7 Jours

Geneviève Boivin-Roussy

«J’ai envie d’explorer encore plus»

- PAR PATRICK DELISLE-CREVIER

On a pu la découvrir, entre autres, dans O’, où elle incarnait Gloria O’Hara. On l’a aussi vue dans District 31, dans le rôle de la procureure Kim Lalande. Ce printemps, on la retrouve dans Classé secret, un défi bien différent de ses autres mandats télévisuel­s. Entrevue avec la comédienne Geneviève Boivin-Roussy, une artiste accomplie.

Geneviève, que peut-on dire de ton personnage dans Classé secret?

On ne voit pas beaucoup mon personnage dans les premiers épisodes, mais il va se déployer. J’incarne la cousine de Rachel (Mélissa Désormeaux-Poulin), la seule à qui elle se confie. Mais comme tous les autres personnage­s de cette série, elle est mystérieus­e, et c’est difficile de mettre le doigt sur ce qu’elle est. J’ai eu un grand plaisir à jouer avec Gabriel Arcand. Et j’ai adoré jouer dans une série d’agents secrets; c’était jouissif.

On a pu te voir dans District 31. Que retiens-tu de cette expérience?

Ç’a été une grande aventure. Jouer dans District, c’est comme courir un marathon. C’est une épreuve olympique, surtout quand on doit jouer un juge ou un avocat, parce qu’en fait ce sont des rôles dans lesquels on se reconnaît moins. Pour jouer une procureure de la Couronne, j’ai eu à apprendre le langage et à faire des recherches en amont pour comprendre les termes juridiques. Kim Lalande était une fille extrêmemen­t seule dans la vie; tout ce qu’elle avait, c’était ses causes. Elle avait un côté un peu froid et très factuel. Elle était très différente de moi et ç’a vraiment été le fun à défendre. Beaucoup d’hommes passaient dans son lit, mais je voulais en faire tout de même une femme de tête. Ç’a été une aventure formidable.

On t’a découverte dans O’. Que retiens-tu de cette série et de ton personnage, Gloria?

Cette série a été une fantastiqu­e école. J’ai eu un grand deuil à vivre après la fin de celle-ci, tout simplement parce que j’ai porté ce rôle longtemps et que

je sortais de l’École de théâtre. En plus, les acteurs avec qui j’ai joué sont devenus ma deuxième famille, parce que ça a duré plusieurs années. Sur ce plateau, j’ai appris à tourner, à apprivoise­r la technique et les caméras. Le deuil, ça vient avec ce métier, mais jouer avec Marie Tifo, Guy Nadon et plusieurs autres a été fantastiqu­e. C’était un beau cadeau.

Tu es également l’illustratr­ice du livre Les douze mois de Marie, de Marie-Chantal Perron. Je ne savais pas que tu avais ce talent-là!

En même temps, je ne le dis pas trop! La propositio­n de Marie-Chantal de faire ses illustrati­ons a été hyper motivante pour moi, et ça m’a donné le goût d’explorer encore plus. J’ai une galerie d’art qui a pour nom G de BR, située à Danville, dans une maison historique; elle n’a pas encore un an, mais ça va tellement bien: tout se passe naturellem­ent! En ce moment, j’y présente de belles exposition­s. Par exemple, j’ai fait une collection sur ma grand-mère Germaine, que je ramène à la vie et que je fais voyager dans des mondes parallèles. L’objectif de mon projet, c’est de partager l’art contempora­in en région.

Ta fille a huit ans. Est-il difficile de concilier travail et famille?

C’est certain que, quand je dois demeurer à Montréal plusieurs jours, je ne peux pas voir ma fille, et c’est difficile. Mais je retourne à la maison les dimanches et les lundis. Ce sont des moments où je trouve ça difficile d’avoir ma vie de famille à la campagne, et c’est la raison pour laquelle je préfère ne pas faire de tournée. Je ne veux pas m’éloigner de ma famille trop longtemps. Je m’ennuie beaucoup d’Éléonore quand je suis quelques jours sans la voir. Elle souhaite devenir actrice, elle aussi; je ne sais pas si ça va rester. Chose certaine, elle a de la personnali­té et elle est beaucoup plus cartésienn­e que sa maman!

Comment est née ton envie de faire ce métier?

Quand j’étais petite et que je me faisais chicaner, je me mettais à faire des personnage­s. J’étais une petite fille ultrasensi­ble. Ma mère m’emmenait voir un spectacle, et je voulais monter sur la scène. J’étais fascinée par cet univers-là et j’avais l’impression de lui appartenir. J’aimais aussi beaucoup faire de la peinture. J’aimais l’univers visuel, c’était un bon équilibre.

Quels sont tes projets à court et long terme?

En ce moment, je joue dans la pièce Ceux qui se sont évaporés, présentée jusqu’au 7 mai. Et je souhaite très fort qu’il y ait une deuxième saison de Classé secret! Sinon, j’ai de beaux projets pour ma galerie et je compte avoir un bel été créatif.

Classé secret, jeudi 21 h, à addikTV. La pièce Ceux qui se sont évaporés est présentée jusqu’au 7 mai au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Les douze mois de Marie est publié aux Éditions Mains libres. Pour en savoir plus sur la galerie G de BR et ses exposition­s: galeriegde­br.com.

«Ma fille souhaite devenir actrice; je ne sais pas si ça va rester. Chose certaine, elle a de la personnali­té et elle est beaucoup plus cartésienn­e que sa maman!»

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 ?? ?? «Marie-Chantal m’a proposé de faire les illustrati­ons de son livre, et ç’a été hyper motivant pour moi.»
«Marie-Chantal m’a proposé de faire les illustrati­ons de son livre, et ç’a été hyper motivant pour moi.»
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«Dans Classé secret, j’incarne la cousine de Rachel. Elle est mystérieus­e, et c’est difficile de mettre le doigt sur ce qu’elle est.»

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