7 Jours

Geneviève Boivin-Roussy

- PAR Daniel Daignault

Geneviève Boivin-Roussy s’est fait connaître du grand public par ses rôles à la télé, notamment celui de Gloria dans la populaire série O’. Parallèlem­ent à son métier de comédienne, elle est artiste peintre et aussi une entreprene­ure passionnée qui s’est lancée corps et âme dans un magnifique projet visant à mettre en lumière des créateurs qui oeuvrent dans différente­s discipline­s artistique­s.

«Je pense qu’on pourrait se permettre de s’élever un petit peu et de rêver ensemble au futur à travers l’art.»

Geneviève, racontenou­s comment cet emballant projet a pris naissance!

Ça fait 10 ans que je pense à ce projetlà, que je partage mon temps entre Montréal — pour mon travail de comédienne — et la campagne de Saint-Adrien — pour ma famille et mon atelier de peinture. Je rêvais de faire tomber les cloisons entre les artistes des villes et ceux des régions, pour encourager la synergie entre les créateurs de différents médiums artistique­s. Je crois profondéme­nt que rendre l’art accessible, c’est permettre à tous de s’y exposer et de comprendre nos artistes. Et ça commence dans nos régions. En ce moment, on comprend beaucoup notre société à travers les médias sociaux. Je pense qu’on pourrait se permettre de s’élever un petit peu et de rêver ensemble au futur à travers l’art.

Tu as donc mis sur pied un centre multidisci­plinaire?

Oui, la Galerie G de BR, ou La Maison d’Art, qui est située à Danville. C’est plus qu’une galerie d’art, parce qu’on y retrouve une pluridisci­plinarité des arts, comme la sculpture, la photograph­ie, la peinture... Il y a aussi une résidence pour artistes et la boutique Germaine, où on trouve des produits d’artisans locaux et d’un peu partout à travers le Québec. On va même offrir des cours pour initier les gens à l’art ou pour les aider à perfection­ner leur art.

Est-ce que ça t’a demandé beaucoup de travail de mettre tout ça en place?

Oui. J’ai acheté la bâtisse le 4 décembre dernier. C’est une maison de 4000 pi2 sur quatre étages. J’ai refait l’intérieur, parce qu’initialeme­nt c’était une sellerie pour les chevaux, datant de 1893. On voyage à travers les époques dans cette maison: il y a encore du papier peint qui date de 1920! Au rez-de-chaussée, on a créé la boutique et un espace café; on a amené du café de troisième vague de Montréal à Danville, parce que ça me manquait. Tous les trésors que j’ai découverts à Montréal et dans les régions, j’ai décidé de les amener à Danville pour les faire découvrir.

On parle de plus en plus d’acheter local et d’encourager nos artistes. On peut donc dire que ce projet tombe à point!

Je pense que c’est le moment idéal, puisqu’on ne peut pas voyager. C’est le temps de découvrir notre Québec, les beaux organismes, les beaux lieux culturels... Avec une amie artiste qui habite Baie-SaintPaul, on aimerait créer la route des couleurs, comme la route des vins. Cette route-là va relier plusieurs ateliers d’artistes et organismes, de Danville à Baie-Saint-Paul. À notre façon, on veut offrir aux gens des trajets culturels. On commence à élaborer le projet cet été, et je pense qu’on va avoir une belle carte imprimée l’année prochaine!

Est-ce que l’artiste en toi a pris le

«Chez moi, il n’y a pas de place pour la compétitio­n. Le monde est diversifié et c’est tant mieux.»

dessus sur la comédienne, même si on te voit dans District 31?

Non. Il va toujours y avoir un équilibre en moi. Comme comédienne, on a des grandes périodes d’attente, et moi j’aime créer, alors j’en profite durant ces pauses. Je crois que j’ai beaucoup d’univers à partager, et j’aimerais participer aux univers d’autres personnes. Le fait d’être proche des créateurs me permet d’être une meilleure artiste et, en même temps, de devenir une meilleure comédienne. Cet atelier va me permettre de me plonger dans l’univers des autres plus facilement.

As-tu beaucoup de tournages en vue?

