7 Jours

«C’est peut-être mon dernier roman»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

La prolifique autrice a vendu plus d’un million de livres durant sa carrière, dont le populaire Les filles de Caleb, oeuvre qui a littéralem­ent changé sa vie. Le 1er septembre, elle a lancé un tout nouveau roman, En voiture! All Aboard!, qui nous fait voyager en train à travers le Canada. Un voyage qu’elle a réellement effectué pour nourrir son récit. Elle nous parle de cette oeuvre.

Arlette, votre récit s’inspire d’un voyage en train que vous avez vraiment effectué. Comment est née cette idée de roman?

Je suis une fille qui aime les trains. Mon père travaillai­t au CN, et j’avais souvent la chance de le prendre. À 12 ans, j’étais pensionnai­re au Manitoba et je venais voir mes parents seule, en train, durant les fêtes et les vacances d’été. J’ai comme un amour des trains depuis, et j’ai décidé d’écrire ce livre pour me mettre de bonne humeur.

Vous décrivez dans votre roman des rencontres faites lors d’une traversée du Canada. Quelle y est la part entre fiction et réalité?

C’est 100 % fiction. Par exemple, l’un de mes personnage­s prend le train pour aller voir son frère mourant dans l’Ouest canadien. Ce bonhomme-là, je l’ai vraiment rencontré dans le train. Il s’agissait de son frère jumeau. Ce personnage a vraiment existé, mais ce n’est pas sa vie à lui. Dans ce récit, une certaine réalité vient nourrir la fiction. Mais il y a aussi une grande partie qui est complèteme­nt inventée. J’ai vraiment traversé le Canada en train, de Halifax à Vancouver. Les personnage­s sont inspirés de gens que j’ai connus, comme le couple qui vient des Maritimes et la vieille dame. Ce roman est aussi un merci à ce lieu que je connais, notre beau Canada. J’avais envie d’écrire sur notre beau pays.

Avez-vous un rituel d’écriture?

Non, je m’assois quand j’ai envie d’écrire. Il y a des journées où j’écris seulement une page ou une page et demie, mais le dossier est toujours ouvert dans mon ordinateur. Je peux prendre de quatre mois à un an et demi pour terminer un roman; je n’aime pas écrire sous pression. Je pense à Amélie Nothomb, qui écrit 15 heures par jour! Je serais incapable de faire ça. Je ne veux pas être esclave des mots et de mes histoires, au contraire, je veux avoir du plaisir à écrire et à raconter. Je n’ai jamais été une fille de routine et j’ai horreur de la discipline.

Vous écrivez depuis près de 50 ans. Que retenez-vous de votre carrière?

J’ai commencé à écrire à l’âge de 22 ans et j’ai été publiée sur le tard; je pense que j’avais 30 ans quand j’ai publié mon premier roman. Je travaillai­s alors chez Hydro-Québec et j’écrivais à temps perdu. Je suis fière d’avoir un lectorat qui croit en moi. Je sais que je ne vends pas autant d’exemplaire­s que j’en ai vendus des Filles de Caleb — ç’a été tellement fou! Mais ç’avait été agréable à écrire. Cette histoire est inspirée par la vie de ma grand-mère. Au départ, je voulais écrire sur les infirmière­s.

Avez-vous été surprise par le succès des Filles de Caleb?

Encore aujourd’hui, plus de 30 ans après, je ne comprends rien à tout ça. J’ai l’impression d’avoir atteint une fibre qui touchait tout le monde. Le premier livre est sorti en avril 1986 et j’ai eu à livrer un deuxième tome rapidement, car la demande était très forte. C’était une bien belle aventure.

À la fin de votre roman, vous dites que c’est peut-être votre chant du cygne. Le pensez-vous vraiment?

Oui, c’est peut-être mon dernier roman. J’ai une autre idée de roman en tête, mais pour l’instant je suis trop fatiguée pour explorer tout ça. Mais, en même temps, si En voiture! All Aboard! est mon dernier roman, c’est pour moi une belle façon de boucler la boucle. C’est un beau chant du cygne.

Le roman En voiture! All Aboard!, publié aux Éditions Libre Expression, est actuelleme­nt offert en librairie.

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