Jean-François Baril
L’ANNÉE DE TOUS LES ANNIVERSAIRES
IL REVIENT SUR LES MOMENTS MARQUANTS DE SA VIE
Jean-François Baril vit cette année plusieurs anniversaires importants. Voici l’histoire d’un homme heureux, attentif, déterminé, cartésien, chaleureux et travaillant, des traits de caractère que lui renvoient, tel un miroir, sa femme et leurs deux enfants.
Jean-François, tu as eu 45 ans le 9 juillet. Qu’est-ce que t’inspire cet âge?
J’essaie de l’oublier! (rires) Je ne peux pas te dire que je le prends avec bonheur: j’ai beaucoup de difficulté avec le fait de vieillir.
Sérieusement?
Ah oui! Je déteste ça sur le plan physique. Certains matins, je me lève et j’ai de la difficulté à démarrer la machine. Puis je commence à avoir du blanc sur les tempes et dans la barbe. Je ne vis pas très bien avec tout ça. Mais bon, je n’ai pas le choix de l’accepter. Sauf que vieillir n’est pas une perspective joyeuse pour moi.
Tu as toujours été très sportif. De quelle façon maintiens-tu la forme, maintenant?
De manière générale, en jouant au hockey deux fois par semaine et en faisant un peu d’entraînement en parallèle. J’adore la pêche, qui implique parfois du portage, alors je dois me maintenir en forme. Je suis convaincu que le sport me tient loin des hôpitaux.
Tu célèbres aussi deux 25es anniversaires, n’est-ce pas?
Oui. Le 2 août 1996, j’ai reçu ma première paye à titre d’humoriste. Alors, ça fait 25 ans que je gagne ma vie grâce à mon métier, dans un domaine qui m’a amené à faire plein de choses. En fait, le 2 août 1996, on parle d’un spectacle que j’ai fait en compagnie, entre autres, de Louis Morissette et d’Alex Perron. Nous venions tous les trois de graduer de l’École nationale de l’humour. Et c’est d’ailleurs à la suite de cette soirée-là, à Edmundston, au Nouveau-Brunswick, que nous avons décidé de former Les Mecs comiques, une aventure qui a duré 10 ans.
Et comment as-tu rencontré Nathalie Lévesque, celle qui est devenue ta femme?
Ça remonte aussi au 2 août 1996. (sourire) Elle était là en tant que journaliste et elle couvrait mon tout premier spectacle payé. Elle travaille encore dans le domaine des communications aujourd’hui. En fait, je l’avais vue la première fois la veille, le 1er août, lors d’une conférence de presse. Mais après le spectacle, elle était venue nous interviewer dans la loge. Je sentais qu’elle était davantage intéressée par mes commentaires que par ceux des autres. (sourire) Puis elle nous a invités à un party. Finalement, je n’ai pas passé la soirée avec les gars, mais avec Nathalie, et nous sommes ensemble depuis ce temps-là. Alors pour moi, le 2 août 1996 est une date importante.
Vous ne vous êtes pas laissés depuis?
Le lendemain, je reprenais la route pour retourner à Maskinongé, où j’habitais au départ, alors qu’elle demeurait à Edmundston. Autrement dit, nous allions être séparés par cinq heures de route. Comble de malheur, en septembre, elle s’en allait étudier à Moncton, et je devais rester au Québec pour ma carrière. Nous sommes donc passés à travers cette période d’amour à distance. Mais nous avons été chanceux, car son père travaillait pour Via Rail, et Nathalie bénéficiait d’une passe de train. Quand elle avait des congés, elle venait à Montréal. Et au bout de quatre mois, elle a pris la décision de venir terminer ses études universitaires en communication à Montréal.
Même si vous étiez tous les deux encore très jeunes, cinq ans après votre rencontre, vous décidiez de vous marier. Dans quel contexte?
Elle et moi, nous partagions les mêmes objectifs: mariage, maison, famille. Depuis longtemps, j’avais hâte de vivre toutes ces étapes. Nous nous sommes mariés le 30 juin 2001, à Edmundston. Les enfants ont suivi, Viviane en 2003, et Nathan en 2005.
Autre anniversaire: Viviane, ton aînée, a eu 18 ans le 12 février. C’est une autre étape importante, non?
Oui, tellement que nous aurions aimé souligner cet anniversaire autrement, plutôt que par un souper à la maison, puisqu’on était en pleine pandémie. Mais nous allons nous reprendre. Anecdote drôle: le 12 février, elle avait désormais le droit de s’acheter de l’alcool et des billets de loterie. Cette journée-là, en revenant du cégep, elle s’est acheté des billets pour une quarantaine de dollars. Au souper, nous les avons grattés en famille. (sourire)
«J’ai beaucoup de difficulté avec le fait de vieillir. Ce n’est pas une perspective joyeuse pour moi.»
Jean-François Baril est chroniqueur à Salut Bonjour, tous les matins dès 6 h, à TVA. Il est à la fois chroniqueur et animateur à QUB radio. On peut écouter son balado Avantage NumériQ sur le site de QUB radio. Il fait aussi partie du corps professoral de l’École nationale de l’humour.
De son côté, votre fils, Nathan, 16 ans, excelle au hockey: non seulement il a été repêché par le Drakkar de Baie-Comeau dès la première ronde, mais il a déjà signé un contrat et joué ses premiers matchs avec l'équipe...
Oui, il a participé au camp d’entraînement en août, et il fait maintenant partie de l’équipe. Il est parmi les très bons joueurs du Québec. Il est donc le premier de nos enfants à quitter la maison. C'est un grand bouleversement pour la famille parce que nous formons une famille tissée serrée; il y a un vide dans la maison. Mais il réalise son rêve et il est prêt.
Tu es toi-même un grand passionné de hockey. Vis-tu un de tes rêves à travers les succès de ton fils?
Ça demeure son propre rêve. Je suis content pour lui. Comme je l’étais pour ma fille tout dernièrement. Elle étudie en cinéma au cégep, et son court métrage a été sélectionné pour une présentation virtuelle. J’étais tout aussi fier d’elle et excité que je le suis pour les succès de mon fils au hockey. D’ailleurs, si Nathan avait voulu devenir dentiste, je serais tout aussi fier de lui.
Mais toi-même, aurais-tu aimé devenir un très grand joueur de hockey?
C’était mon rêve. J’y ai cru jusqu’à l’âge de 14 ou 15 ans. Si un jour Nathan n’obtient ne seraitce qu’une présence dans la Ligue nationale, je vais pleurer ma vie. Mais je ne pense pas que je vis mon rêve à travers lui; je vis plutôt une très grande fierté en tant que parent. Je le laisse aller, il faut que ça parte de lui. Je le trouve super beau à regarder aller. Chose certaine, peu importe de quelle façon ça se fera, il va évoluer dans le monde du sport.