mère.

Son documentai­re La dernière maison est disponible sur TVA+. Salut Bonjour et Salut Bonjour week-end, tous les jours dès 6 h, à TVA. Elle prépare également une nouvelle émission, La maison où j’ai grandi, qui sera disponible cet automne, sur Tou.tv.

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Très jeune, elle faisait des spectacles dans sa ruelle, et faisait payer les voisins pour y assister.
Adolescent­e, Annie-Soleil aimait faire la fête.
Au volant du bus de son père, qui travaillai­t pour la STM, en route pour l’enregistre­ment d’une émission de télé. Très jeune, elle faisait des spectacles dans sa ruelle, et faisait payer les voisins pour y assister. Adolescent­e, Annie-Soleil aimait faire la fête.
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Avec son amoureux, le député Pascal Bérubé.
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Avec ses grandspare­nts adorés, avec lesquels elle a passé beaucoup de temps dans sa jeunesse.
Dans sa jeunesse, Annie-Soleil partageait son temps entre ses parents et ses grands-parents.
En 2017, Sam et Myriane ont visité les splendeurs du Pérou. Avec ses grandspare­nts adorés, avec lesquels elle a passé beaucoup de temps dans sa jeunesse. Dans sa jeunesse, Annie-Soleil partageait son temps entre ses parents et ses grands-parents.

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