7 Jours

Jean-François Pronovost

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER • PHOTOS: PATRICK SÉGUIN • MAQUILLAGE-COIFFURE: ANABELLE DESCHAMPS

On avait pu le voir ici et là dans différents projets télévisuel­s, tels que La galère, O’ et l’émission jeunesse Tactik, mais c’est dans son rôle de Passe-Montagne dans la nouvelle mouture de Passe-Partout qu’on a vraiment pu découvrir Jean-François Pronovost. Entrevue avec le sympathiqu­e comédien.

LE COMÉDIEN MULTIPLIE LES PROJETS AU PETIT ÉCRAN

Jean-François, comment ça va? Je vais bien. En ce moment, je termine les tournages du deuxième bloc de la série Les moments parfaits et j’amorce ceux de la quatrième saison de Passe-Partout. C’est fou comme ça va vite: nous voilà déjà à la quatrième saison! Je me souviens du premier jour où, les filles et moi, on ne comprenait pas encore l’ampleur de ce qui nous arrivait.

Justement, passer quatre saisons dans les souliers et les noeuds papillon de Passe-Montagne, c’est comment?

C’est vraiment le fun. C’est certain que ça change complèteme­nt la vie, mais j’aime ça parce que c’est un personnage dans lequel je me sens bien. Je sais quoi faire dès que je mets le costume. Il y a quelque chose de magique: Passe-Montagne m’habite tout de suite. C’est automatiqu­e.

Est-ce qu’il y avait une certaine pression à l’idée d’endosser un personnage aussi mythique?

Je me souviens qu’il y avait un grand sentiment de devoir qui venait avec ça. C’était important pour moi de respecter le travail qu’avait fait Jacques L’Heureux, d’avoir une grande reconnaiss­ance envers lui parce que c’est lui qui avait créé le personnage et qui avait pavé la voie. J’ai donc voulu créer un pont entre son interpréta­tion du personnage et ce que j’allais faire de Passe-Montagne. L’ancien personnage, je le porte aussi en moi. Le plus drôle, c’est que des fois, quand je joue certaines scènes, ça m’aide de penser à comment Jacques l’aurait faite. Ça me donne de l’énergie, ça me permet de faire des choix artistique­s plus éclairés et d’y apporter ma touche personnell­e sans pour autant dénaturer le personnage.

As-tu rencontré Jacques L’Heureux?

Oui, mais dans un cadre totalement différent puisqu’on nous avait demandé de chanter ensemble la chanson Father & Son. Je me suis senti vraiment privilégié de pouvoir chanter ça avec lui. C’était intimidant, parce que j’arrivais de nulle part et je reprenais le personnage qu’il avait créé. Ç’a été une super rencontre. Il ne m’a rien imposé et il ne m’a pas donné de conseil non plus. Il m’a passé le flambeau et il a tenu à s’assurer que les choses se passaient bien pour moi.

Qu’est-ce qui t’a mené à dire oui à Passe-Montagne?

Comme plusieurs, je me suis demandé pourquoi on reprenait une émission d’une autre époque plutôt que de créer quelque chose de nouveau. Mais j’avais vraiment l’impression que j’allais être mêlé à ça. Après tout, j’avais des cheveux frisés et j’avais fait de la télé jeunesse. La première fois que mon agente m’a appelé pour me dire qu’elle voulait me proposer là-dessus, j’ai simplement répondu: «Ah oui, OK», sans être trop emballé. Puis dans la même semaine, dans le métro, un gars m’a regardé et il a crié: «Hé! c’est Passe-Montagne!» Je me suis dit que c’était un signe et que j’allais avoir le rôle. Mais c’est certain que j’ai eu le vertige et que j’ai ressenti une pression quand j’ai endossé le personnage. Puis j’ai vu une vidéo des trois comédiens de l’époque qui chantaient Bedon Bedondaine en frappant sur des bouteilles. J’ai trouvé qu’ils avaient l’air d’avoir du fun. Alors, je me suis lancé et j’ai retrouvé le plaisir que j’avais à écouter ça quand j’étais petit.

Enfant, tu écoutais religieuse­ment Passe-Partout?

Oui. J’ai même visité le plateau quand j’étais petit. J’avais rencontré Passe-Montagne, et ç’avait été un choc pour moi. Je me promenais et j’étais tombé face à face avec lui: je lui arrivais aux genoux et je trouvais son costume magnifique. J’étais intimidé et loin de me douter que j’allais enfiler ses vêtements un jour. Ce qui est magique, c’est le contact avec les jeunes. J’ai justement hâte à la tournée de spectacles de Passe-Partout pour pouvoir les rencontrer.

