«J’aurais tellement voulu le rencontrer»
Près de 35 ans après le décès du grand Félix Leclerc, Monique Giroux et Pierre Gince publient un magnifique livre dans lequel ils amènent une quarantaine de personnes à raconter leur Félix Leclerc à elles. De Louise Forestier à Gilles Vigneault, en passant par Dominique Michel, Robert Charlebois et Jean-Pierre Ferland, plusieurs artistes se joignent aux trois enfants de l’artiste pour lui rendre hommage. L’autrice nous parle de ce projet.
Monique, comment est née l’idée de faire un tel livre sur Félix Leclerc?
C’est Pierre Gince qui a eu cette idée après avoir fait le même genre d’ouvrage sur Robert Bourassa et René Lévesque. Il m’a approchée par l’entremise de Marie Grégoire pour en créer un nouveau avec un sujet plus artistique, et pour moi, c’était clair que le premier nom se devait d’être Félix Leclerc parce que c’est le patron, le chef, le «Dieu le père», comme le dit Jean-Pierre Ferland. Je me suis lancée là-dedans les yeux fermés et on y est arrivés. Je suis très fière du résultat parce que non seulement il contient les témoignages de gens qui ont connu Félix, mais il retrace aussi les faits saillants de sa vie et présente de belles photos inédites.
Comment avez-vous choisi vos témoignages?
J’ai pris une feuille blanche et j’ai commencé à faire une liste des incontournables, sans m’arrêter, et dans le lot, il y a seulement deux ou trois personnes qui ont refusé de participer tout simplement parce qu’elles n’avaient pas assez connu Félix; ç’a été le cas de notre chère Clémence DesRochers, entre autres. La liste a été facile à faire parce que je connais bien le sujet, ç’a été un automatisme pour moi. Je n’ai pas connu Félix, hélas, mais je l’ai étudié en long et en large.
Que retiens-tu de ces rencontres?
Je retiens l’émotion et le grand respect que Félix suscite encore chez les gens qui l’ont côtoyé. Je me souviens que Marie-Claire Séguin était très émue de se rappeler ces beaux souvenirs. Je trouvais aussi que le fait que sa mort remonte à près de 35 ans rendait le projet encore plus intéressant parce qu’avec le temps qui passe et les souvenirs qui se précisent, il y a des choses qu’on peut dire autrement.
Qu’est-ce que Félix Leclerc représente pour toi, personnellement?
Il représente un rêve qui ne s’est pas réalisé et une quête qui n’a pas abouti, parce que j’aurais tellement voulu le rencontrer. C’est étrange, parce que j’ai rencontré presque tous les artistes de la francophonie, mais Félix est probablement celui sur lequel j’ai le plus travaillé. À l’époque, j’avais fait la série Heureux qui comme Félix, une série d’émissions qui est devenue ensuite un magnifique coffret.
En terminant, quel est ton prochain projet?
J’aimerais faire un autre livre du genre, mais je ne sais pas encore quel en serait le sujet. Sinon, j’ai mes deux émissions de radio sur Espace musique les week-ends et j’ai aussi mon projet de Maison de la chanson qui prend beaucoup de mon temps. C’est tout un défi! (P.D.-C.)
ELLE PUBLIE LE LIVRE FÉLIX LECLERC ET NOUS