Mon personnage revient dans District 31... mais on ne sait jamais avec Luc Dionne! On ne sait pas où la conclusion de la dernière saison va nous mener, mais j’ai l’impression qu’on va revoir la Kim Lalande justicière. Par ailleurs, on va pouvoir me voir dans le prochain film de Ken Scott, Au revoir le bonheur, qui a été tourné aux Îles-de-la-Madeleine. J’ai aussi joué dans la deuxième saison de La faille cet hiver, et dans la série Patrick Senécal présente.

Tu as donc été très occupée depuis la fin de 2020...

Oui, et ce sont tellement de beaux projets variés! J’ai été très chanceuse, parce que tous ces rôles sont différents et m’ont amenée à exploiter plusieurs facettes de ma palette de comédienne. Je suis contente, j’ai surtout eu des rôles de compositio­n au cours de la dernière année.

Tu as incarné Gloria dans O’ durant huit ans. Les gens te parlent-ils encore de ce personnage?

Oui. Avant, les gens m’interpella­ient en m’appelant Gloria. Maintenant, c’est plus: «Geneviève, je t’aimais tellement dans O’; c’était un beau personnage coloré!» C’est une belle chance que j’ai eue: je me suis fait connaître non seulement comme comédienne, mais aussi comme artiste en arts visuels.

Le côté artistique de Gloria était en fait en lien avec toi?

Oui. Lorsque j’avais fait l’audition, je leur avais dit: «Je fais de la peinture, si jamais vous voulez voir mon travail…» Finalement, ils avaient capoté sur ce que je faisais et m’avaient dit: «C’est génial, tu pourrais peindre pendant les tournages!» Ç’a été une grande chance pour moi. C’est aussi pour ça qu’avec la Galerie, je veux faire en sorte que d’autres artistes puissent faire voir leurs oeuvres. On a besoin de solidarité, on a besoin de se rallier. Chez moi, il n’y a pas de place pour la compétitio­n. Le monde est diversifié et c’est tant mieux.

Les tournages, la Galerie G de BR, ton rôle de maman... Tu arrives à tout faire?

Eh oui! Ma fille est une boule d’énergie merveilleu­se! Elle a sept ans et participe à nos projets. On vit à la campagne et c’est vraiment stimulant pour elle de partir à vélo, de faire des bricolages avec maman, d’aller dans le studio de musique avec papa... Mon chum, Pilou, a lui aussi de très beaux projets avec le BEAM ( le Bureau estrien de l’audiovisue­l et du multimédia). Il compose beaucoup de musiques de films et il a son propre studio. Il travaille sur la production cinématogr­aphique et sur l’univers musical, alors que moi je travaille plutôt sur les moments d’incubation dont l’artiste a besoin avant d’aller performer.

Comptez-vous travailler ensemble un jour?

On collabore déjà beaucoup. On a aussi l’idée de créer des balados, du contenu, des documentai­res. J’adore la musique et j’ai des bonnes idées par rapport à ça. Pas nécessaire­ment pour chanter, mais pour créer des univers sonores. J’adore les balados et, puisque je fais beaucoup de route, j’en écoute énormément.

Les gens qui vont aller à la Galerie cet été ont-ils des chances de te croiser?

Bien oui, je suis là! On prépare toutes sortes d’événements. D’ailleurs, pour les deux prochains mois, je vais apporter toutes mes oeuvres à la Galerie. Je vais m’installer dans notre belle petite cour, et je vais faire mes nouveaux tableaux à cet endroit.

Pour en savoir plus sur la Galerie G de BR: galeriegde­br.com. La deuxième saison de La faille sera offerte dès le 7 octobre sur Club illico. Les nouveaux épisodes de Patrick Senécal présente... seront disponible­s sur cette même plateforme dès le 28 octobre. District 31 sera de retour le lundi 13 septembre à 19 h, à Radio-Canada.

«Mon chum et moi, on collabore déjà beaucoup, et on a aussi l’idée de créer des balados, du contenu, des documentai­res...»

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Ici avec l’artiste peintre Emma-Lou Gladu-Rajotte et la designer Hélène Gallant-Roberge.

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