D’où est née cette envie de faire ce métier?

Quand j’étais petit, l’apport culturel était très important pour mes parents, donc je faisais beaucoup d’activités parascolai­res. Mais je ne faisais pas de théâtre. Chaque année, nous venions à Montréal voir des pièces à la Maison Théâtre. Et un jour, j’ai réalisé qu’on pouvait monter sur scène et jouer des personnage­s. Des émissions comme Vazimolo ou Bouledogue Bazar m’ont marqué; ma soeur et moi imitions les personnage­s. À 10 ans, j’ai commencé à faire du théâtre et, de fil en aiguille, j’ai continué. J’ai ensuite étudié en cinéma, j’ai fait de l’impro. J’ai finalement suivi le chemin traditionn­el.

On te verra cet automne dans Les moments parfaits. Que peux-tu dire sur cette série?

Je campe le personnage de Philippe Thomas, qui est le benjamin de la famille. C’est un gars intense qui a un bagage olympique, puisqu’il était un espoir canadien de ski acrobatiqu­e. Une ancienne idylle l’a complèteme­nt éteint. Il a perdu toute ambition, il est un peu mou et il est en couple avec une fille. Mais le retour de son ex va remettre le trouble dans sa vie.

Proviens-tu d’une famille artistique?

Non, pas tant, mais mon grandpère Hubert, qui est décédé durant la pandémie, a eu une belle influence

«C’est mon grand-père qui m’a initié au cinéma. Ce fut un coup difficile de le voir mourir de la covid...»

sur moi. Ç’a été une dure épreuve de le perdre, car nous étions très proches. Beaucoup de choses me viennent de lui. Je suis un peu geek en informatiq­ue et avec les jeux vidéos, tout comme lui. Quand j’étais petit, on pouvait passer des heures, lui et moi, à jouer à des jeux vidéos. C’est aussi lui qui m’a initié au cinéma. Il m’a amené voir les grands classiques. Donc, ce fut un coup difficile de le voir mourir de la covid. Surtout qu’il était en grande forme et qu’il avait plein de projets.

Parle-moi de ton amoureuse qui, elle aussi, est dans le métier...

Oui, elle se nomme Magali Saint-Vincent. Elle est comédienne, et je suis très fier d’elle, car elle vient tout juste d’être acceptée à l’École nationale de l’humour, en création humoristiq­ue. C’est drôle parce que nous nous sommes rencontrés par amis interposés lors d’une soirée en 2018. C’est une fille qui est vraiment drôle. Elle m’impression­ne.

Tu lui as fait la grande demande peu de temps avant la pandémie. Où en êtes-vous dans votre projet de mariage?

En ce moment, notre gros projet, c’est un déménageme­nt puisque nous emménageon­s dans une nouvelle maison. Sinon nous nous concentron­s sur nos projets profession­nels. J’ai fait la grande demande pas tant pour le mariage religieux que pour le symbole. Mais je ne sais pas quand nous allons nous marier. Je suis un romantique et je trouve que le mariage crée un lien plus fort, contre vents et marées.

Est-ce que tu veux des enfants?

C’est drôle parce que ma soeur est enceinte et c’est une grosse étape dans la famille. Pour moi, mon rôle d’oncle est important. Je suis vraiment emballé par la venue de cet enfant. Pour ce qui est d’en avoir, c’est un désir qui va et qui vient. Ça me tente, mais en même temps, nous vivons des moments très incertains sur la planète. Pour le moment, on se concentre tous deux sur nos carrières. On verra plus tard.

Les moments parfaits, dès le mercredi 15 septembre à 20 h, à TVA. Passe-partout, du lundi au jeudi 18 h et tous les matins 8 h, à Télé-Québec.

«Ce qui est magique, c’est le contact avec les jeunes. J’ai justement hâte à la tournée de spectacles de PasseParto­ut pour pouvoir les rencontrer.»

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? «Dans Les moments parfaits, je campe le personnage de Philippe Thomas, le benjamin de la famille. C’est un gars intense qui a un bagage olympique.»
«Dans Les moments parfaits, je campe le personnage de Philippe Thomas, le benjamin de la famille. C’est un gars intense qui a un bagage olympique.»
 ??  ?? Depuis 2019, Jean-François interprète le rôle emblématiq­ue de Passe-Montagne dans la nouvelle mouture de Passe-Partout.
Depuis 2019, Jean-François interprète le rôle emblématiq­ue de Passe-Montagne dans la nouvelle mouture de Passe-Partout.

Newspapers in French

Newspapers from Canada